Synagogue d'Amiens

La synagogue d'Amiens est un édifice religieux israélite situé à Amiens dans le département de la Somme. La synagogue actuelle succède à deux édifices antérieurs.

Synagogue d'Amiens
Présentation
Culte Israélite
Rattachement Consistoire de Lille
Début de la construction 2017
Fin des travaux 2017
Architecte Paul Chemetov
Style dominant d'inspiration Bauhaus
Géographie
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Commune Amiens
Coordonnées 49° 53′ 41″ nord, 2° 18′ 29″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Géolocalisation sur la carte : Somme

Historique

Création de la synagogue en 1935

C'est en 1933 que fut créé l'Association cultuelle israélite de la Somme affilié au Consistoire central israélite de France. Son premier président fut René Louria, entrepreneur en confection à Amiens.

Une première synagogue fut fondée à Amiens en 1935 par la Communauté israélite, dans un immeuble situé rue du Cloître-de-la-Barge non loin de la cathédrale et du Palais de Justice. Elle fut inaugurée en présence de Jean Moulin, alors secrétaire général de la préfecture de la Somme[1].

La synagogue pendant la Seconde Guerre mondiale

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la synagogue d'Amiens fut aryanisée et promise à la vente. Occupé par des collaborationnistes, sous l'Occupation, la synagogue fut rendue au culte à la Libération, les rouleaux de la Torah ayant été sauvegardés par des membres de la communauté amiénoise.

Le , à l'initiative des Allemands, une rafle est organisée et aboutit à l'arrestation de 21 juifs amiénois, rejoints par d'autres juifs du département. D'abord détenus au camp de Drancy, la plupart sont déportés à Auschwitz-Birkenau par le convoi no 66. De ce convoi, il n'y a qu'une seule survivante amiénoise à la fin du conflit : il s'agit de Renée Louria, qui relate son terrible destin dans le Courrier picard en mai 1945[2].

Après la guerre, la communauté se reconstitua malgré la disparition de son président Léon Louria à Auschwitz-Birkenau.

Cérémonie du souvenir

Le , le Souvenir français organisa à la Synagogue d’Amiens, une cérémonie à la mémoire des morts de la Communauté israélite. Le rabbin Paul Bauer, de Paris, prononça une allocution, unissant dans une même pensée tous les morts des dernières guerres, sans distinction d’idéologie politique, philosophique et religieuse. L’office était célébré par Henri Kahn, premier ministre officiant du Temple Victoire (Grande synagogue de Paris). Toutes les personnalités d’Amiens entouraient Simon Lehr et Lucien Aaron, président et président d’honneur de l’Association cultuelle israélite d’Amiens[3].

Les déménagements de la synagogue

En 1968, la synagogue d'Amiens dut déménager car l'îlot où elle était installée faisait l'objet d'une opération immobilière imposant sa démolition. Une nouvelle synagogue ouvrit ses portes en 1969 au Port d'Amont, à proximité du carrefour du pont Beauvillé, dans un ancien garage réaménagé pour les besoins du culte.

A son tour frappée par la réalisation d'une opération immobilière prévu en 2004, la synagogue du Port d'Amont était en sursis. Une nouvelle synagogue fut édifiée à quelques mètres de la précédente promise à la démolition. Elle a été inaugurée le , en présence d'Haïm Korsia, grand rabbin de France, de personnalités religieuses israélites lilloise et parisiennes et de responsables politiques amiénois.

Caractéristiques

La synagogue d'Amiens est l’œuvre de Paul Chemetov. Elle est construite selon un plan parallélépipédique. La façade donnant sur le Port d'Amont, en brique est d'une grande sobriété, aveugle, elle n'est décorée que par une Menorah (chandelier à sept branches), symbole de la religion juive. La façade latérale possède une ouverture garnie de moucharabiehs rappelant l'étoile de David[4]. Une porte latérale, surmontée par une reproduction des Tables de la Loi, permet d'entrer dans l'édifice qui abrite, au rez de chaussée, le sanctuaire où se déroule le culte. Sur le mur sud une plaque commémorative provenant de l'ancienne synagogue, a été apposée. Sur cette plaque les noms des victimes amiénoises de la Shoah ont été inscrits. A l'étage se trouve une salle de réunion et des chambres.

Bibliographie

  • Ginette Hirtz, Les Hortillonnages sous la grêle, histoire d'une famille juive sous l'Occupation, Paris, Mercure de France, 1982
  • Frédéric Viey et Franck d'Almeyda, Histoire des communautés juives du Nord et de Picardie depuis le Moyen-Âge, 2009, document numérique[5]

Notes et références

  1. L'Univers israélite du 8 novembre 1935
  2. « La rafle du 4 janvier 1944 commémorée hier », Le Courrier picard, (consulté le ).
  3. L'univers Israélite de 1951
  4. Le Courrier picard du 22 octobre 2017
  5. Histoire des communautés juives du Nord et de Picardie depuis le Moyen-Âge sur archives.somme.fr

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la culture juive et du judaïsme
  • Portail de l’architecture et de l’urbanisme
  • Portail d'Amiens
  • Portail du XXIe siècle
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.