Svante Pääbo

Svante Pääbo, né le à Stockholm, est un biologiste suédois qui s'est spécialisé dans la génétique évolutionniste. Il est l'un des pionniers de la paléogénétique.

Biographie

Il obtient son doctorat de l'université d'Uppsala en 1986. Ses premiers travaux portent sur l'extraction d’ADN potentiellement encore préservé dans des matériaux anciens[1],[2]. Il travaille ensuite sur le problème de la contamination d'ADN ancien par de l'ADN actuel[1]. En 1992, il reçoit le Prix Gottfried Wilhelm Leibniz du Deutsche Forschungsgemeinschaft, qui est l'honneur le plus élevé attribué dans la recherche allemande. Il publie des séquences d’ADN de mammouths vieux de 50 000 ans en 1994. Deux ans plus tard, son équipe identifie le premier fragment d’ADN mitochondrial d’une forme éteinte d’humain (Néandertal) et le compare à l'ADN d'humain actuel. Elle montre que Néandertal est une espèce humaine différente de Homo Sapiens et qui aurait divergé il y a 500 000 ans[1],[3].

Il crée en 1997 un centre de recherche en paléogénétique au sein de l'Institut Max Planck d'anthropologie évolutionniste. Le centre est notamment doté d’une salle blanche dont Svante Pääbo a pensé les moindres détails pour éviter toute contamination des échantillons prélevés par de l’ADN actuel[1]. En , le département de Pääbo a publié des résultats au sujet du « gène du langage » FOXP2, qui est absent ou endommagé chez certaines personnes présentant des incapacités de langage[4]. Il reçoit le Prix Louis-Jeantet de médecine en 2005. Il est nommé dans la liste des 100 personnes les plus influentes par le Time en 2007[5].

En , son équipe annonce l'identification d'une nouvelle espèce d'hominidé à partir de matériel génétique, l'hominidé de Denisova[6]. Il s'agit de la première identification d'une espèce humaine par le seul décodage d'ADN fossile[1]. Son équipe publie aussi en 2010 la séquence ADN presque complète de Néandertal. Il montre aussi que 1 à 3 % d’ADN de Néandertal est encore présent aujourd’hui dans le génome d’une large part de l’humanité[1],[7]. Il est Docteur Honoris Causa de l'Université de Galway en 2015[8]. Il reçoit le Prix scientifique européen Körber en 2018[1],[9].

Publications

en anglais

  • Neanderthal Man : In Search of Lost Genomes, Basic Books, , 288 p. (ISBN 978-0-465-02083-6)

traduction en français

  • Néandertal : à la recherche des génomes perdus [« Neanderthal Man:In Search of Lost Genomes »] (trad. de l'anglais), Paris, Les liens qui libèrent, , 400 p. (ISBN 979-10-209-0321-1)

Docteur honoris causa

Notes et références

  1. « Svante Pääbo, Néandertal, et la saga de l’ADN ancien », sur theconversation.com, (consulté le )
  2. (en) « Intact Genetic Material Extracted From An Ancient Egyptian Mummy », sur nytimes.com, (consulté le )
  3. (en) Krings, M., Stone, A., Schmitz, RW., Krainitzki, H., Stoneking, M., et al., « Neandertal DNA sequences and the origin of modern humans », Cell, vol. 90, , p. 19-30
  4. (en) Enard W, Przeworski M, Fisher SE, Lai CS, Wiebe V, Kitano T, Monaco AP, Pääbo S, « Molecular evolution of FOXP2, a gene involved in speech and language », Nature, vol. 418, no 6900, , p. 869–72 (PMID 12192408, DOI 10.1038/nature01025)
  5. (en) « Svante Pääbo », sur time.com, (consulté le )
  6. (en) Johannes Krause, Qiaomei Fu, Jeffrey M. Good, Bence Viola, Michael V. Shunkov, Anatoli P. Derevianko, Svante Pääbo ; The complete mitochondrial DNA genome of an unknown hominin from southern Siberia résumé en anglais ; Nature, Vol. advance publication online (24 mars 2010).
  7. (en) « Svante Pääbo: the DNA hunter taking us back to our roots », sur theguardian.com, (consulté le )
  8. (en) « One of World’s Most Influential Scientists to Speak at NUI Galway », sur nuigalway.ie, (consulté le )
  9. (en) « Svante Pääbo – Prizewinner 2018 », sur koerber-stiftung.de (consulté le )
  10. https://www.eva.mpg.de/genetics/staff/paabo/cv.html
  11. https://ki.se/en/about/honorary-doctors-at-karolinska-institutet

Articles connexes

Liens externes

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