Sujet (psychanalyse)

Le sujet est un terme utilisé en psychanalyse pour désigner l'individu dans sa dimension psychique inconsciente. Le mot n'a pourtant pas une acception uniformisée et peut varier suivant les langages théoriques et les façons de considérer l'individu et l'inconscient : il peut par exemple être utilisé pour désigner le sujet de l'inconscient ou le soi.

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Origine philosophique du terme

Selon Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, le sujet désigne depuis Descartes, Kant jusqu'à Husserl, l’être humain en tant que fondement de ses propres pensées et actions, doté d'une subjectivité de dimension à la fois universelle et singulière[1]. Le sujet peut ainsi être défini comme sujet de la connaissance, du droit ou de la conscience (empirique, transcendantale ou phénoménale)[2].

Conceptualisation psychanalytique

Selon Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, si Freud emploie le terme, c'est Jacques Lacan qui a, entre 1950 et 1965, conceptualisé la notion logique et philosophique du terme dans le cadre de sa théorie du signifiant, le sujet de la conscience devenant sujet de l’inconscient, de la science et du désir[3].

C'est dans une conférence donnée au Colloque philosophique international de Royaumont en 1960 et publiée dans les Écrits, intitulée « Subversion du sujet et dialectique du désir dans l'inconscient freudien », que Lacan énonce sa conception de la relation du sujet au signifiant « un signifiant, c'est ce qui représente un sujet pour un autre signifiant », le sujet étant conçu sous le registre freudien du clivage du moi[3].

Selon Chemama et Vandermersch, le sujet s'identifie en psychanalyse dans l’inconscient dès lors qu'il y a désir, on parle alors de sujet du désir[4]. Il est à distinguer tant de l’individu biologique que du sujet en son sens philosophique, il n'est pas non plus le moi au sens de Freud, et pas le pronom personnel, le je grammatical, et bien qu'il soit un effet du langage, il n’en est pas un élément, il « "ex-siste" (se tient hors) au prix d'une perte, la castration »[4].

Distinction et clivage

  • ce que la personne peut connaître d'elle-même, le moi (généralement considéré comme une partie du sujet);
  • ce que les autres peuvent connaître ou ressentir de cette personne (nécessairement incomplet, et imaginaire dans la mesure où ils peuvent lui prêter des caractéristiques étrangères à ce qu'il perçoit de lui-même, comme c'est le cas dans la relation d'objet).

Devenir

Le processus qui vise à se réaliser en tant que sujet est central dans toutes les théories psychanalytiques. On parle de subjectivation (ou d'individuation en psychologie analytique).

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Jacques Lacan, L'étourdit, 1972, in Scilicet
  • Jacques Lacan, Position de l'inconscient, in Écrits
  • Jacques Lacan, Subversion du sujet et dialectique du désir, in Écrits
  • Jean-Claude Milner, L’Œuvre claire : Lacan, la science et la philosophie, Le Seuil, collection « L’Ordre philosophique », 1995
  • Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, coll. « La Pochothèque », (1re éd. 1997), 1789 p. (ISBN 978-2-253-08854-7)
  • Roland Chemama (dir.) et Bernard Vandermersch (dir.), Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Larousse, , 4e éd., 602 p. (ISBN 978-2-03-583942-8)

Articles connexes

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