Stramenopiles

Les Straménopiles, ou Stramenopiles, autrement appelés Hétérocontes, constituent un infra-règne des eucaryotes.

Ils sont caractérisés par l'existence, au cours de leur cycle, d'une cellule biflagellée avec deux flagelles différents : un flagelle lisse et un flagelle plumeux à mastigonèmes tubulaires tripartites.

Seuls les Ochrophyta sont photosynthétiques ce qui explique qu'ils étaient autrefois classés parmi les algues. Les lignées ayant divergé le plus anciennement, comme les oomycètes, étaient autrefois classées comme champignons et d'autres encore étaient classées dans les protistes.

Étymologie

Straménopiles et Hétérocontes

Le terme Straménopiles vient du latin stramen, straminis, et pilus : organismes à « pelage » en forme de « feuillage »).

Le terme Hétérocontes vient du latin hetero ("différent") et cont ("perche", "pieu") qui a donné Heterokonta pour désigner un organisme « à flagelles différents »[1].

Controverse de nomenclature

Initialement, le terme « straménopiles » était un terme informel inventé par Patterson[1] c'est-à-dire un mot descriptif anglais n'ayant pas vocation à servir comme nom scientifique latin d'un taxon. Il a ensuite été maladroitement latinisé en « Stramenopiles  » par d'autres auteurs[2]. En conséquence, du point vue de la nomenclature botanique, le terme Straménopile, restant un synonyme taxinomique du terme originel Heterokonta, il est donc formellement invalide aux regard des codes de nomenclature du fait du principe d'antériorité.

L'origine du terme straménopile est explicitée dans le passage suivant d’Adl et al. (2005)[3] :

« Regarding the spelling of Stramenopile, it was originally spelled stramenopile. The Latin word for ‘‘straw’’ is ; d'autres ont corrigé l'orthographe latine en straminopiles. stramine-us, -a, -um, adj. [stramen], made of straw—thus, it should have been spelled Straminopile. However, Patterson (1989)[4] clearly stated that this is a common name (hence, lower case, not capitalized) and as a common name, it can be spelled as Patterson chooses. If he had stipulated that the name was a formal name, governed by rules of nomenclature, then his spelling would have been an orthogonal mutation and one would simply correct the spelling in subsequent publications (e.g. Straminopiles). But, it was not Patterson’s desire to use the term in a formal sense. Thus, if we use it in a formal sense, it must be formally described (and in addition, in Latin, if it is to be used botanically). However, and here is the strange part of this, many people liked the name, but wanted it to be used formally. So they capitalized the first letter, and made it Stramenopiles. »

« En ce qui concerne l'orthographe de Stramenopile, il était à l'origine orthographié stramenopile. Le mot latin pour « paille » est stramine-us, -a, -um, adj. [stramen], fait de paille - ainsi, il aurait dû être orthographié Straminopile. Cependant, Patterson (1989) a clairement indiqué qu'il s'agit d'un nom courant (donc, en minuscules, non en majuscules) et qu'en tant que nom commun, il peut être orthographié comme Patterson le souhaite. S'il avait stipulé que le nom fut un nom formel, régi par des règles de nomenclature, alors son orthographe aurait été une mutation orthogonale et on aurait simplement corrigé l'orthographe dans les publications ultérieures (par exemple Straminopiles). Mais ce n’était pas le désir de Patterson d’utiliser le terme dans un sens formel. Ainsi, si nous l'utilisons dans un sens formel, il doit être formellement décrit (et en plus, en latin, s'il doit être utilisé en botanique). Cependant, et voici la partie étrange de ceci, beaucoup de gens ont aimé le nom, mais voulaient qu'il soit utilisé formellement. Alors ils ont mis la première lettre en majuscule et en ont fait des Stramenopiles »

Lecointre & Le Guyader (2006)[5] emploient le terme Straménopiles dans la langue française.

Le comité Adl et al. (2012)[6] de la Société internationale des protistologistes entérine Stramenopiles Patterson 1989.

Le taxon constitue un cas de conflit de nomenclature. En effet, certains biologistes, entre autres des mycologues et des parasitologistes (étudiant les parasites fongiques des plantes, des algues et des invertébrés), confondent ou assimilent les taxons Stramenopila (aussi écrit Straminipila) et Chromista en tant que règne[7],[8],[9],[10].

Taxons de rang inférieur

Notes et références

  1. « Patterson's (1994) informal unranked group 'stramenopiles' is identical in phylogenetic concept to the infrakingdom Heterokonta. » Dans : Thomas Cavalier-Smith, 1998. A revised six-kingdom system of life. Biol. Rev. 73 : 203-266.
  2. Adl SM, Simpson AG, Farmer MA, et al., « The new higher level classification of eukaryotes with emphasis on the taxonomy of protists », J. Eukaryot. Microbiol., vol. 52, no 5, , p. 399–451 (PMID 16248873, DOI 10.1111/j.1550-7408.2005.00053.x)
  3. Adl, S. M. et al. (2005). « The new higher level classification of eukaryotes with emphasis on the taxonomy of protists ». Journal of Eukaryotic Microbiology 52 : 399-451.
  4. Patterson, D. J. (1999). The diversity of eukaryotes. American Naturalist 154: S96-S124
  5. Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader, Classification phylogénétique du vivant, Paris, Belin, , 3e éd. (1re éd. 2001), 559 p., 1 vol. + 1 livret des arbres de la classification phylogénétique (ISBN 2-7011-4273-3), p. 118-119
  6. (en) Sina M. Adl, Alastair G. B. Simpson, Christopher E. Lane, Julius Lukeš, David Bass, Samuel S. Bowser, Matthew W. Brown, Fabien Burki, Micah Dunthorn, Vladimir Hampl, Aaron Heiss, Mona Hoppenrath, Enrique Lara, Line Le Gall, Denis H. Lynn, Hilary McManus, Edward A. D. Mitchell, Sharon E. Mozley-Stanridge, Laura W. Parfrey, Jan Pawlowski, Sonja Rueckert, Laura Shadwick, Conrad L. Schoch, Alexey Smirnov et Frederick W. Spiegel, « The Revised Classification of Eukaryotes », Journal of Eukaryotic Microbiology, vol. 59, no 5, , p. 429-514 (ISSN 1066-5234, DOI 10.1111/j.1550-7408.2012.00644.x, lire en ligne)
  7. (en) Constantine John Alexopoulos, Charles W. Mims et Meredith Blackwell, Introductory Mycology : 4th Edition, New York, John Wiley & Sons, , 4e éd. (1re éd. 1952), x + 868 p. (ISBN 0-471-52229-5)
  8. (en) Michael W. Dick, Straminipilous Fungi : Systematics of the Peronosporomycetes Including Accounts of the Marine Straminipilous Protists, the Plasmodiophorids and Similar Organisms, Dordrecht (Pays-Bas), Kluwer, , xv + 670 p. (ISBN 0-7923-6780-4)
  9. (en) Eleanor Lawrence (dir.), Henderson's Dictionary of Biology : Fourteenth Edition, Harlow (Essex), Pearson Education, , 14e éd. (1re éd. 1920), xii + 759 p. (ISBN 978-0-321-50579-8, lire en ligne), p. 744-745
  10. (en) Gordon W. Beakes et Satoshi Sekimoto, « Chapter 1 : The evolutionary phylogeny of Oomycetes—Insights gained from studies of holocarpic parasites of Algae and Invertebrates », dans Kurt Lamour & Sophien Kam (ed.), Oomycete Genetics and Genomics : Diversity, Interactions, and Research Tools, Hoboken (New Jersey), Wiley-Blackwell, John Wiley & Sons, , xvii + 574 p. (ISBN 978-0-470-25567-4, lire en ligne), p. 4-5

Références taxinomiques

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