Steel drum

Un steel drum[1] ou steeldrum, c'est-à-dire « tambour d'acier » en anglais, plus couramment appelé pan casserole ») ou steel pan[1], est un instrument de percussion idiophone mélodique.

Steel drum

Pan de Tobago.

Famille percussions

Il est originaire de Trinité-et-Tobago (Caraïbes) et répandu dans des orchestres steelbands, typiquement composés de plusieurs de ces instruments différents[2]. Les pans constituent donc une famille d'instruments.

Facture

Un steelband à Port-d'Espagne dans les années 1950.

Un pan est fait à partir de fûts en métal de 216 litres utilisés par l'industrie pétrolière pour stocker et transporter de l'essence ou de l'huile, ou encore de la compote, des extraits de parfums.... Ils sont sectionnés et la face inférieure de ces bidons est emboutie puis martelée pour y réaliser un ensemble de facettes se comportant chacune comme une cloche. Les différentes facettes sont accordées sur une gamme tempérée.

Il existe de nombreux types de pans, regroupés en sections qui vont des graves aux aigus en passant par les médiums (traditionnel, pan around the neck un seul bidon par musicien, ou conventionnel, chaque section chromatique donc plusieurs bidons par musiciens). Dans les orchestres conventionnels, les pans aigus, appelés « frontline », comportent une trentaine de notes sur un ou deux bidons, les médiums comportent vingt à trente notes sur deux à quatre bidons, les basses comportent une vingtaine de notes sur quatre à douze bidons. Les pans médiums et basses sont appelés « background ».

Steelpans d'Emile Borde au Zelt-Musik-Festival 2017.

Les steeldrums sont construits en utilisant de la tôle d'une épaisseur comprise entre 0,8 et 1,5 mm. Traditionnellement, des steelpans ont été construits avec des tonneaux à huile, des boites de biscuits ou des poubelles usagées.

De nos jours, certains fabricants n'utilisent plus de bidons mais du métal sous forme de tôle plate qu'ils dessinent en cuvette.

Dans une première étape, le fond du bidon est enfoncé en cuvette. Ce processus est habituellement fait avec plusieurs marteaux, manuellement ou sous la pression de l'air. Le modèle de note est alors marqué sur la surface, et les notes de différentes tailles sont formées et moulées dans la surface. Après le gâchage, les notes doivent être ramollies et accordées (accord initial). Le ramollissement fait partie de ce premier processus d'accord.

Accord d'un steelpan par Herman « Brown » Guppy.

Plus la taille de la note est grande, plus la tonalité est grave. La « jupe » (la pièce cylindrique du bidon) voit varier sa taille selon la tessiture : plus les notes sont graves, plus on a besoin d'une grande « jupe » pour faire résonner les fréquences graves. Ainsi le tenor pan, parfois appelé « soprano », très aigu avec des petites notes, est constitué d'un seul fût avec une petite jupe (entre 20 et 30 cm), alors que le joueur de basse est entouré de quatre, six, neuf, voire douze bidons entiers (avec chacun trois notes).

Les pans peuvent être chromés ou peints (ou passées au bichromate de potassium).

Plus on joue, plus les pans se désaccordent, les steelbands se chargent de faire accorder régulièrement leurs instruments (en général une fois ou deux par an). Un tuner (accordeur) doit pouvoir parvenir à faire sonner de manière homogène toutes les notes d'un même instrument. Tout le travail d'accordage est effectué en utilisant des marteaux de différentes tailles.

Jeu

Le musicien joue du pan en frappant ces facettes avec des petites mailloches ou « sticks ».

Plusieurs pans sont généralement utilisés simultanément dans un orchestre appelé « steelband » (composé en outre d'une importante section rythmique : un batteur et d'autres percussionnistes), et l'accord des instruments permet d'obtenir une mélodie et un arrangement de type symphonique. En effet, tout comme le vibraphone ou le xylophone, le pan peut être utilisé pour jouer toutes les parties d'une œuvre musicale ou d'un morceau de musique.

Un musicien de pan est appelé un « paniste », et le lieu de répétition du steelband s'appelle un « panyard ». Un fabricant s'appelle un « pan maker » et un accordeur s'appelle un « pan tuner ».

Formations

  • Renegades Steel Band (Trinidad).
  • Calypsociation (Paris).
  • Calyps'Atlantic (Nantes).
  • Les Allumés Du Bidon (Laval).
  • Panzon Steel Band - Merville (Nord).
Un steel band.

Notes et références

  1. « steel drum », dictionnaire Larousse (consulté le ).
  2. (en) « Steel drum / musical instrument », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • William R. Aho, 1987, Steel Band Music in Trinidad and Tobago: The Creation of a People's Music in Latin American Music Review 8 (1): 26-56.
  • Shannon K. Dudley, Music from behind the Bridge; Steelband Aesthetics and Politics in Trinidad and Tobago, Oxford University Press, 2007, 328 pages.
  • Shannon K. Dudley, Dropping the Bomb: Steelband Performance and Meaning in 1960's Trinidad in Ethnomusicology, 2002, 46 (1): 135- 64.
  • Shannon K. Dudley, Making music for the Nation: Competing identities and Esthetics in Trinidad and Tobago's Panorama Steelband Competition PhD dissertation; University of California Berkley, 1997, 353 p.
  • Shannon K. Dudley, Judging "By the beat": Calypso versus soca in Ethnomusicology, 1996, vol. 40, no 2 : 269-98.
  • Aurélie Helmlinger, Pan Jumbie. Mémoire sociale et musicale dans les steelbands. Société d'ethnologie, 2012, 224 p.
  • Aurélie Helmlinger, « La virtuosité comme arme de guerre psychologique », Ateliers d'anthropologie [En ligne], 2011, 35
  • Aurélie Helmlinger, Mémoriser à plusieurs. Expérience sur l’effet du groupe dans les steelbands (Trinidad et Tobago). Memorizing together. Group effect experiments in steelbands (Trinidad and Tobago). Annales Fyssen, 2010, 24 : 216-235.
  • Aurélie Helmlinger, Les steelbands de Trinidad et Tobago : Ethnomusicologie cognitive d’une mémoire d’orchestre, in Intellectica, 2008, 48 (1) : 81-101.
  • Aurélie Helmlinger, The influence of the group for the memorization of repertoire in Trinidad and Tobago steelbands, in 9th International Conference on Musical Perception and Cognition proceedings, ed. by M. Baroni, A.R. Addessi, R. Caterina, M. Costa, Bologna., 2006
  • Aurélie Helmlinger, Mémoire et jeu d’ensemble ; La mémorisation du répertoire dans les steelbands de Trinidad et Tobago. Thèse de doctorat, Université Paris X Nanterre, Paris, 2005, 317 pages.
  • Aurélie Helmlinger, Geste individuel, mémoire collective: Le jeu du pan dans les steelbands de Trinidad et Tobago in Cahiers de musiques traditionnelles 14, 2001 : 181-202.
  • Ulf Kronman, Steel Pan Tuning - a Handbook for Steel Pan Making and Tuning. Musikmuseets skrifter, 1992, ISSN 0282-8952.
  • Stephen Stuempfle, The steelband movement. The forging of a national art in Trinidad and Tobago University of Pennsylvania Press, 1995, 287 p.
  • Daniel Verba, Avec Jean-Jacques Mrejen, Pan in A minor, Iskra Film, CNRS, MAE, 1987, 52 min. Ce film a obtenu le Fipa d'argent en 1988, dans le cadre des œuvres musicales.
  • Daniel Verba, Trinidad, carnaval, steelband, calypso, Alternatives, Paris, 1995 (ISBN 2 84146 125 4).
  • Daniel Verba, « As steelbands de Trinidad ou como o social apreende a musica », Interseçoes, revista de estudos interdisciplinares, Universade do Estado do Rio de Janeiro, Brasil, ano2, juil/dez, 2000.

Liens externes

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