Steatoda paykulliana

Steatoda paykulliana, le Stéatode toxique[1] est une espèce d'araignées aranéomorphes de la famille des Theridiidae[2].

Steatoda paykulliana
Steatoda paykulliana de Cantabrie en Espagne
Classification selon le World Spider Catalog
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Chelicerata
Classe Arachnida
Ordre Araneae
Sous-ordre Araneomorphae
Famille Theridiidae
Genre Steatoda

Espèce

Steatoda paykulliana
(Walckenaer, 1806)

Synonymes

  • Theridion paykullianum Walckenaer, 1806
  • Theridion dispar Dufour, 1824
  • Phrurolithus hamatus C. L. Koch, 1839
  • Phrurolithus lunatus C. L. Koch, 1839
  • Phrurolithus erythrocephalus C. L. Koch, 1839
  • Latrodectus ornatus Lucas, 1846
  • Lithyphantes paykullianus obsoleta Strand, 1908
  • Lithypantes latrodectoides Franganillo, 1913

Distribution

Cette espèce se rencontre en Europe, sur le pourtour méditerranéen et jusqu'en Asie centrale[2].

Elle est présente au Portugal[3], en Espagne[4], en France[5],[6] y compris en Corse[7], en Belgique[8], en Italie[9], en Suisse[10], en Autriche[11], en Slovénie[12], en Croatie[13], en Serbie[14], en Bosnie-Herzégovine[13], en Macédoine du Nord[15], en Albanie[16], en Roumanie[17], en Ukraine[18], en Bulgarie[19], en Grèce[20],[21], à Malte[22], en Turquie[23],[24],[21], en Géorgie[21], au Liban[25], en Syrie[21], en Israël[26],[21], en Palestine[21], en Azerbaïdjan[27],[28],[21], au Daghestan[29], en Russie[21], dans le Nord Ouest de la Chine[21], au Kazakhstan[21], dans le Sud du Kirghizistan[21], au Tadjikistan[21], en Ouzbékistan[21], au Turkménistan[21], en Iran[21],[30], en Arabie saoudite[21], au Yémen[21], en Égypte[31],[21], en Éthiopie[21], en Érythrée[21], en Libye[21], en Tunisie[21], en Algérie[21] et au Maroc[21].

Steatoda paykulliana est présente en Grande-Bretagne mais son statut y est incertain[32].

Habitat

Steatoda paykulliana occupe des habitats plutôt secs[30],[1], ensoleillés et ouverts[1], comme les collines calcaires, les dunes[1], les prés et les prairies, les landes sèches[5], les forêts[18] ou les vergers en jachère[30]. On la trouve sous les pierres ou l'écorce des arbres, dans les bruyères ou dans les anfractuosités du sol[30].

Elle occupe également des habitats synanthropes[18].

Description

Steatoda paykulliana avec des motifs rouges et un point (Karkur, Israël)
Steatoda paykulliana avec des motifs orange

Le mâle mesure de 4 à mm[30],[1] et la femelle de 8 à 13 mm[30],[13],[1].

Chez la femelle, la carapace, le sternum et les pattes sont brun violacé foncé[33]. L'abdomen, noir brillant, est de forme arrondie. La partie dorsale antérieure de l'opisthosome présente une marque en forme de croissant variant du blanc ivoire chez les jeunes à jaune, orange ou rouge[34] chez les adultes[13]. L'abdomen peut présenter sur sa partie dorsale quatre chevrons[35] et une ligne médiane[33],[1] formant une triple croix[35] ou une ligne sinueuse[1]. Un point peut être présent entre cette croix et le corselet[33].

Le mâle est plus fin avec des pattes jaunes. Les extrémités distales des fémurs sont noirs ainsi que les patellae, les tibias et les métatarses[33].

Sa ressemblance avec le genre Latrodectus (veuves noires) lui vaut l’appellation de fausse veuve noire[31].

Comportement

Toile

Steatoda paykulliana construit sa toile qui comporte un trou en son centre qui mène vers un tube retraite[1] dans des anfractuosités de préférence sur des surfaces inclinées érodées surplombées de racines ou de végétation[13].

Venin

Le venin des femelles est considéré comme toxique[13]. L'injection de 0.3 mg de son venin de type neurotoxique peut tuer une souris[13] ou un rat[1].

Prédation et alimentation

Steatoda paykulliana (Sardaigne, Italie)
Steatoda paykulliana avec une proie (Israël)

Steatoda paykulliana se nourrit d'insectes comme les grillons ou les coléoptères[1] dont elle aspire l'intérieur en laissant la cuticule vide ou de leurs larves comme celles du ravageur du cotonnier Spodoptera littoralis[31].

Il semblerait que Steatoda paykulliana puisse capturer de petits reptiles comme Cyrtopodion scabrum[30].

Prédateurs

Steatoda paykulliana est une source de nourriture pour certains oiseaux[36].

Cycle de vie

Steatoda paykulliana présentant des motifs rouges et un point avec ses cocons (Israël)
Steatoda paykulliana présentant des motifs orange avec un cocon

Le cycle est annuel[1].

De l'ordre de 70[33] à une centaine d’œufs[1] sont déposés dans un cocon[31] de soie floconneuse de la taille de la femelle[1]. Les petits éclosent à la fin de l'été puis hibernent. Ils atteignent l'âge adulte au début de l'été suivant après plusieurs mues[30].

Systématique et taxinomie

Cette espèce a été décrite sous le protonyme Theridon paykullianum par Charles Athanase Walckenaer en 1806 sur la base d'un spécimen récolté dans le bois de Vincennes près de Paris[33] le de la même année lors d'une chasse entomologique réalisée en compagnie de Gustav von Paykull à qui est dédié le nom de l'espèce, et de Pierre-André Latreille, Guillaume-Antoine Olivier, Louis-Augustin Bosc d'Antic et André Marie Constant Duméril[35].

Steatoda paykulliana obsoleta[37] est un nomen dubium[2].

Publication originale

  • Walckenaer, 1806 : Histoire naturelle des aranéides. Paris-Strassbourg, vol. 1-3, p. 1-231.

Liens externes

Notes et références

  1. Canard & Rollard, 2015 : A la découverte des Araignées: Un guide de terrain pour comprendre la nature. Dunod, p. 1-192.
  2. WSC, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  3. Cardoso, 2000 : Portuguese spiders (Araneae): a preliminary cheklist. Ekologia (Bratislava), vol. 19, sup. 3, p. 19-29 (texte intégral [PDF]).
  4. Blasco-Zumeta, 2000 : Contribution à l'étude de la faune associée a Juniperus thurifera L. dans Los Monegros (Aragon, Espagne). Les Dossiers forestiers, vol. 6, p. 94-103.
  5. Canard, 1987 : Données sur la distribution spatio-temporelle des Theridiidae des landes armoricaines. Revue Arachnologique, vol. 5, no 4, p. 169-183.
  6. Thirion, Beau & Guillon, 2007 : Première mention de Steatoda paykulliana (Walckenaer, 1806) (Arachnida : Araneae : Theridiidae) pour les Charentes. Catalogue des Annales de la Société des Sciences Naturelles de la Charente-Maritime, vol. 9, no 7, p. 743-744.
  7. Tiberghien, Canard, Rollard & Ysnel, 1993 : Invertébrés du Parc Régional de Corse. Des richesses à inventorier (seconde partie) les réserves de Scandola, Lavezzi et Cerbicale. Insectes, vol. 91, p. 23-27.
  8. Bosmans, 2009 : Een herziene soortenlijst van de Belgische spinnen (Araneae). Nieuwsbrief van de Belgische Arachnologische Vereniging, vol. 24, no 1/3, p. 33-58 (texte intégral [PDF]).
  9. Trotta, 2005 : Introduzione ai Ragni italiani (Arachnida Araneae). Memorie della Societa Entomologica Italiana, vol. 83, p. 3-178.
  10. Blick, Bosmans, Buchar, Gajdoš, Hänggi, Van Helsdingen, Ružicka, Starega & Thaler, 2004 : Checkliste der Spinnen Mitteleuropas. Checklist of the spiders of Central Europe. (Arachnida: Araneae). Version 1. Dezember 2004. (texte intégral [PDF]).
  11. Noflatscher, 1991 : Beiträge zur Spinnenfauna Südtirols - III: Epigäische Spinnen an Xerotherm-Standorten am Mitterberg, bei Neustift und Sterzing (Arachnida: Aranei). Berichte des naturwissenschaftlichen-medizinischen Verein Innsbruck, vol. 78, p. 79-92 (texte intégral [PDF]).
  12. Kostanjšek & Kuntner, 2015 : Araneae Sloveniae: a national spider species checklist. ZooKeys, no 474, p. 1-91.
  13. Maretic, 1978 :Venoms of Theridiidae, Genus Steatoda. Arthropod Venoms, Springer Science & Business Media, p. 213-216.
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  34. Verneau, 2006 : La Malmignatte. Insectes, vol. 140, p. 27-30 (texte intégral [PDF]).
  35. Walckenaer, 1806 : Histoire naturelle des aranéides. Paris-Strassbourg, vol. 1-3, p. 1-231.
  36. Maelfait & Hendrickx, 1998 : Spiders as bio-indicators of anthropogenic stress in natural and seminatural habitats in Flanders (Belgium): some recent developments. Proceedings of the European Colloquium of Arachnology, vol. 17, p. 293-300.
  37. Strand, 1908 : Nordafrikanische, hauptsächlich von Carlo Freiherr von Erlanger gesammelte Aviculariidae, Drassidae und Theridiidae. Jahreshefte des Vereins für vaterländische Naturkunde in Württemberg, vol. 64, p. 11-101 (texte intégral).
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