Stèle de Cascajal

La stèle de Cascajal est une pierre découverte en 1999 au Mexique, étudiée à partir de 2005 et qui porterait la plus ancienne écriture découverte en Amérique.

Les 62 signes de la stèle de Cascajal.

Origine

Selon les chercheurs américains et mexicains qui ont participé à l'étude publiée dans la revue Science le [1], il s'agirait de hiéroglyphes, parmi les plus anciens du Nouveau Monde, inscrits sur un bloc de roche en serpentine. Ces signes sont similaires aux gravures réalisées par la civilisation olmèque, une des grandes civilisations précolombiennes précédant les Mayas et les Aztèques. Cette civilisation a vécu sur une vaste partie de la Méso-Amérique de jusqu'à

Le bloc de pierre a été découvert au Mexique, dans une carrière de gravier lors de travaux de construction d’une route près du site de Cascajal, situé à un peu plus d’un kilomètre du grand site olmèque de San Lorenzo, dans l'actuel État de Veracruz. Ce sont les habitants du village de Lomas de Tacamichapa près de la ville de Jáltipan, au sud de l’État de Veracruz, qui l'ont découverte en 1999, mais les auteurs de l'étude ne se sont rendus sur place qu'en 2005. Ils ont nommé la pierre Stèle de Cascajal et ont conclu que celle-ci, sur laquelle les inscriptions ont été effacées à plusieurs reprises, datait de 2900 ans. Cependant cette datation n'est pas sûre et la stèle laisse certains archéologues sceptiques, tels David Grove, Christopher Pool[2] et Max Schvoerer[3], quant à l'authenticité des hiéroglyphes car la pierre n’a pas été mise au jour par les chercheurs eux-mêmes.

Caractéristiques

Légèrement concave la stèle, qui pèse 11,5 kg, mesure 36 cm de longueur, 21 cm de largeur et 13 cm d'épaisseur, pourrait bien être la trace de la plus ancienne écriture connue en Amérique. Carmen Rodriguez Martinez et Ponciano Ortiz Ceballos, qui ont dirigé les recherches, sont persuadés que les inscriptions gravées s’apparentent à des représentations connues de la civilisation olmèque.

Déchiffrement

La tablette comporte 62 signes gravés dont certains se répètent trois ou quatre fois. Ces pictogrammes avaient pour fonction vraisemblablement d'exprimer des idées.

L’existence d’une écriture (pictogrammes-idéogrammes) évoquant plus un langage qu’une simple ornementation est en vigueur dès ] sur une vaste partie de la Méso-Amérique. Selon Caterina Magni, il s'agit en fait d'un « langage des signes » qui s’inscrit en premier lieu sur les terres cuites, puis sur d’autres supports, en particulier la pierre. C'est donc une forme d'écriture « sophistiquée et cohérente, couvrant une pensée extrêmement approfondie relevant en priorité du domaine religieux et, dans un degré moindre, du champ sociopolitique[4]. »

Notes

  1. (en) « Oldest Writing in the New World », Science, vol. 313, , p. 1610-1614 (lire en ligne)
  2. (en) « Oldest Writing in New World Discovered, Scientists Say », National Geographic News, (lire en ligne)
  3. « Débat autour de la découverte d'une stèle olmèque »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), Le Monde,
  4. Magni 2003, p. 114-144.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Jean-Philippe Noë, « Olmèques. Ils défient plus que jamais les archéologues », Science et Vie, no 1060, , p. 94-99.
  • (en) Richard A. Diehl, The Olmecs : America's First Civilization, Thames & Hudson, , 208 p. (ISBN 0-500-02119-8).
  • Caterina Magni, Les Olmèques. Des origines au mythe, Paris, Seuil, , 432 p. (ISBN 2-02-054991-3).
  • Christine Niederberger, « La Méso-Amérique : genèse et premiers développements », dans Histoire de l'Humanité, t. 2, Paris, Unesco, .
  • (en) John E. Clark (dir.) et Mary E. Pye (dir.), Olmec Art and Archaeology in Mesoamerica, National Gallery of Art, , 342 p. (ISBN 0-300-08522-2).
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