Speedcore

Le speedcore est un genre musical dérivé de la techno hardcore, directement influencé par la musique gabber, caractérisé par un BPM très rapide et frénétique (220 ou plus) et un thème habituellement agressif. Ce genre marque un certain retour vers la musique industrielle[5] : musique bruitiste, anticonformisme, expérimentations, parfois avec la volonté de ne faire que du bruit et de choquer les auditeurs ou parfois, au contraire, dans sa forme psychédélique extrêmement travaillée, de faire entrer les auditeurs en transe.

Cet article concerne un sous-genre de la techno hardcore. Pour le genre orienté punk hardcore, voir thrashcore.

Speedcore
Origines stylistiques Gabber[1], musique industrielle[1], musique expérimentale[2], speed metal[3]
Origines culturelles Milieu des années 1990[1]
Instruments typiques Boîte à rythmes, clavier, échantillonneur, séquenceur, synthétiseur
Popularité Restreinte
Scènes régionales France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Japon

Genres dérivés

Extratone, splittercore

Genres associés

Breakcore[2], terrorcore[4]

Histoire

Les prémices du speedcore peuvent être retracées au milieu des années 1990 après la création des musiques techno hardcore et gabber aux Pays-Bas. À leur émergence, dont la popularité s'étend grâce à des festivals à succès tels que Thunderdome, ces musiques se caractérisent déjà par un tempo très rapide[6].

Les premiers morceaux de musique speedcore, produits en Belgique et en Allemagne, atteignent pour l'époque 200 à 250 BPM, une moyenne de vitesse considérée comme la limite des genres apparentés comme le hardcore, le terrorcore (sur la scène allemande) et le frenchcore[3]. Les artistes notoires qui ont aidé à la popularisation du genre incluent notamment : Passenger of Shit[7], DJ Skinhead, Gabba Front Berlin[8], M1dy[8],[9], Hong Kong Violence, Noisekick[10], Paranoizer[10], et Bonehead[3],[11], La Peste (Hangars Liquides). Le speedcore se répand en France et aux Pays-Bas, grâce, entre autres, à la compositrice belge Liza N'Eliaz, surnommée la « reine de la terreur » (queen of terror)[12],[13]. L'un des titres speedcore reconnaissables chez les connaisseurs s'intitule Summer par Sorcerer paru en 1993[3],[14].

Il existe un bon nombre de sous-genres du speedcore, notables mais que très peu notoires, tels que le speedcore oldschool (Gabba Front Berlin), le speedcore psychédélique (principalement produit par le label Hangars Liquides), le splittercore (qui reproduit le bruit d'une mitraillette avec le tempo et le kick) parfois nommé nosebleed au début du XXIe siècle[3], ou encore l'extratone (produit à 3 600 BPM lorsque la ligne de kicks produit un son continu, avec des artistes tels l'allemand Nihil Fist ou encore le français Lawrencium). Dès le XXIe siècle, le speedcore se popularise et s'exporte hors des frontières européennes ; il donne naissance à des labels tels que Canadian Speedcore Resistance (CSR) au Canada, et Maddest Chick'N Dom au Japon.

Caractéristiques

Le speedcore se caractérise généralement par un tempo rapide oscillant entre 200 et 300 BPM[15], ou simplement à plus de 300 BPM[5]. En général, le tempo du speedcore ne peut descendre au-dessous de 240 BPM. Aucune voix n'est utilisée, ou presque inutilisée, dans ce genre musical[5]. La plupart des producteurs créeront une ligne de kicks tellement distordue qu'il sera presque similaire à l'un des kicks créés dans le gabber[1],[16].

Sous-genres

Il existe des sous-genres musicaux, plus répandus dans la scène underground, orientés ou similaire au speedcore. Ces sous-genres, comme pour le speedcore, excèdent un certain tempo caractéristique. Le premier du genre inclut le splittercore, un style musical identique à celui du speedcore mais oscillant entre 600 et 1000 BPM[3],[17]. Un style similaire, cette fois, nommé extratone, excède 1 000 BPM (voir plus de 3 600 BPM lorsque la ligne de kicks produit un son continu)[3].

Notes et références

  1. (en) « Electronica Genre Guide », sur MusicFaze (consulté le ).
  2. (en) « RF8 », sur RF8 (consulté le ), Breakcore, cyber-grindcore ou speedcore, les appellations d'origine incontrôlée servant à désigner les expérimentations alliant esprit punk et électro n'ont cessé de proliférer. Une sélection mutante par les spécialistes de l'émission Glitch sur le Mouv'..
  3. (en) « Speedcore history » (consulté le ).
  4. (en) « Hardcore Techno: Terrorcore », sur Electronic Music Styles (consulté le ).
  5. Michel Van Grevelinge, Profil hardcore, , 356 p. (ISBN 978-2-296-25742-9 et 2-296-25742-9, lire en ligne).
  6. (en) Robbert Tilli, « Holland Becomes Source Of R&B. Dutch Industry, Audience Begin To Embrace Local Acts », Billboard, vol. 110, no 31, , p. 21 (lire en ligne).
  7. (en) « Passenger Of Shit », sur Discogs (consulté le ).
  8. David McCandless, Datavision, , 121 p. (ISBN 978-2-221-12818-3 et 2-221-12818-4, lire en ligne), p. 77.
  9. « M1DY - Lector In The Sky With Diamorphine (Maddest Chick'ndom) », sur vs-webzine, (consulté le ).
  10. (nl) « This Is Terror 14 - Mixed by Noisekick & Paranoizer », sur Partyflock, (consulté le ).
  11. (en) « A list by thisisreallyhappening », sur Rateyourmusic (consulté le ).
  12. « Lexique des differents genre musicaux electroniques », sur Elektrozone (consulté le ).
  13. (en) « Liza 'N' Eliaz », sur Mokum Records (consulté le ).
  14. (en) « Sorcerer - My Four Seasons EP. » (consulté le ).
  15. (en) Dylan Jones, The Biographical Dictionary of Popular Music : From Adele to Ziggy, the Real ..., (ISBN 978-1-4804-4872-8 et 1-4804-4872-9, lire en ligne).
  16. (en) Tamara Dean, Composition for Computer Musicians, , 240 p. (ISBN 978-1-59863-926-1 et 1-59863-926-9, lire en ligne), p. 63.
  17. (en) « The worst music in the history of music: GRENADE!!! – SPLITTERCORE », sur Immortalsandwich, (consulté le ).

Liens externes

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