Soukhoï Su-25

Le Soukhoï Su-25 Grach (code OTAN Frogfoot) est un avion d'attaque au sol, de soutien aérien rapproché et de lutte antichar développé par l'URSS dans les années 1970. Il fut construit à plus d'un millier d'exemplaires et exporté dans de nombreux pays. Il est le 6e avion de combat le plus utilisé dans le monde en 2020 avec, selon une estimation, 487 appareils en activité soit 3 % de la flotte mondiale d'avions de combat[2], et a connu deux améliorations importantes en 2006 et 2016.

Soukhoï Su-25 Grach

Un Su-25 ukrainien.

Constructeur Soukhoï
TAM
Rôle Avion d'attaque au sol
Statut En service
Premier vol
Mise en service
Nombre construits plus de 1 024
Équipage
1
Motorisation
Moteur Toumansky R-95 Sh puis R-195
Nombre 2
Type Turboréacteur
Poussée unitaire 44,13 kN
Dimensions
Envergure 15,05 m
Longueur 14,50 m
Hauteur 4,95 m
Surface alaire 37,60 m2
Masses
À vide 9 200 kg
Carburant 2 930 kg
Avec armement 14 400 kg
Maximale 19 300 kg
Performances
Vitesse maximale 950 km/h (Mach 0,79, au niveau de la mer, lisse)
Vitesse de décrochage 160 km/h
Plafond 7 000[1] m
Rayon d'action 550 km
Armement
Interne 1 canon de 30 mm GSh-30-2 avec 250 obus
Externe 4 000 kg de charge (missiles antichar, roquettes, bombes, etc.)

Il peut être considéré comme le descendant du Iliouchine Il-2 Chtourmovik. Les principaux pays constructeurs du Su-25 sont la Russie (Soukhoï), et pendant un temps la Géorgie (Tbilisi Aircraft Manufacturing (en))[3].


Conception du Su-25

Première génération (Su-25)

En 1968, l'URSS lança un programme destiné à équiper son armée de l'air d'un avion de soutien rapproché (Close Air Support) capable d'intervenir directement sur le front de bataille, ce qui supposait une grande manœuvrabilité et une bonne capacité à encaisser des tirs. Une vitesse subsonique était jugée suffisante. Le constructeur Soukhoï travaillait sur un projet désigné en interne T-8, qui subit quelques modifications (réacteurs plus puissants, augmentation de la charge emportée, etc.) avant d'être déclaré vainqueur de la compétition.

Le premier prototype fit son vol inaugural le , propulsé par deux réacteurs Tumanski R-95Sh de 4 500 kg/p chacun. Il s'agissait d'une version sans post-combustion du réacteur du MiG-21, qui s'était imposée en remplacement des Mikulin RD-9 initialement prévus grâce à sa puissance plus élevée et sa fiabilité reconnue. Un second prototype décolla fin avec quelques changements comme un canon de 30 mm à la place du canon de 23 mm, des aérofreins, et des ailerons modifiés. L'avionique était en grande partie empruntée aux Su-17/Su-20, tandis que le système laser placé dans le nez était proche de celui du MiG-27.

Le premier avion de série sortit d'usine en 1979. En 1980, deux exemplaires furent envoyés en Afghanistan pour évaluer leurs capacités. Ils effectuèrent une centaine de vols d'essais, dont 40 à 50 missions d'attaque réelles. Les livraisons aux unités opérationnelles commencèrent en 1981. En cours de production, le réacteur R-95Sh fut remplacé par un R-195 d'une puissance équivalente mais capable d'encaisser plus de dommages. L'expérience des missions en Afghanistan conduisirent à installer une cloison coupe-feu entre les deux réacteurs, un système extincteur d'incendie et des lance-leurres.

Une version Su-25UB biplace destinée à l'entraînement, mais conservant des capacités de combat, fut commandée à la fin des années 1970. Le prototype fit son premier vol le et la production en série commença l'année suivante. Soukhoï en dériva une version Su-25UTG destinée à l'entraînement des pilotes de l'aviation navale russe, dépourvue de tout armement mais équipée d'une crosse d'appontage et avec une structure renforcée.

Seconde génération (Su-25T)

En 1976, Soukhoï commença à travailler sur une version Su-25T spécialisée dans la lutte anti-char, avec une autonomie plus grande, pouvant opérer de jour comme de nuit, et par tous les temps. La cellule de cette nouvelle version est basée sur celle du biplace Su-25UB, mais l'avion est un monoplace : en fait, le siège arrière et la bosse dorsale qui le prolonge ont été utilisés pour installer de l'avionique et du carburant supplémentaire. Les nouveaux équipements électroniques sont un système de visée Shkval (caméra TV + laser), un système de navigation et d'attaque Voskhod (altimètre radar, centrale à inertie, récepteurs de navigation par radio, etc.) ainsi que des systèmes de contre-mesures et de défense électronique (brouilleur électromagnétique, brouilleur infrarouge, etc.).

Un des prototypes du Su-25TM/Su-39

Désigné T-8M1, le prototype du Su-25T a fait son premier vol le et l'avion effectua les différentes campagnes d'essais jusqu'à la fin des années 1980. À cause de la chute de l'URSS, seuls dix exemplaires de série furent produits. Le constructeur continua malgré tout à améliorer l'avion, aboutissant au Su-25TM (ou Su-39) dont trois prototypes furent construits à la fin des années 1990. Le Su-25TM est capable d'utiliser des systèmes de visée plus performants, d'apponter sur porte-avions, ainsi que de tirer les missiles AA-12 Adder et AS-20 Kayak. Aucune commande de cette version n'a cependant été enregistrée pour le moment.

Programmes de remise à niveau (Su-25SM et KM)

À la fin des années 1990, un programme de modernisation des Su-25 russes a été lancé : nouveau système de navigation et d'attaque Pantera, récepteur GLONASS, révision et renforcement de la structure, etc. Le premier des deux Su-25SM a fait son vol inaugural le .

De façon similaire, une modernisation du Su-25K (version d'export) a été proposée en collaboration avec la société israélienne Elbit Systems : le Su-25KM « Scorpion[4] ». Cette version dispose d'un poste de pilotage totalement revu avec des écrans couleurs multifonction, un système HOTAS, un GPS couplé avec un système de défilement de carte, etc. Le démonstrateur a fait son premier vol le .

Aucune commande ferme n'a cependant été encore enregistré pour ces deux versions.

Su-25SM3 Supergrach (2016)

Fin 2016 apparaît en service actif dans l'aviation russe le Su-25SM3 Supergrach, troisième standard de modernisation du Su-25[5].

Si la précision de larguage est doublée pour le Su-25SM2 (accepté en service actif en 2006) par rapport au Su-25 d'origine, le Su-25SM3 est capable d'atteindre des cibles fixes ou mobiles de petites tailles au sol, sans visibilité visuelle de jour comme de nuit[6].

En 2018, il est équipé du système de lutte électronique Vitebsk, qui le protège contre les missiles à guidage thermique tels que les FIM-92 Stinger ou les 9K38 Igla[7].

Il est prévu d'ajouter à l'avion un système de ciblage utilisant l'intelligence artificielle (IA) qui permettra au pilote de sélectionner une cible, puis de laisser à l'IA la poursuite de l'attaque[8].


Caractéristiques du Su-25

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Le cockpit, muni d'un affichage tête haute, est protégé par un blindage en titane d'une épaisseur de 17 mm. La voilure, au dièdre négatif prononcé, est fine et dispose de becs de bord d'attaque et de volets à double fente qui garantissent au Frogfoot de bonnes performances en matière de décollage (450 m) et de manœuvrabilité.

L'appareil possède plusieurs systèmes de guerre électronique installés à l'intérieur de l'avion, un transpondeur IFF, ainsi que des récepteurs passifs d'alerte radar installés dans le cône de queue et aux extrémités d'aile (qui préviennent le pilote qu'un radar ennemi est en train d'illuminer l'avion).

Le Su-25 est un avion peu cher, d'une grande robustesse et très efficace. Son équivalent américain est le Fairchild A-10 Thunderbolt II. Cependant, le Su-25SM3, sa dernière modernisation, est un appareil grandement différent de son aîné, beaucoup plus coûteux.

Détails des blindages de l'avion

Variantes

  • Su-25 « Frogfoot A » : version initiale (environ 580 exemplaires)
  • Su-25BM : version destinée au tractage de cibles (50 exemplaires)
  • Su-25K : version d'export du Su-25 (environ 180 exemplaires)
  • Su-25KM : version modernisée du Su-25K
  • Su-25T : version améliorée pour la lutte anti-char (10 exemplaires)
  • Su-25TM / Su-39 : version modernisée du Su-25T, capable d'être utilisé sur porte-avions, et de tirer certains missiles air-mer.
  • Su-25SM2 : version modernisée du Su-25, mise en service en 2006.
  • Su-25SM3 : version modernisée du Su-25SM2, mise en service fin 2016.
  • Su-25UB : « Frogfoot B » : version biplace d'entraînement (150 exemplaires ?)
  • Su-25UBM : version biplace d'entrainement modernisé et porté au même standard que le Su-25SM[10]
  • Su-25UBK : version d'export du Su-25UB (20 exemplaires ?)
  • Su-25UTG : version d'entrainement navalisée (10 exemplaires ?)
  • Su-28 : version d'entraînement présentant une réduction de l'avionique et n'emportant pas de système d'arme, premier vol en 1987.
  • Ge-31 : programme géorgien, développée par Tbilaviamcheni (Tbilisi Aircraft Manufacturing (en)) visant à produire une version renouvelée du Su-25 sans recourir à des composants russes[11]. La production devrait démarrer en mars 2021.[12]

Engagements

Le Su-25 a été engagé lors de plusieurs conflits ou crises locales. On citera principalement :

  • la guerre d'Afghanistan (1979-1989), durant laquelle les Su-25 soviétiques combattirent les moudjahidines. 23 avions auraient été perdus lors de ce conflit.
  • la guerre Iran-Irak (1980-1988) : 18 Su-25K et 2 Su-25UBK furent livrés en 1987. Ces appareils ont été engagés par l'Armée de l'air irakienne dans le conflit l'opposant à l'Iran. Un Su-25 irakien a été abattu par un missile sol-air Hawk iranien.
Soukhoï Su-25 irakien abattu durant l'opération Tempête du Désert.
  • la guerre du Golfe (1990-1991), pendant laquelle deux appareils irakiens ont été abattus par des avions de chasse américains.
  • la Tchétchénie (depuis 1991). Au moins 5 avions ont été perdus par la Russie[13].
  • la guerre du Haut-Karabagh, les Su-25 étaient engagés des deux côtés et ont fourni un appui important pour les troupes au sol.
  • en , des Su-25 ivoiriens bombardent les troupes françaises faisant neuf victimes. En représailles, deux d'entre eux seront détruits au sol par l'armée française (voir Guerre civile de Côte d'Ivoire).
  • les Su-25 géorgiens et russes (dont un certain nombre en version modernisée Su-25SM qui y ont reçu leurs baptême du feu[14]) sont intervenus lors de la guerre d'Ossétie du Sud de 2008. Plusieurs avions ont été perdus par les deux pays lors de ce conflit.
  • le , deux Su-25 iraniens auraient tiré des salves de canon sur un drone MQ-1 Predator de l'United States Air Force, 16 miles nautiques au large des côtes iraniennes. Le gouvernement iranien a affirmé que le drone avait violé son espace aérien[15],[16],[17].
  • le soulèvement pro-russe en Ukraine (depuis 2014), pendant lequel trois Su-25 ukrainiens ont été perdus dont un abattu, selon le gouvernement ukrainien, par un missile R-27 tiré par un Mig-29 de l'armée de l'air russe le .
  • l'offensive au nord de l'Irak (2014) a été l'événement déclencheur de la livraison de Su-25 à l'Irak.
  • en , 12 Su-25 russes sont déployés en Syrie[18]. Un est abattu le dans la province d'Idleb et son pilote est tué.
  • Guerre de 2020 au Haut-Karabagh : Arménie et Azerbaïdjan emploient leurs Su-25. l'Azerbaïdjan déclare avoir abattu plusieurs avions arméniens, ce pays déclare la perte d'un Su-25 le [19]. Un avion azéri est abattu et son pilote tué le [20].

Armement

On distinguera principalement 2 types de munitions : Air - Air et Air - Sol

  • Air - Sol
    • Kh-25 (Code OTAN AS-10 Karen) : Missile Air-Sol à guidage laser, portée entre 11 et 60km
    • KH-29 (Code OTAN AS-14 Kedge : Missile Air-Sol, multiples guidages, portée entre 10km et 30km (semblable au Maverick US)
    • S-5 57mm : Roquette explosive non guidée de 57mm, tiré depuis des pods UB-32A
    • S-8 80mm : Roquette à usage multiple (explosive, antichar, fragmentation, incendiaire, fumigène , tiré depuis des pods B-8M1
    • S-24 240mm : Roquette non guidée, portée entre 2km et 4km
    • S-25 : Roquette non guidée
    • Bombes 350 kg - 670 kg guidées par laser
    • Bombes incendiaires ou fragmentation de 500 kg

Pays utilisateurs

  • Russie (199)
    • Force aérienne russe - Celle-ci a reçu un petit nombre de variantes antichars Su-25T, qui ont été testés dans des conditions de combat en Tchétchénie. En 2014, la force aérienne russe semblait posséder encore 195 Su-25, toutes versions confondues, en service[21].
    • Aviation navale russe - En 2014, seuls 4 Su-25 étaient encore en service au sein de la marine russe.
  • Utilisateurs en 2014
  • Anciens utilisateurs
  • Angola (11)
    • Force aérienne nationale angolaise - Un accord a été conclu au début de l'année 1988 entre l'Union soviétique et l'Angola qui a organisé la livraison d'un escadron de Su-25. Le contrat comprenait 12 monoplaces Su-25K et deux biplaces Su-25UBK. Plus tard, ces avions ont été complétés par d'autres livraisons comprenant au moins trois avions biplaces[22]. 11 Su-25 sont aujourd'hui encore en service au sein de la force aérienne angolaise[21].
  • Arménie (11)
    • Force aérienne arménienne - Après l'éclatement de l'Union soviétique, l'Arménie n'avait pas de Su-25 dans son inventaire, mais après le début de la guerre du Haut-Karabagh, en 1991-1992, la jeune République indépendante d'Arménie a officieusement acquis un petit nombre d'avions, y compris un Su-25K qui a été volé à la force aérienne géorgienne, le , par le capitaine géorgien Sergey Zhitnikov[23]. En 2005, elle rachète dix Su-25 auprès de la Slovaquie. Elle compte aujourd'hui 11 exemplaires dans son inventaire[21].
  • Azerbaïdjan (11)
    • Force aérienne azerbaïdjanaise - Comme l'Arménie après l'effondrement de l'URSS, l'Azerbaïdjan n'a pas hérité de Su-25, mais un seul avion a été obtenu en à la suite de la défection d'un pilote depuis la base de la force aérienne russe de Sital-Chai. Après l'incident, l'Azerbaïdjan a acquis au moins cinq Su-25 par des canaux non officiels, et un autre aéronef a été obtenu à la suite d'une autre défection, cette fois de l'armée de l'air géorgienne. D'autres avions sont soupçonnés d'avoir été acquis plus tard. Aujourd'hui, sur les 19 appareils acquis, l'inventaire azerbaïdjanais compte 1 Su-25UB et 17 Su-25.
  • Biélorussie, (68)
    • Force aérienne et de défense aérienne de la République de Biélorussie - Après l'éclatement de l'Union soviétique, la Biélorussie a été le deuxième État membre de la CEI, après la Russie, à posséder le plus de Su-25. En 2004, soixante-dix Su-25 et six Su-25UB sont signalés opérationnels et concentrés à Lida. En 2015, la Biélorussie possédait 68 exemplaires en activité[21].
Binôme de Su-25 russes.
  • Bulgarie
    • Force aérienne bulgare - La Bulgarie a été le deuxième pays du Pacte de Varsovie à obtenir le Su-25 avec l'acquisition de ses deux Su-25K et un Su-25UBK en 1985. Les avions ont été commandés afin de remplacer le MiG-17 qui a été l'épine dorsale de la flotte de chasseur-bombardier de l'armée de l'air bulgare depuis de nombreuses années. Vingt Su-25K et trois Su-25UBK ont été commandées et étaient opérationnels sur la base aérienne de Bezmer en 2004. En 2013, les Su-25 bulgares sont retirés du service[24]. A partir de , six Su-25K et deux Su-25UBK d’entrainement sont envoyés à la 558e usine de réparation d'aéronefs du Bélarus pour une mise à jour et une extension de leur durée de vie pour être réintégrés[25].
  • République démocratique du Congo (4)[21]
    • Force aérienne du Congo - À la fin de l'année 1999, l'usine de fabrication de Tbilissi Aerospace a signé un contrat avec la République démocratique du Congo pour la livraison de 10 Su-25K. L'accord a été évalué à 6 millions de dollars US, et les quatre premiers appareils ont été livrés à bord d'un An-124 en . Les six avions restants ont été livrés en . Un avion s'est écrasé en , lors d'un vol de routine, tandis qu'un autre s'est écrasé le , au cours d'une démonstration lors du jour de l'indépendance du Congo.
  • Corée du Nord (34)
    • Force aérienne populaire de Corée - La Corée du Nord a été le premier pays d'Asie à obtenir le Su-25. Dans la période allant de la fin de 1987 jusqu'en 1989, la RPDC a acquis un total de 32 monoplaces Su-25K et quatre Su-25UBK. 34 exemplaires sont encore en service aujourd'hui sur la base de Sunchon[21].
  • Gambie (1)
  • Géorgie (11)
    • Force aérienne géorgienne - Seul un petit nombre de Su-25 monoplaces ont été introduits au sein de l'inventaire de la force aérienne géorgienne nouvellement formée, ces appareils ayant été laissés dans l'usine de la manufacture d'aéronefs de Tbilissi au moment de l'indépendance de la Géorgie. En 2014, la Géorgie possédait 7 Su-25KM, 3 Su-25 et 1 Su-25UB[26],[21].
  • Guinée équatoriale (4)
    • Force aérienne de Guinée équatoriale - En 2005, quatre Su-25 dont 2 biplaces de combat Su-25UB ont été livrés à la Fuerza Aérea de Guinea Ecuatorial. L'état actuel de ses appareils est inconnu.
  • Haut-Karabagh (2)
    • Force aérienne du Haut-Karabagh
  • Irak (9)
    • Force aérienne irakienne - Au cours de la première phase de la guerre Iran-Irak, l'Irak a approché l'Union soviétique avec une demande d'achat d'une grande variété de matériel militaire. En conséquence, l'Irak est devenu le premier pays n'appartenant pas au Pacte de Varsovie à obtenir des Su-25K et Su-25UBK. On croit que l'Irak a reçu un total de 73 Su-25, dont quatre biplaces Su-25UBK. En , l'Armée de l'Air irakienne possédait encore 12 Su-25, et au moins trois Su-25K ont été observés lors d'une manifestation sur Bagdad en . Cependant, les autres Su-25 ont été éliminés immédiatement après l'invasion de l'Irak en 2003. En 2014, à la suite de l'avancée des forces de l'EIIL, l'IQAF a signé un accord avec la Russie et la Biélorussie pour l'achat de Su-25 dont les cinq premiers sont arrivés le . Sept autres, provenant de l'Iran voisin, ont été livrés le , dont la majorité ont participé à la guerre du Golfe.
  • Iran (9)
    • Forces aériennes des Gardiens de la révolution islamique - Le , sept Su-25 irakiens ont été transférés à l'Iran afin de trouver un refuge temporaire suite aux attaques des grands aérodromes durant l'opération Tempête du désert. Ces avions irakiens ont été interprétés par les Iraniens comme un cadeau de leur ancien adversaire, et ont été saisis par l'armée iranienne. Cependant, en raison du manque de pièces de rechange, de documentation et de formation des pilotes, ces avions n'ont jamais été utilisés par la force aérienne de la République islamique d'Iran. Les forces aériennes des Gardiens de la révolution islamique ont ajouté au moins six nouveaux avions à leur inventaire et ont depuis, probablement, restauré les Su-25 ex-irakiens en état de vol. Le , à la suite de l'avancée des forces de l'EIIL en Irak, l'Iran transfère 7 Su-25 à la force aérienne irakienne.
Su-25 de la force aérienne kazakh.
  • Kazakhstan (14)
    • La Force de défense aérienne du Kazakhstan a reçu 12 monoplaces Su-25 et deux biplaces Su-25UB en en échange des bombardiers stratégiques Tu-95MS Bear-H qui étaient restés sur le sol kazakh à la suite de l'effondrement de l'URSS. Les Su-25 kazakhs sont situés sur la base aérienne de Chimkent, dans le sud du pays.
  • Niger (2)
    • Escadrille nationale du Niger
  • Ouzbékistan (20)
    • Force aérienne et défense aérienne ouzbèke - Jusqu'en 1990, un centre de formation de pilotes de la force aérienne soviétique, équipé d'environ 20 Su-25, Su-25UB, et de variantes Su-25BM, était situé sur la base aérienne de Chirchik, en Ouzbékistan. En 1991, un petit nombre de Su-25 ont également été situés sur la base aérienne de Djizak, mais après 1991, tous les Su-25 en Ouzbékistan ont été concentrés à Chirchik, exploités par le 59e Régiment d'aviation de chasseurs-bombardiers de l'armée de l'air soviétique. Après l'effondrement de l'Union soviétique, tous les Su-25 présents sur le territoire de la république indépendante d'Ouzbékistan sont devenus la propriété du nouveau gouvernement.
  • Pérou (18)
    • La force aérienne du Pérou a reçu 18 Su-25 à la fin de l'année 1998, la Biélorussie les ayant rénovés avant livraison. La cargaison comprenait 10 monoplaces et 8 biplaces Su-25UB. Les avions ont été construits tout juste avant l'effondrement de l'Union soviétique et représentaient donc les versions finales du Su-25 soviétique. On croit que, entre 1998 et , au moins 25 avions légers transportant de la cocaïne ont été abattus par les Su-25 péruviens. En , les 18 Su-25 sont encore en service, mais seulement 4 avions restent opérationnels.
Su-25 soudanais.
  • Soudan (15)
  • Tchad (6)
  • Turkménistan (20)
    • Force aérienne et défense aérienne du Turkménistan - Après la chute de l'Union soviétique, la jeune république du Turkménistan a obtenu 46 Su-25 qui avait été démontés pour le stockage au Turkménistan. Conformément à un accord entre la Géorgie et le Turkménistan, en 1999, la société de fabrication Tbilissi Aerospace a rénové 45 de ces appareils pour une utilisation par l'aviation militaire du Turkménistan en échange de la livraison de gaz naturel. Les avions rénovés ont été transférés sur la base aérienne de Ak-Tepe. En 2014, un total de 20 avions semblaient en état de vol[21].
Avion d'attaque au sol Soukhoï Su-25 ukrainien.
  • Ukraine (31)
    • Force aérienne ukrainienne - L'Ukraine a obtenu 92 Su-25 de variantes différentes à la suite de l'éclatement de l'URSS et de l'indépendance du pays. Actuellement, la force aérienne ukrainienne exploite 15 Su-25, dont des Su-25UB, Su-25K, Su-25UTG, Su-25M1 et Su-25UBM1[21]. Ils sont utilisés par la 299e brigade d'aviation tactique de Nikolaïev-Kubakino. De nombreux Su-25 semblent avoir été perdus en 2014 durant la guerre du Donbass.

Anciens utilisateurs

  • Union soviétique - Jusqu'à sa dissolution, l'URSS a utilisé ses Su-25 au sein de ses deux forces aériennes :
  • Côte d'Ivoire
    • L'armée de l'air ivoirienne a reçu 2 monoplaces Su-25 et 2 biplaces Su-25UB d'entrainement. En , à la suite du bombardement des positions françaises de Bouaké par des Su-25 ivoiriens, et qui provoqua la mort de neuf soldats français, deux Su-25 sont détruits en représailles sur la base aérienne de Yamoussoukro. Le jour même, l'armée de l'air est démantelée par l'armée française.
  • Éthiopie
    • Force aérienne éthiopienne - Une paire de Su-25T et deux biplaces Su-25UBK ont été livrés à l'Éthiopie durant le premier trimestre de l'année 2000. Les biplaces ont été retirés du service russe et modifiés conformément à une demande spéciale par l'armée de l'air éthiopienne. Depuis l'acquisition de l'avion, les Éthiopiens les ont utilisés dans des opérations de combat contre des groupes rebelles érythréens. En 2014, il semblerait que les 10 Su-25 acquis ne soient plus en service[21].
  • Macédoine
    • Aviation Militaire de la République de Macédoine - La République de Macédoine a acheté trois monoplaces Su-25 et Su-25UB à la suite des incursions et des attaques menées par les insurgés albanais. L'avion a été fourni par les autorités ukrainiennes, après avoir été retiré du service de la force aérienne ukrainienne. Les avions ont pris leur retraite en 2004, et vendus à la Géorgie en 2005.
Avion d'attaque au sol Su-25K de la force aérienne tchécoslovaque en 1992.
  • Tchécoslovaquie
    • Force aérienne tchécoslovaque - Les 38 aéronefs ont été transférés aux forces aériennes des États successeurs, avec un rapport de 2:1 en faveur de la République tchèque (25 pour la République tchèque et 13 pour la Slovaquie).
  • République tchèque
    • Force aérienne tchèque - Après la dissolution de la Tchécoslovaquie, la République tchèque a acquis vingt-quatre Su-25K et un Su-25UBK. En , les Su-25 tchèques ont été retirés du service et stockés sur la base aérienne de Přerov.
  • Slovaquie
    • La force aérienne slovaque a reçu 12 Su-25K et un Su-25UBK la suite de la dissolution de la Tchécoslovaquie. Les avions étaient basés à la 33e base aérienne slovaque de Malacky-Kuchyna. Ils ont été vendus à l'Arménie.
  • Ukraine

Culture populaire

Le Su-25 apparaît dans plusieurs jeux vidéos:

Notes et références

  1. « Aircraft performance », Sukhoi Company
  2. (en) « World Air Forces 2020 », sur Flight Global, (consulté en )
  3. https://www.globalsecurity.org/military/world/russia/tam.htm
  4. (en) Le Su-25 Scorpion, sur le site de la société Elbit
  5. Site internet www.avionsmilitaires.net __"Soukhoï Su-25SM3". Les informations sur cet avion sont plutôt floues, secrètes. Ainsi, il semble que des Su-25 sont utilisés lors de la Guerre civile syrienne de 2018 à 2020, aux côtés de Soukhoï Su-30K, sans qu'il soit précisé si ce sont des avions du premier modèle (Su-25), du second (Su-25SM2) ou du troisième (Su-25SM3), les informations divulguées mentionnant toujours "Su-25". Par contre, ce sont bien des appareils du premier modèle, appartenant à l'armée de l'air irakienne, qui combattent l'État islamique en Irak de 2014 à fin 2017.
  6. Site internet psk.blog.24heures.ch, article du 05/08/2019 __"Le Soukhoï Su-25 "Grach" a encore un grand avenir !
  7. Site internet fr.sputniknews.com, article du 12/02/2018 __ "Mieux vaut prévenir que guérir : les Su-25 seront invulnérables aux systèmes sol-air".
  8. psk.blog.24heures.ch
  9. Bedretdinov 2002.
  10. « communiqué de presse sur le site du constructeur »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le )
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  12. https://www.air-cosmos.com/article/isral-vise-le-stock-des-su-25-gorgiens-24308
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Voir aussi

Développement lié

Aéronefs comparables

Ordre de désignation

Su-7 - Su-9/Su-11 - Su-15 - Su-17/Su-20/Su-22 - Su-24 - Su-25 - Su-27 et dérivés

Articles connexes

Soukhoï

Liens externes

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