Sixte augmentée

En musique, la sixte augmentée est un intervalle de sixte majeure augmentée d'un demi-ton chromatique[1]. Dans un tempérament égal à douze demi-tons (gamme tempérée), la sixte augmentée est l'équivalent enharmonique de la septième mineure.

Une sixte augmentée do-la dièse.

Accord de sixte augmentée

Notes

L'accord de sixte augmenté est le plus souvent utilisée à l'état fondamental, c'est-à-dire avec sa fondamentale en basse. La sixte la caractérisant est dite augmentée car sa fondamentale est le 6ème degré bémolisé (La♭ dans une tonalité de Do), tandis que sa voix supérieure est le quatrième degré diésé (donc Fa♯ dans une tonalité de Do). Il existe trois types de sixte augmentée : la sixte française, la sixte allemande et la sixte italienne. En Do, la première comprend les notes La♭, Do, Ré, Fa♯, la deuxième les notes La♭, Do, Mi♭, Fa♯, et la troisième les notes La♭, Do, Fa♯[2].

Fonction

Bien que l'intervalle entre le La♭ et le Fa♯ est une sixte et non une septième, les accords de sixte augmentée sont enharmoniquement similaires aux accords de 7ème de dominante, et les sixtes allemande leur sont même identiques. Ce qui les différencie n'est ainsi pas leurs notes en tant que telles mais leurs fonctions. En effet, là où un accord de La♭7 devrait se résoudre sur un accord de D♭, une sixte augmentée se résout, par glissement du Fa♯ vers le Sol supérieur et du La♭ vers le Sol inférieur, sur un accord de Sol[3], à valeur de dominante, qui devra lui-même se résoudre sur l'accord de tonique : un accord de Do.

Les trois types d'accords de sixtes augmentées en Do mineur et Do majeur, avec la réécriture enharmonique de la sixte allemande

Ainsi, la sixte augmentée a généralement une fonction de prédominante, mais elle peut également être utilisée comme accord pivot dans une modulation enharmonique, c'est-à-dire en se transformant (fonctionnellement) en accord de 7ème de dominante, permettant une modulation vers une tonalité de D♭[4].

En majeur, et lorsque qu'elle est suivie d'un accord de quarte et sixte, c'est-à-dire du second renversement cadentiel de l'accord tonique, la sixte allemande doit être réécrite enharmoniquement, car sa quinte ne se résout plus sur le deuxième degré par demi-ton descendant comme elle l'aurait fait si elle avait été suivie de l'accord de dominante, mais sur le troisième degré, la tierce de l'accord de tonique. Cette quinte est donc réécrite en tant que quarte doublement augmentée. Ainsi, en Do majeur, le Mi♭ devient Ré♯ car il ne résout pas sur le Ré (quinte de l'accord de Sol) mais sur le Mi (tierce de l'accord de Do)[5]. Cet accord est parfois aussi appelé sixte suisse[6].

Notes et références

  1. Philippe Gouttenoire & Jean-Philippe Guye, Vocabulaire pratique d'analyse musicale, Delatour France, , 125 p. (ISBN 978-2-7521-0020-7), p. 99-100
  2. (en) Robert Hutchinson, « Types of augmented sixth chords », sur Music Theory for the 21st-Century Classroom, (consulté le )
  3. (en) Robert Hutchinson, « Augmented Sixth Chords », sur Music Theory for the 21st-Century Classroom, (consulté le )
  4. (en) Mark Feezell, « Enharmonic modulation », (consulté le )
  5. (en) Dr. Barbara Murphy, « Augmented Sixth Chords », sur music.utk.edu (consulté le )
  6. (en) Dr. Justin Henry Rubin, « Augmented Sixth Chords », sur d.umn.edu, (consulté le )
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