Internationale situationniste

L’Internationale situationniste (IS) était une organisation de théoriciens et stratèges révolutionnaires opérant dans les domaines politiques et culturels et désireux d'en finir avec le malheur historique, avec la société de classes et la dictature de la marchandise, se situant dans la filiation de différents courants apparus au début du XXe siècle, notamment de la pensée marxiste d'Anton Pannekoek et de Rosa Luxemburg, du communisme de conseils, ainsi que du groupe Socialisme ou barbarie (Claude Lefort, Cornelius Castoriadis notamment) dans les années 1950. En ce sens, elle pourrait être apparentée à un groupe d'ultra-gauche. Mais elle représentait également à ses débuts l'expression d'une volonté de dépassement des tentatives révolutionnaires des avant-gardes artistiques de la première moitié du XXe siècle : le dadaïsme, le surréalisme et le lettrisme.

Pour les articles homonymes, voir Internationale.

Formellement créée en à la Conférence de Cosio di Arroscia, l'Internationale situationniste est née du rapprochement d'un ensemble international de mouvements d'avant-garde, dont l'Internationale lettriste (elle-même issue d'une rupture avec le Lettrisme d'Isidore Isou), le Mouvement international pour un Bauhaus imaginiste, le Comité psychogéographique de Londres et un groupe de peintres italiens. Son document fondateur, Rapport sur la construction de situations…[1], a été rédigé par Guy Debord en 1957. Dans ce texte programmatique, Debord pose l'exigence de « changer le monde » et envisage le dépassement de toutes les formes artistiques par « un emploi unitaire de tous les moyens de bouleversement de la vie quotidienne ».

L'un des principaux objectifs de l'Internationale situationniste était l'accomplissement des promesses contenues dans le développement de l'appareil de production contemporain et la libération des conditions historiques par une réappropriation du réel, et ce, dans tous les domaines de la vie. Le dépassement de l'art était son projet originel.

Au début, les Situationnistes ont fait parler d'eux pour leur utilisation du calembour comme arme politique, tournant en dérision l'art contemporain pour démontrer l'inanité et le superficiel d'une culture dite bourgeoise.

Puis l'IS s'est rapidement orientée vers une critique de la société du spectacle, ou société « spectaculaire-marchande », et une dénonciation du règne de la survie[2] accompagnée d'un désir de révolution sociale. L'année 1962 voit la scission entre « artistes » et « révolutionnaires » et l'exclusion des premiers.

D'un point de vue organisationnel, l'IS conserve la position marxiste d'un parti théorique représentant le plus haut niveau de conscience révolutionnaire. La théorisation de cette position ne se fera qu'assez tardivement dans la Définition Minimum des Organisations révolutionnaires (IS no 11), adoptée par la 7e Conférence de l'IS en 1967, qui sera en France l'une des références du conseillisme d'après mai 1968, et en 1969 dans les Préliminaires sur les conseils et l'organisation conseilliste (IS no 12).

L'IS s'est autodissoute en 1972 après la publication de La Véritable scission dans l'Internationale.

Théorie(s) situationniste(s)

Le projet situationniste repose sur :

La révolution de la vie quotidienne ne peut se faire que dans le cadre de l'autogestion généralisée, sur des bases égalitaires, et en supprimant les rapports marchands. Elle s'appuie sur plusieurs idées :

  • l'abolition du spectacle en tant que rapport social ;
  • la participation des individus (refus des représentations immuables) ;
  • la communication (refus des médiations en tant que séparées[3]) ;
  • la réalisation et l'épanouissement de l'individu (opposés à son aliénation) : le libre usage de soi-même est un des aspects de cet épanouissement, mais globalement, la subjectivité radicale de chacun est censée se développer dans le refus des contraintes de la rentabilité, et ce, dans tous les domaines, tout en gardant la responsabilité de ses actes ;
  • l'abolition du travail en tant qu'aliénation et activité séparée de la vie qui va, résumée par un slogan, que Guy Debord s'attribue, écrit à la craie sur un mur du quai aboutissant sur la Seine de la rue de Seine en 1952 (à Paris) : « Ne travaillez jamais » ;
  • le refus de toute activité séparée du reste de la vie quotidienne : les situationnistes luttent pour l'abolition de l'art contemplatif, des loisirs en tant que séparés de la vie de tous les jours, de l'Université et pour la réunification de toutes les activités humaines : la fin de la division du travail et des séparations entre les différentes sciences. Ils ne font ainsi que reprendre le projet communiste de Marx : l'autogestion communiste permet à l'activité de production de ne plus être un travail[4] et de fusionner avec toutes les autres activités humaines sous une forme artistique et poétique. Ainsi, l'activité de production n'est plus séparée de la réalisation individuelle, des loisirs et de la sexualité. De manière plus générale, le projet situationniste aspire à ce que toutes les activités humaines prennent une forme poétique : celle de la libre création de situations par les individus.

Pour décrire le stade moderne du capitalisme, Guy Debord explicite et nomme le concept de « spectacle » approché par Marx. Ce concept a plusieurs significations. Le spectacle est avant tout l'appareil de propagande du pouvoir capitaliste, mais c'est aussi « un rapport social entre des personnes médiatisé par des images »[5]

« Le spectacle est la religion de la marchandise »[réf. souhaitée]

Il apparaît avec la société de consommation, dans les années 1930. Guy Debord distingue trois formes de spectacle, dont la dernière succède aux deux autres :

  1. le spectaculaire concentré des sociétés totalitaires (capitalisme d'État) ;
  2. le spectaculaire diffus des sociétés libérales ;
  3. le spectaculaire intégré, qui est la fusion des deux premiers dans le cours de l'histoire. Anticipant ainsi la chute des régimes du Bloc de l'Est et leur intégration dans le système capitaliste global, il offre une première définition de la post-politique.

Alors qu'en Union soviétique et dans les pays de l'Est le spectacle se concentre sur la personne du dictateur (Staline puis Khrouchtchev puis Brejnev), il se présente dans les sociétés libérales occidentales de manière diffuse, sous la forme de marchandises qui contiennent toute la propagande de l'idéologie capitaliste. Guy Debord observe que dans les années 1980 les deux formes de spectacle ont fusionné sous la forme du « spectaculaire intégré » : désormais, le spectacle n'est plus seulement dans la marchandise, les rapports sociaux auxquels elle prédispose ou dans la simple propagande du pouvoir, « désormais, le spectacle est présent partout. »[réf. souhaitée] Il régit tout dans les relations entre les personnes, puisque désormais tous les rapports sociaux tendent à devenir des rapports marchands : les rapports sociaux ne sont plus que des rapports de signifiants, autrement dit de simulacres. Ils sont eux-mêmes des simulacres.

Au-delà même des rapports sociaux, le spectaculaire intégré est présent dans les choix de l'architecture, la géographie, le modelage des paysages, des consciences, la falsification de la nourriture et même la dégradation de la nature (pollutions diverses, radioactivité, réchauffement climatique, organismes génétiquement modifiés).

De nos jours, plusieurs organisations du mouvement altermondialiste puisent une partie de leurs idées dans la philosophie situationniste. Des groupes comme Antipub ou des écrivains comme Naomi Klein affirment s'inspirer des écrivains situationnistes[6].

Revue

La section française publie douze numéros de la revue Internationale situationniste entre 1958 et 1969.

L'Internationale situationniste produit ses travaux théoriques dans sa revue Internationale situationniste et surtout dans deux livres : Traité de savoir vivre à l'usage des jeunes générations (1967), de Raoul Vaneigem et La société du spectacle (1967), de Guy Debord.

La revue Internationale situationniste fut principalement rédigée par Guy Debord, Mohamed Dahou, Giuseppe Pinot-Gallizio, Maurice Wyckaert, Constant Nieuwenhuys, Asger Jorn, Helmut Sturm, Attila Kotányi, Jørgen Nash, Uwe Lausen, Raoul Vaneigem, Michèle Bernstein, Jeppesen Victor Martin, Jan Stijbosch, Alexander Trocchi, Théo Frey, Mustapha Khayati, Donald Nicholson-Smith, René Riesel, René Viénet, etc. 12 numéros furent publiés entre 1958 et 1969. Cette revue était un terrain d'expérimentation discursif et également un moyen de propagande.

Actions de 1967 et 1968

Tout en étant surtout un groupe de théoriciens, l'Internationale situationniste s'est illustrée par sa pratique à deux occasions :

  • À Strasbourg, en 1967, un an avant la grève généralisée en France, en « prenant le pouvoir » dans la section locale de l'UNEF, et en utilisant celle-ci pour éditer De la Misère en Milieu Étudiant qui allait connaître par la suite de multiples rééditions.

Quelques jours après les syndicats universitaires puis d'ouvriers, l'Internationale situationniste lance un appel à la grève générale du 1968[7], lancé de la Sorbonne.

La brouille entre Cohn Bendit et les « enragés » après la soirée du est mise en scène dans Coup double sur Mai 68, roman de Patrick Haas aux Éditions L'Harmattan[8].

En mai 68, l'Internationale situationniste s'élargit à travers le Comité Enragés-Situationnistes et surtout ensuite dans le Conseil pour le maintien des occupations (CMDO), qui donnera naissance à différents groupes « pro-situs ». Lorsque le CMDO se dissout — les usines n'étant alors plus occupées —, l'Internationale situationniste se reconstitue en tant que telle (groupe de théoriciens), avant de s'auto-dissoudre en pleine crise interne, après une série d'exclusions qui la ramenaient à sa plus simple expression. Plusieurs de ses ex-membres à commencer par Guy Debord auront un rôle majeur dans l'apparition des éditions Champ libre.

Les positions fondamentales développées dans l'Internationale situationniste peuvent se résumer par cet extrait de la Définition Minimum des Organisations Révolutionnaires, adoptée par la 7e conférence de l'Internationale situationniste et reproduite dans le no 11 de la revue :

« Considérant que le seul but d'une organisation révolutionnaire est l'abolition des classes existantes par une voie qui n'entraine pas une nouvelle division de la société, nous qualifions de révolutionnaire toute organisation qui poursuit avec conséquence la réalisation internationale du pouvoir absolu des Conseils Ouvriers tel qu'il a été esquissé par l'expérience des révolutions prolétariennes de ce siècle… Elle (l'organisation) critique radicalement toute idéologie en tant que pouvoir séparé des idées et idées du pouvoir séparé. »

 Internationale situationiste

Auto-dissoute en 1972, l'Internationale situationniste reste aujourd'hui un mouvement peu ou mal étudié, notamment en regard de sa place significative dans l'histoire de la pensée de la politique et dans l'histoire des théories artistiques ainsi que par l'actualité de son discours critique. Les situationnistes ne reconnaissent pas non plus la propriété intellectuelle. Selon la formule qui figure en deuxième de couverture de chaque numéro de la revue : « Tous les textes publiés dans Internationale situationniste peuvent être librement reproduits, traduits ou adaptés, même sans indication d'origine. »[9]

Dans ce sens, n'importe qui peut se dire situationniste (ou disons, s'approprier et user théoriquement et pratiquement, ou idéologiquement, des idées situationnistes), à condition bien sûr de critiquer l'Internationale situationniste. En effet, un situationniste qui ne critique pas les situationnistes n'en est pas un : là réside la différence entre les situationnistes et ceux qu'ils dénonçaient eux-mêmes sous le terme de « pro-situs » (les adeptes de l'idéologie figés dans le « situationnisme »). En effet, le concept de « situationnisme » a toujours été dénoncé par les situationnistes, en tant qu'il sous-entendrait l'existence d'une idéologie situationniste avec ses dogmes et sa doctrine, ce qui est le contraire de la théorie situationniste, qui repose sur la critique permanente et le dépassement. En 1972, l'Internationale situationniste est devenue une forme d'organisation dépassée, mais surtout à dépasser, car selon elle, elle avait achevé son rôle historique. Les membres de l'IS ont donc décidé de dissoudre leur organisation cette année-là. En 1974 et ensuite, des anciens membres exclus de l'Internationale situationniste ont alors créé l'Antinationale situationniste, les nexialistes, etc.

Tracts diffusés par le comité d'occupation de la Sorbonne et le C.M.D.O en mai-juin 1968

  •  :

• télégramme de soutien envoyé au comité de grève de Sud-Aviation occupée • tract définition minimum des organisations révolutionnaires

  •  :

• tract camarades, l'usine Sud-Aviation de Nantes… (15 h) • tract vigilance ! (16 h 30) • tract attention ! (17 h) • tract attention aux manipulateurs ! attention aux bureaucrates ! (18 h 30) • tract mots d'ordre à diffuser maintenant par tous les moyens (19 h) • tract en accord avec différents groupes politiques… (20 h)

  •  :

• tract des ouvriers en grève de Renault (13 h) • télégramme envoyé à l'institut d'histoire sociale Amsterdam Pays-Bas • télégramme envoyé au professeur Ivan Svitak Prague Tchécoslovaquie • télégramme envoyé à la zengakuren Tokyo Japon • télégramme envoyé au bureau politique du parti communiste de l'U.R.S.S. le Kremlin Moscou • télégramme envoyé au bureau politique chinois porte de la paix céleste Pékin • constitution au soir du du C.M.D.O. (Conseil pour le Maintien des Occupations)

  •  :

• tract rapport sur l'occupation de la Sorbonne

  •  :

• tract pour le pouvoir des conseils ouvriers[10]

  •  :

• tract adresse à tous les travailleurs[11]

  •  :

• tract c'est pas fini ! • tract communiqué du comité d'action poétique et prolétarienne

  •  :

• dissolution du C.M.D.O.

La pensée situationniste en 1968

Selon la synthèse de différentes analyses effectuée par le chercheur Jean-Christophe Angaut[12], la pensée situationniste en 1968 ne se caractérise plus simplement comme en 1965-1966 par le « rejet des bureaucraties syndicales » et de « la myriade de groupuscules gauchistes » qui doublonnent avec elles, mais aussi par l'accent mis sur des « revendications en faveur de l’autogestion et de la démocratie directe ».

Ce souci s'est exprimé peu avant Mai 68, dans un texte rédigé lors de la « liquidation de l’autogestion » par le colonel Houari Boumédiène en Algérie, près d'un an après son coup d’État du 19 juin 1965, violemment dénoncé par la gauche militante en France [13], au cours duquel une cinquantaine de français et des responsables du FLN-Jeunes sont arrêtés[13]. L'analyse situationniste se positionne alors « contre ceux, notamment les groupuscules gauchistes, qui estiment qu’il est prématuré de dire certaines choses aux masses, car elles ne sont pas prêtes à les entendre ». Le texte « Les luttes de classes en Algérie », détournement du titre de l’essai de Marx sur ces mêmes luttes de classes en France en 1848-1850 aux débuts de le deuxième république, publié dans la revue IS de mars 1966, souligne notamment qu'il « faut dire aux masses ce qu’elles font ». Grâce à l'action du syndicaliste tunisien Mustapha Khayati[14], à qui Guy Debord écrit très souvent[15], en privilégiant une forme de clandestinité[15], l'IS est devenue alors « très en pointe sur le front algérien »[14]. Selon le leader trotskiste Daniel Bensaïd, Guy Debord, signataire du Manifeste des 121 contre la Guerre d'Algérie dès 1960,[16], analyse ce coup d’État comme le signe d'une « bureaucratie en formation comme classe dominante algérienne »[16], et au même moment dénonce une nouvelle bureaucratie en Chine[16] qui s'approprie pour elle-même un « capitalisme d’État »[16].

Dans la même logique anti-bureaucratique, les situationnistes défendront selon cette même synthèse de Jean-Christophe Angaut « une thèse à contre-courant » voulant que les étudiants, comme couche sociale en crise, « n’ont été rien d’autre, en mai 1968, que l’arrière-garde de tout le mouvement »[12] et « soulignent avec constance » que vient de se dérouler la plus grande grève générale d’un pays industriel avancé, qui plus est via « un mouvement d’occupations basé sur la démocratie directe »[12], en se moquant de « l'aveuglement des différents groupes gauchistes »[12], qui pensé revivre la Révolution russe de 1917[12] et crié, à la toute fin de Mai 68 à la trahison sans voir qu'alors les « syndicats et partis remplissent leur fonction »[12] démocratique de base. Un tract du situationniste du CMDO du 22 mai 1968 qui listait les scénarios par ordre décroissant de probabilités évoquait ainsi celui, probable, de concessions importantes et négociées du gouvernement pour obtenir la démobilisation sociale[12], scénario qui s'est concrétisé quelques jours après par les accords de Grenelle[12]. Guy Debord dénonce en particulier « la déficience presque générale  » de la fraction des étudiants révolutionnaires dans le temps libre consacré à l’élucidation des problèmes de la révolution[12], mois excusable mais moins décisive, que celle des ouvriers[12].

Conclusion des situationnistes selon le chercheur, même si de étudiants ont « participé à des choses intéressantes » en Mai 1968, cette participation est restée dérisoire et en ligne globalement avec leur destin social de constituer à l'avenir l’encadrement de la société industrielle moderne[12], avec « moins d’indépendance encore que la petite bourgeoisie, mais davantage d’illusions sur cette prétendue indépendance »[12].

Les situationnistes, pour qui « vivre sans temps mort, jouir sans entraves », avec ses déclinaisons[17], fut le principal slogan[17], n'ont cependant occupé, durant le mois de Mai 68 qu’un rôle mineur[17], car « tout au long du mois fatidique, Debord et ses siens se trouvent marginalisés et relégués aux coulisses »[17], rappelle Christophe Bourseiller. Très attentive à la forme de ses messages, en raison du rôle des artistes dans son émergence[18], l' Internationale situationniste avait cependant été fragilisée par l'exclusion des artistes à partir de 1960[18] ce qui explique son audience et ses effectifs modestes dans les années précédent 1968[18]. Présents à « la Sorbonne seulement du 14 au 17 mai 1968, soit juste trois jours » [17], les situationnistes furent ensuite, paradoxalement, expulsés de cette chaudière de l'action étudiante[17] alors qu'ils « ne se désignent ainsi que parce qu’ils veulent construire des situations » favorables[17], rappelle Christophe Bourseiller.

Internationale situationniste (complément)

La Véritable Scission dans l'Internationale, publiée en 1972, marque la fin de l'IS.

Dès le début des années 1950, les situationnistes ont entrepris la critique de la société marchande dans sa modernité même. Contrairement à certains penseurs tiers-mondistes de cette époque, ils plaçaient la lutte de classes au centre d'un mouvement subversif dont l'épicentre se situait dans les pays développés. En élaborant le programme d'une insurrection qui cherche ses causes et son point d'application au cœur même de la vie vécue par leurs contemporains, ils se proposaient d'actualiser le programme énoncé par le Manifeste du parti communiste (1848) de Karl Marx et Friedrich Engels, compris comme l'effacement du travail au profit d'un nouveau type d'activité libre, la fin du malheur historique, l'autogestion généralisée, l'avènement de la société des maîtres sans esclaves, la réalisation de l'art.

L'Internationale Situationniste se proclamait anti-hiérarchique et se présentait comme un exemple de communauté critique dont les membres étaient censés s'approprier égalitairement la critique unitaire de tous les aspects de la vie. En posant cette exigence de cohérence entre la vie réellement vécue et les idées proclamées, elle prétendait ramener le dessein subversif des artistes novateurs au cœur du projet révolutionnaire.

Critiquant la nouvelle pauvreté dissimulée sous l'abondance de marchandises, elle prônait la décolonisation de la vie quotidienne dont elle pensait avoir identifié la misère présente comme le principal résultat du pauvre emploi des moyens techniques accumulés par le capitalisme moderne:« la société technicienne avec l'imagination de ce qu'on peut en faire »[réf. nécessaire].

S'attaquant également à l'idéologie, à la politique spécialisée et aux spécialistes en général, dénonçant le militantisme comme activité aliénée, se réjouissant de la dislocation des familles et de « la disparition du minimum de conventions communes entre les gens, et à plus forte raison entre les générations », s'identifiant « au désir le plus profond qui existe chez tous, en lui donnant toute licence (…) le seul désir de briser toutes les entraves de la vie », soucieux enfin de « fair(e) passer l'agressivité des blousons noirs sur le plan des idées », les situationnistes prétendaient inaugurer un style de vie, condition de participation à l'avant-garde.

En développant leur programme de repassionnement de la vie, ils avaient conscience d'avancer sur le terrain de leurs ennemis, gestionnaires, modernisateurs et publicitaires de la société marchande. Mais ils espéraient les prendre de vitesse et voir venir à eux les forces pratiques de la nouvelle insurrection.

Pour l'Internationale situationniste, qui avait prévu le retour de la subversion dans les métropoles du capitalisme développé et annonçait en 1966 le déclin et la chute de l'économie spectaculaire-marchande, le mouvement de Mai 68 était le prélude à l'assaut décisif du prolétariat. Ne prétendant rien de moins qu'à représenter l'expression théorique générale d'un mouvement historique, mais visant explicitement dans sa victoire sa propre fin en tant qu'organisation séparée, elle s'est finalement dissoute au moment même où ses idées rencontraient le plus de succès.

Critique(s) (des) situationniste(s)

Partisane radicale contre le travail aliéné (et aliénant) et le spectacle en tant que rapport social médiatisé par des images, l’IS se refusa à toute aliénation de l’individu et était un groupe prônant la libération de celui-ci. Ses membres se refusèrent à toutes propositions formelles pouvant la diriger, ce qui fut vivement critiqué par d’autres mouvements comme le maoïsme ou le structuralisme.

Les critiques situationnistes, tant sur cette société que sur certains de ceux qui disent la combattre, furent cinglantes et « avant-gardistes », poussant au radicalisme la critique et l’action. Aujourd’hui certaines personnes venant de tous milieux récupèrent Debord, mettant en avant sa personnalité et son style d’écriture, et annihilent sa pensée. On a ainsi vu des expositions et des ouvrages littéraires dans certains lieux comme le Centre Pompidou (type d’institution très critiqué par les situationnistes). De plus, des conseillistes continuent à se dire situationnistes. Certains pensent cependant qu'il est abusif de se déclarer comme tel aujourd'hui et que cela revient à une récupération du mouvement, dénoncée dès l'origine (l’IS voulait un dépassement de leur pensée et non la dogmatiser).

« Mouvance » situationniste

Membres de l'Internationale situationniste

Compagnons de route

Le nom du sinologue Simon Leys est souvent associé au mouvement situationniste, deux de ses livres étant venus confirmer l'analyse de ce mouvement envers le système politique chinois : Les Habits neufs du président Mao et Ombres chinoises. Le style même de ces titres est d'ailleurs en droite ligne de l'esprit de ce mouvement.

Les « situationnistes » après l'IS

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Après l'autodissolution de l'IS, un certain nombre de groupes et de publications « post-situationnistes » ont vu le jour. Leur rapport avec l'IS est parfois assez clair ou au contraire plus lointain :

  • Les Fossoyeurs du Vieux Monde (1970-1985) : groupe fondé par Dan Azoulay, artiste « psychogéographe » du mouvement nicois[19]. Les Fossoyeurs sont un groupe « teppiste » (de l'italien teppisti : « voyous, vandales »), c'est-à-dire qui se réfère à la délinquance révolutionnaire. Les Fossoyeurs s'inspirent des Thèses sur le crime formulées en Italie par l'Organizzazione Consigliare (1969-1971) et reprises ensuite par le groupe Comontismo[20]. En 1982, les Fossoyeurs ouvrent à Paris le squat de la rue de l'Est et participent aux émeutes de Chooz, dans les Ardennes. Ils s'exilent en Angleterre en 1984[21].
  • L'Institut de Préhistoire Contemporaine (1972) : Collectif fondé par Jean-Pierre Voyer[22].
  • L'Assommoir (1978-1985) : Revue fondée par Roger Langlais et Bernard Pécheur. Sept numéros[23].
  • L'Encyclopédie Des Nuisances (EDN, 1984-2014) : Groupe anti-industriel dont faisait, notamment, partie Jaime Semprun et René Riesel.
  • Os Cangaceiros (1985-1992) : groupe clandestin succédant aux Fossoyeurs du Vieux Monde. Les Cangaceiros organisent plusieurs actions de sabotage contre les prisons[24].
  • Les Archives de l'Avenir (1987-1992) : maison d'édition proche du journal Mordicus[25].
  • L'Observatoire de Téléologie (1990-2003) : groupe insurrectionnaliste publiant La Bibliothèque des Émeutes aux éditions Belles Émotions. Autour de Christophe Charrière (sous le pseudonyme de Chrétien Franque), l'Observatoire de Téléologie entend dépasser la pensée de Jean-Pierre Voyer pour rechercher la finalité de l'action révolutionnaire à travers le concept de téléologie[22]
  • The Workshop for Non-Linear Architecture : quatre numéros de la revue Viscocity (1992-1996) basée à Glasgow et à Londres.
  • L'Association Psychogéographique de Londres ou LPA East London Section (1992-2000)[26].
  • L'Insomniaque (1992-2017) : Maison d'édition succédant aux Archives de l'Avenir[27].
  • L'Internationale Salopard (1994-1998) : dix cahiers nantais et européens animés par David Morin Ulmann et Manuel Colom.
  • L'Achèvement (1996-2000) : cette revue prend pour modèle l'insurrection albanaise de 1997[28].
  • Le Jeu Révolutionnaire (1997) : ce groupe analyse la vague d'attentats survenue à Paris en reprenant les théories du complot élaborées par Gianfranco Sanguinetti[29].
  • L'Assemblée Générale des chômeurs de Jussieu (1998)[30].
  • Tiqqun (1999-2001) : revue autonome issue de l'AG de Jussieu et animée par Julien Coupat[31].
  • Le Bureau pour la Fondation du Monde (1999-2002) : comité issu de l'Internationale Salopard[32].
  • La Guerre de la Liberté (1999-2009) : critique de Tiqqun et de l'EDN[33].
  • Les Enragés de Nanterre (2002-2004) : ce groupe proche de Tiqqun élabore une critique en acte de l'architecture universitaire[34].

Annexes

Filmographie

Plusieurs de ces films sont disponibles désormais en DVD, notamment La Société du spectacle, ainsi qu'un coffret diffusé par MK2 vidéos. Les films de Debord sont visibles en ligne sur Ubuweb et sur youtube.

Textes situationnistes

  • Le recueil des douze numéros de la revue Internationale situationniste a été publié chez Van Gennep, Amsterdam, en 1970 puis en 1975 chez Champ libre. En 1997, Arthème Fayard a réédité le même recueil.
  • Guy Debord, Rapport sur la construction des situations, Internationale lettriste, 1957 ; Mille et une Nuits, 1999. Également édité dans Documents relatifs à la fondation de l'Internationale situationniste (1948-1957), Allia, 1985.
  • Asger Jorn, Pour la forme, préface de Guy Debord, Internationale situationniste, 1957 (rééd. Allia).
  • De la misère en milieu étudiant, réédition Champ Libre. 1re édition en 1966, A.F.G.E.S.
  • Raoul Vaneigem, Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, Gallimard, 1967.
  • Guy Debord, La Société du spectacle, Buchet-Chastel, 1967 (réed. Champ Libre 1971, Gallimard 1992).
  • Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations, Gallimard, coll. « Témoins » 1968 (réed. 1998).
  • La véritable scission dans l'Internationale, circulaire publique de l’Internationale Situationniste, Champ Libre, 1972 (réed. Fayard 1998)
  • Internazionale Situazionista, Écrits complets de la Section italienne de l'internationale situationniste, traduits de l'italien par Joël Gayraud et Luc Mercier, Contre-Moule, Paris, 1988.
  • Section américaine de l'Internationale situationniste, Écrits, Éditions CMDE, 2012.
  • Archives situationnistes, Contre-Moule Parallèles, 1997.
  • 1948-1957 : Documents relatifs à la fondation de l'internationale situationniste, Allia, 1985.
  • Textes et documents situationnistes, Allia, 2003.
  • Les éditions Denoël ont publié de 2000 à l'automne 2005 (5 numéros parus) la revue Archives et documents situationnistes dont le rédacteur en chef était Christophe Bourseiller.

Sur les situationnistes

Les Situationnistes et l'anarchie
  • Miguel Amorós, Les Situationnistes et l'anarchie, Éditions de la Roue, 2012. (ISBN 978-2-9541154-0-5)
  • Jean-Christophe Angaut, La fin des avant-gardes : les situationnistes et mai 1968, Actuel Marx, 2009/1, n°45, pp. 149-161, DOI:10.3917/amx.045.0149, [lire en ligne].
  • Yan Ciret - Mirella Bandini, Le mythe situationniste de la ville, une géographie des passions, 2008, Editions Peccolo.
  • (it) Gianluigi Balsebre, Il territorio dello spettacolo, Potlatch, s. l., 1997.
  • (it) Gianluigi Balsebre, Della critica radicale.Bibliografia ragionata sull'Internazionale situazionista con documenti inediti in italiano, edizioni Grafton 9, Bologna, 1995.
  • Bruce Bégout, Dériville, les situationnistes et la question urbaine, Éditions Inculte, 2017.
  • Laurence Bernier-Renaud, Scènes situationnistes de Mai 68 : Enquête sur une influence présumée, s/d Jean-Pierre Couture, Thèse présentée à l’École d’études politiques, Université d’Ottawa, 2012, lire en ligne[PDF].
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  • Éliane Brau, Le Situationnisme ou la nouvelle Internationale, Éditions Debresse, 1968.
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  • Laurent Chollet, L'Insurrection situationniste, Éditions Dagorno, 2000.
  • Laurent Chollet, Les situationnistes, l'utopie incarnée, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Culture et société » (no 463), 2004.
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  • Greil Marcus, Lipstick Traces, Éditions Allia, 1998.
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  • Jean-Pierre Voyer, Rapport sur l'état des illusions dans notre parti, lire en ligne.

Chansons

Notices

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Rapport sur la construction de situations et sur les conditions de l'organisation et de l'action de la tendance situationniste internationale.
  2. cf. Raoul Vaneigem, Banalités de base, Internationale situationniste numéros 7 et 8, avril 1962-janvier 1963 et Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, Paris, Nrf Gallimard, 1967
  3. Tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation. Thèse une de la Société du spectacle.
  4. Cf. Karl Marx et Friedrich Engels, L'Idéologie allemande (1845) : « En effet, dès l'instant où le travail commence à être réparti, chacun a une sphère d'activité exclusive et déterminée qui lui est imposée et dont il ne peut sortir ; il est chasseur, pêcheur ou berger ou critique critique, et il doit le demeurer s'il ne veut pas perdre ses moyens d'existence; tandis que dans la société communiste, où chacun n'a pas une sphère d'activité exclusive, mais peut se perfectionner dans la branche qui lui plaît, la société réglemente la production générale ce qui crée pour moi la possibilité de faire aujourd'hui telle chose, demain telle autre, de chasser le matin, de pêcher l'après-midi, de pratiquer l'élevage le soir, de faire de la critique après le repas, selon mon bon plaisir, sans jamais devenir chasseur, pêcheur ou critique. ».
  5. La société du spectacle, 1967, thèse 4.
  6. « Les anti-marques », sur Les Echos, (consulté le )
  7. « CAMARADES, L’usine Sud-Aviation de Nantes étant occupée depuis deux jours par les ouvriers et les étudiants de cette ville, le mouvement s’étendant aujourd’hui à plusieurs usines (N.M.P.P.-Paris, Renault-Cléon et autres), LE COMITÉ D’OCCUPATION DE LA SORBONNE appelle à l’occupation immédiate de toutes les usines en France et à la formation de Conseils ouvriers. Camarades, diffusez et reproduisez au plus vite cet appel. Sorbonne, 16 mai [1968], 15 heures 30 ».
  8. Coup double sur Mai 68, roman de Patrick Haas aux Éditions L'Harmattan en
  9. Marelli 1998, p. 345.
  10. pour le pouvoir des conseils ouvriers, rocbo.net.
  11. adresse à tous les travailleurs, rocbo.net.
  12. "La fin des avant-gardes : les situationnistes et mai 1968" par Jean-Christophe Angaut, dans la revueActuel Marx en 2009
  13. Le Festival mondial de la jeunesse aura-t-il lieu à Alger ? par Frédéric Gaussen, dans Le Monde
  14. "L’interface situationniste et ses paradoxes", par Anna Trespeuch-Berthelot, dans la revue Monde(s) en 2017
  15. "Correspondance" de Guy Debord, volume 3" de janvier 1965 à décembre 1968", publié aux Éditions Fayard en 2003
  16. "Guy Debord (1931-1994) ou le spectacle, stade suprême du fétichisme marchand" par Daniel Bensaïd le 9 mai 2007
  17. " Mai 68 : le paradoxal échec des situationnistes" par Christophe Bourseiller sur son blog le 5-05-2018
  18. "Forger l’identité situationniste" par Anna Trespeuch-Berthelot, chapitre 3 de son livre "L'Internationale situationniste. De l'histoire au mythe (1948-2013)" publié en 2015 aux Presses Universitaires de France
  19. Cf. Fanny Schulmann, revue Hippocampe, no 3, avril 2010.
  20. Laurent Chollet, L’Insurrection situationniste, Dagorno, 2000, p. 228.
  21. Cf. site « Basse Intensité »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), en ligne.
  22. Bibliothèque des Emeutes, « Deux briseurs de jeu (ou comment Jean-Pierre Voyer survit à Jacques Mesrine) », Bulletin no 8, Belles Émotions, novembre 1995, p. 85-93.
  23. I.I.H.S. d'Amsterdam, ZK 55941. Roger Langlais avait fait paraitre à Charenton, en 1970, Fin de l'ère chrétienne (aCCFR ; aIIHS ; IFHS ; B.N., 8° R. Pièce 28130). Cf. Pascal Dumontier, Les Situationnistes et mai 68. Théorie et pratique de la révolution (1966-1972), Éditions Gérard Lebovici, 1990, page 227 : Pascal Dumontier fait figurer Fin de l'ère chrétienne, avec un lieu d’édition erroné, dans les « Sources écrites du mouvement situationniste » ; cf. aussi, parmi d'autres publications, le Bulletin du Centre international de recherches sur l’anarchisme, no 21, Genève, C.I.R.A., automne 1970, page 12.
  24. Os Cangaceiros (1985-1987), Basse Intensité.
  25. Catalogue Général des Éditions et Collections Anarchistes Francophones (CGéCAF).
  26. Cf. le site Unpopular, en ligne.
  27. « Éditions de L'Insomniaque ».
  28. L'Achèvement, L'Albanie anti-étatique et anti-spectaculaire, supplément au no 3, Associés Autonomes, 1997.
  29. Le Jeu Révolutionnaire, « Le ridicule tue », Vibrer, c'est essentiel, Boudart, 1997.
  30. La Bande à 35 Heures par Jour, Le Lundi au soleil, L'Insomniaque, .
  31. Marcel Gay, Le Coup de Tarnac, Massot, , p. 120-121.
  32. Anna Trespeuch-Berthelot, L'Internationale situationniste, PUF, 2015, (ISBN 978-2-13-061970-3), page ??.
  33. La Guerre de la Liberté, Les Amis de LHOOQ, Paris, 2004-2009.
  34. Marcel Gay, Le Coup de Tarnac, Massot, , p. 121-122.
  35. https://www.marianne.net/agora/entretiens-et-debats/alastair-hemmens-et-gabriel-zacarias-linternationale-situationniste-est-devenu-un-objet-de-recherche-universitaire



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