Sinbad le marin

Sinbad le marin, en persan Sindibad (aussi épelé « Sindbad » du persan سندباد, Sandbād), est le nom d'une fable d'origine irakienne qui conte les aventures d'un marin de la ville de Baghdad du temps de la dynastie des Abbassides (aux environs de 781-835 d'après René R. Khawam[1]). Durant ses voyages dans les mers de l'est de l'Afrique et du sud de l'Asie, Sinbad vit de nombreuses aventures fantastiques.

Pour les articles homonymes, voir Sinbad.

Illustration de Sinbad le marin par René Bull.

Les Sept Voyages de Sinbad le marin se retrouvent, à l'initiative d'Antoine Galland, à partir de la 69e nuit (tome 3) des contes des Mille et Une Nuits. Les sept voyages occupent précisément les nuits 69 à 90, toutes contenues dans le tome 3. Les aventures sont basées, d'une part, sur de véritables expériences de marins de l'océan Indien et, d'autre part, sur d'anciens textes de sources diverses (dont l’Odyssée d'Homère) ainsi que de nombreuses légendes perses et indiennes.

René R. Khawam propose une nouvelle traduction de Sindbad le Marin[1] légèrement différente de celle d'Antoine Galland et de ses successeurs, à partir de manuscrits utilisés par Galland. D'après lui, Sindbad le Marin ne ferait pas partie des Mille et Une Nuits. Il s'agirait d'un récit inspiré d'un navigateur de l'époque d'Hâroun ar-Rachîd, calife de Bagdad. Il permettrait, pour l'époque, de donner des indications quant aux possibilités de commerce. Le récit aurait été écrit quelques années après, vers 837, et aurait notamment été lu par le géographe Ibn-Khourradâdhbîh (qui aurait peut-être rencontré le personnage réel inspirant Sindbad). De plus, le récit complet comprendrait également les aventures de Sindbad le Terrien[2], présenté comme Sindbad le Portefaix, l'interlocuteur de Sindbad le Marin.

Étymologie

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On[Qui ?] attribue plusieurs étymologies au nom « Sindbad » :

  • « Siddhapati », mot sanscrit qui signifie « le seigneur des sages » ;
  • « Bidpai » (Bidyápati) ;
  • « Sind » ou « Sindh », le nom d'origine de l'Indus et d'une région du Pakistan
  • « Sîn-dabâne » (l'homme attiré par la Chine)[1]
  • « Sanbao » signifiant littéralement "Les trois joyaux" (vertus capitales indissociables communes aux principales philosophies que sont "L'Eveil, l'Altruisme et l’Équité" ("Apprendre, Comprendre et Partager"), est le surnom honorifique du grand-amiral musulman Zheng He, grand-eunuque à la cour de l'empereur chinois Ming Yongle et planificateur des sept expéditions transocéaniques lancées sous le règne de celui-ci.

Les aventures de Sinbad Le Marin

Les Mille et Une Nuits est un recueil qui narre les nuits où la jeune Shéhérazade, fille de vizir, invente une multitude de contes pour distraire son mari et échapper à la mort. On y trouve en particulier, depuis la traduction d'Antoine Galland[1], les aventures de Sinbad le Marin.

Vers la fin de la 536e nuit, Shéhérazade débute l'histoire de Sinbad : à l'époque de Hâroun ar-Rachîd, calife de Bagdad, un pauvre livreur du nom de Hindbad, ou Sindbad homonyme de Sindbad le Marin[1], fait une pause sur un banc près de la grille de la maison d'un riche marchand. Alors qu'il se plaint à Allah des injustices d'un monde qui permet aux riches de vivre pleinement alors que lui doit travailler d'arrache-pied et demeurer pauvre, le propriétaire des lieux l'entend et l'envoie chercher. Le riche Sinbad dit au pauvre Hindbad qu'il est devenu riche par la chance, au cours de ses sept voyages fantastiques qu'il va maintenant lui conter.

Le premier voyage

« J’avais hérité de ma famille des biens considérables, j’en dissipai la meilleure partie dans les débauches de ma jeunesse ; mais je revins de mon aveuglement, et rentrant en moi-même, je reconnus que les richesses étaient périssables, et qu’on en voyait bientôt la fin quand on les ménageait aussi mal que je faisais. Je pensai de plus que je consumais malheureusement dans une vie déréglée, le temps, qui est la chose du monde la plus précieuse. Je considérai encore que c’était la dernière et la plus déplorable de toutes les misères, que d’être pauvre dans la vieillesse. Je me souvins de ces paroles du grand Salomon, que j’avais autrefois ouï dire à mon père : « Il est moins fâcheux d’être dans le tombeau que dans la pauvreté. »

Le deuxième voyage

Sinbad le marin et la vallée des diamants (Maxfield Parrish).

Durant le deuxième jour de l'histoire de Sinbad, la 549e nuit de Shéhérazade, il raconte comment il s'est lassé de sa vie de plaisirs puis a repris la mer, possédé par l'idée de voyager dans le monde des hommes et de visiter leurs villes et leurs îles.

Accidentellement abandonné par son équipage, il se retrouve seul dans une inaccessible vallée de serpents géants et d'oiseaux encore plus gigantesques, des rokhs. Piégé dans le nid d'une de ces créatures, il se rend compte que le sol du nid est tapissé de diamants.

On y apprend que des marchands récoltent les diamants en lançant de gros blocs de viandes dans la vallée, blocs que les oiseaux ramènent dans leurs nids : les diamants se collent à la viande et les marchands les récoltent en ramenant la viande à l'aide d'une corde. Afin de sortir du nid, Sinbad s'attache à une pièce de viande, emportant avec lui un gros sac de diamants.

Le troisième voyage

Sans cesse en quête d'aventures, Sinbad repart de Bassorah.

Par malchance, lui et ses compagnons sont emprisonnés sur une île par une créature gigantesque, noire de peau, un œil unique étincelant, avec des lèvres longues et pendantes comme celles des chameaux, les oreilles lui couvrant les épaules et les ongles des mains pareilles aux griffes d'un lion.

Le monstre dévore un à un les membres de l'équipage, en commençant par le plus gros. Sinbad élabore un plan pour aveugler le géant avec des broches métalliques[3]. Ainsi, l'équipage s'enfuit sur des radeaux qu'ils avaient construits. Le cyclope se précipite sur la plage pour jeter des pierres sur les radeaux des fugitifs. Malheureusement seuls trois marchands (dont Sinbad) survivent..

Arrivés sur une autre île, ils rencontrent un serpent qui dévore chaque nuit un des marchands. Quand Sinbad se retrouve seul, il décide de construire un barrage autour de lui. Ce stratagème fonctionne, et lorsque le jour arrive le serpent s'éclipse ; Sinbad peut quitter l'île grâce à un navire qui passait par là.

Il retourne alors à Bagdad, plus en forme que jamais, et les festivités de son retour lui font oublier les horreurs de son troisième voyage.

Le quatrième voyage

Comme dans chaque voyage de Sinbad, son navire s'échoue. Les sauvages nus avec lesquels son équipage et lui se retrouvent leur donnent à manger une plante qui leur enlève toutes leurs volontés. Sinbad refuse de manger de cette plante et, lorsque les cannibales se lassent de lui, il s'échappe. Un groupe de marchands itinérants le ramène sur leur propre île, où leur roi se lie d'amitié pour Sinbad et lui donne une riche et belle vie.

Un peu trop tard, Sinbad apprend une coutume particulière de l'île : à la mort d'un des deux époux, son partenaire est enterré vivant avec lui, tous deux dans leurs plus beaux atours. Malgré toute son attention, la femme de Sinbad tombe malade et meurt peu après, laissant Sinbad emprisonné dans une caverne souterraine, une tombe commune, avec un pot d'eau et quelques morceaux de pain. Au moment où ses maigres provisions sont écoulées, un autre couple, le mari étant mort et la femme vivante, sont jetés dans la caverne ; Sinbad tue la femme et prend ses rations.

Il a bientôt une bonne quantité de pain et d'eau et beaucoup d'or et de joyaux, mais est toujours incapable de s'échapper, jusqu'au jour où un animal sauvage lui montre un passage vers l'extérieur, au-dessus de l'océan. De là, un navire le recueille et le ramène à Bagdad, où il donne ses richesses aux pauvres et recommence à vivre une vie de plaisirs.

Le cinquième voyage

Les plaisirs de la vie à Bagdad, dit-il, purent encore effacer de ma mémoire toutes mes souffrances, mais ne m'ôtèrent pas l'envie d'entreprendre de nouveaux voyages. C'est pourquoi j'achetais des marchandises.

Je les fis emballer et charger sur des voitures et, pour avoir un navire à mon commandement, j'en fis construire et équiper un à mes frais. Dès qu'il fut achevé, je le fis charger. Je pris à bord plusieurs marchands de différentes nations, avec leurs marchandises.

Après une longue navigation, nous avons abordé sur une île déserte où nous avons trouvé un œuf de Roc sur le point d'éclore. Le bec commençait à paraître...

Les compagnons de Sindbad s'emparent alors du petit Roc pour le rôtir ce qui provoque la colère de ses parents.

Plus tard, Sindbad, après avoir échappé aux Rocs, affrontera le vieillard de la mer, un étrange vieillard qui tentera de l'étouffer.

Le sixième voyage

Puis un navire le recueille et Sinbad est reparti en mer et s'échoue cette fois sur une île dont les rivières sont remplies de pierres précieuses dont les flots brillent d'ambre gris.

Cependant, il n'y a aucune nourriture et ses compagnons meurent les uns après les autres, jusqu'à ce qu'il se retrouve seul. Il creuse sa tombe lui-même mais au moment où il croit mourir, il aperçoit un cours d'eau. Il fabrique une barque et étant fatigué, s'endort. Il trouve en se réveillant la ville du roi de Serendib (Sri Lanka). Le roi est curieux de ce que Sindbad lui raconte à propos de Haroun al-Rashid et lui demande d'apporter des présents de sa part à Bagdad : une coupe taillée dans un unique rubis, un lit fait de la peau du serpent qui avala un éléphant, cent mille pots d'aloès indienne, une jeune et belle esclave, et d'autres présents.

Lorsque Sinbad retourne à Bagdad, le calife est très intéressé par ce qu'il lui dit de la terre du Serendib.

Le septième voyage

Sinbad reprend la mer avec le résultat habituel.

Perdu sur une île désolée, il se fabrique un radeau et flotte jusqu'à une grande ville. Là-bas, le chef des marchands marie Sinbad à sa fille, le nomme comme héritier et meurt.

Les habitants de cette ville se transforment une fois par mois en oiseaux et Sinbad se fait porter par l'un d'eux jusqu'au plus haut du ciel, où il entend les anges glorifier Boodi. Cependant, l'entendant, les anges lui lancent du feu qui consume l'homme-oiseau. Les hommes-oiseaux sont fâchés contre Sinbad et l'isolent sur le sommet d'une montagne où deux jeunes, les servants d'Allah, lui donnent un bât.

De retour en ville, Sinbad apprend par sa femme que les hommes-oiseaux sont maléfiques, mais qu'elle-même et son père ne sont pas comme eux. Suivant les suggestions de sa femme, Sinbad vend tous ses avoirs et retourne avec elle à Bagdad, où, finalement, il finit par vivre tranquille, ne recherchant plus d'aventures.

Dans une seconde version du septième voyage (ou bien la deuxième partie du sixième voyage[1]), on ajoute que Sinbad se voit demander par le calife Haroun al-Rachid de retourner un cadeau au roi de Serendib. Bien que réticent à reprendre la mer, ses aventures ayant été assez malheureuses, Sinbad entreprend son seul voyage diplomatique. Le roi de Serendip est très heureux des cadeaux du calife et enrichit Sinbad de présents. Au retour, la catastrophe habituelle se produit : Sinbad est capturé et vendu comme esclave. Son maître lui demande de tuer des éléphants avec un arc et des flèches, ce qu'il fait jusqu'à ce que le roi des éléphants le transporte au cimetière des éléphants. Le maître de Sinbad est tellement heureux par la quantité d'ivoire qu'il y trouve qu'il libère Sinbad, lequel retourne à Bagdad riche en ivoire et en or.

Analyse

Bien que les voyages de Sindbad relèvent du merveilleux, des spécialistes ont tenté d'en déterminer les destinations. Voici ce qu'il pourrait en être[4] :

Adaptations

Autres utilisations

Notes et références

  1. René R. Khawam, Les aventures de Sindbad le Marin, Phébus, (ISBN 978-2-85940-767-4, OCLC 468734264, lire en ligne)
  2. René R. Khawam (trad. de l'arabe), Les aventures de Sindbad le Terrien : texte intégral, Paris, Phébus, , 252 p. (ISBN 978-2-7529-0805-6, OCLC 812523614, lire en ligne)
  3. Voir la légende de Polyphème.
  4. Yves Paccalet, Les Plus Beaux Récits de voyage, Éditions de la Martinière, , « Le long voyage de Sinbad le marin, 835 - 840 », p. 12 - 13
  5. wearelearning.com/sindbad
  6. « Aventuriers des mers », Institut du monde arabe, (lire en ligne, consulté le )
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