Simon de Vexin

Simon de Vexin, né en 1048 à Bar-sur-Aube, mort le à Rome[1],[2], était comte d'Amiens, de Vexin, de Bar-sur-Aube[2] et comte de Crépy et de Valois, de 1074 à 1077. Fils de Raoul IV, successivement comte de Valois, de Vexin, de Mantes[3]en 1074, et d'Amiens, et d'Adélaïde troisième comtesse de Bar-sur-Aube[2], il est aussi nommé saint Simon, Simon de Crépy ou encore comte Simon.

Biographie

Originaire de Crépy-en-Valois, il est élevé à la cour de Guillaume le Conquérant, duc de Normandie[réf. nécessaire]. Il devint le quatrième comte de Bar-sur-Aube à la mort de sa mère en 1053[2]. Il hérite également de son père, Raoul de Péronne, des comtés du Valois, d'Amiens, de Montdidier et plusieurs autres possessions en Champagne, ce qui porte ombrage au roi de France de l'époque, Philippe Ier. Une guerre s'ensuit. Simon, âgé de 20 ans au début du conflit, tient tête durant 3 ans au roi de France.

Tandis que les troupes du roi Philippe Ier ravagent le Valois, les troupes de Simon dévastent les terres royales. Sur les conseils du pape Grégoire VII, il renonce à cette guerre et épouse la fille du comte d'Auvergne. Plus tard, en accord avec elle, il remet ses domaines à sa sœur, la comtesse de Vermandois, et les deux époux entrent dans la vie religieuse[4]. Jean d'Ivry, archevêque de Rouen, négocie avec lui le retour de Gisors dans les biens de la cathédrale[5]. Ce domaine avait été donné jusqu'à la fin de la vie de Raoul IV de Vexin, son père, par le prédécesseur de Jean, Maurille. Simon le conserve quelques années supplémentaires. Sa restitution permet non seulement le retour d'un bénéfice important pour la cathédrale mais aussi d'un site stratégique et un renforcement à la frontière du duché de Normandie, entre Neaufles et Neuf-Marché[5].

En 1077, Philippe Ier s'empare du Vexin français. Simon se retire au monastère de Condat, puis, jugeant que la discipline n'y était pas suffisamment respectée, s'établit avec quelques compagnons près de la source du Doubs, au milieu des bois. Il construit un ermitage (quelques cabanes), dont une maison accommodée aux usages de la vie monastique et aux besoins de la vie agricole[4]. L'ermitage subsiste et se transforme au XIIe siècle en un petit prieuré rural dépendant de Saint-Oyend de Joux. Malgré les rudes conditions climatiques, quelques paysans s'installent et fondent le village de Mouthe (Doubs). Il serait à l'origine de l'établissement de nombreux prieurés entre 1075 et 1082, avec l'accord de Reynard, 52e évêque de Langres[2], et notamment ceux de Sainte-Germaine, de Saint-Pierre à Bar-sur-Aube, de Laferté (1076), de Sylvarouvres, de Latrecey, de Saint-Léger-sous-Brienne, de Cunfin, de Montier-en-l'Isle et de Sermoise[2]. Simon, à deux reprises, doit revenir dans le siècle, d'abord appelé par Grégoire VII en 1078[2] pour négocier avec Robert Guiscard duc Normand de Pouille et de Calabre, puis pour servir d'intermédiaire dans un conflit entre l'abbaye de Cluny et le roi de France Philippe Ier, à propos de biens usurpés par ce dernier à l'abbaye[6].

Simon part en pèlerinage en Terre sainte, puis à Rome ; c'est là, devant la Confession de saint Pierre qu'il est atteint de la maladie qui le conduit à la mort. Il reçoit les sacrements de l'Église de la main même du pape Grégoire VII. Il est béatifié. Sa statue qui domine le village de Mouthe est inaugurée en 1934 et une relique (un os de son bras) est toujours conservée à Mouthe.

Bibliographie

  • Histoire de l'abbaye de St-Claude, Ferroul-Montgaillard, édition F. Gauthier, 1834, p. 353 à 361. Google livres

Notes et références

  1. CERON (Jacques) 1095, le clair-obscur: roman de la croisade. (1995), p. 78.
  2. Louis Chevalier, Histoire de Bar-sur-Aube, Bar-sur-Aube, (lire en ligne)
  3. BERNARD (Aug.) BRUEL (Alex.) Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny. (1888), t. 4, p. 584. nos 3476 & 3477.
  4. Histoire de l'abbaye de St-Claude
  5. Richard Allen, « ‘A proud and headstrong man’: John of Ivry, bishop of Avranches and archbishop of Rouen, 1060–79 », Historical Research, vol. 83, no 220 (mai 2010), p. 189-227.
  6. Paul Bertrand, Bruno Dumézil, Xavier Hélary, Sylvie Joye, Charles Mériaux et Isabelle Rosé, Pouvoirs, Église et société dans les royaumes de France, de Bourgogne et de Germanie aux Xe et XIe siècles (888-vers 1110), Ellipses, 2008, p. 241
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