Simon-Napoléon Parent

Simon-Napoléon Parent, né le à Beauport et mort le à Montréal, est un avocat et homme politique québécois. Il est le 12e premier ministre du Québec, fonction qu'il occupe sous la bannière du parti libéral du au .

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Simon-Napoléon Parent

Simon-Napoléon Parent, vers 1900.
Fonctions
12e premier ministre du Québec

(4 ans, 5 mois et 18 jours)
Lieutenant-gouverneur Louis-Amable Jetté
Législature 9e, 10e, 11e
Prédécesseur Félix-Gabriel Marchand
Successeur Lomer Gouin
Maire de Québec
Prédécesseur Jules-Joseph-Taschereau Frémont
Successeur Georges Tanguay
Député de Saint-Sauveur à l'Assemblée législative du Québec
Prédécesseur Nouveau poste
Successeur Charles-Eugène Côté
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Beauport, Province du Canada
Date de décès
Lieu de décès Montréal, Canada
Parti politique Parti libéral du Québec
Conjoint Clara Gendron
Profession Avocat


Premiers ministres du Québec

Biographie

Fils de Simon-Polycarpe Parent, cultivateur et commerçant, et de Luce Bélanger, il naît à Beauport en 1855[1]. Il reçoit l'instruction élémentaire dans ce village, puis déménage en 1870 à Québec où il étudie à l'École normale Laval. Il interrompt ses études pour devenir teneur de livres. Il se marie le avec Clara Gendron, avec qui il aura 13 enfants, dont Georges Parent et Charles Eugène Parent. En 1878, il s'inscrit en droit à l'Université Laval[2]. Il obtient son diplôme le et est admis au barreau le [3].

Pratique du droit

Il ouvre ensuite un cabinet sur la rue Saint-Vallier, dans Saint-Sauveur. De nature timide, il s'adjoint de brillants orateurs pour plaider les causes qu'il prépare : Joseph-Évariste Prince (1882–1883), John Constantine O’Donnell (1884–1891), Charles de Guise (1895) puis Charles Fitzpatrick, Louis-Alexandre Taschereau, Lawrence Arthur Dumoulin Cannon (en) et Ferdinand Roy (1898–1905).

Carrière politique

De 1890 à 1905, il mène de front une carrière politique au niveau municipal et provincial[1].

Politique municipale

Échevin du quartier Saint-Vallier au conseil municipal de Québec de 1890 à 1894, maire suppléant en 1892, Simon-Napoléon Parent devient maire du au . Il est préoccupé par le développement régional, notamment par le projet de construction du pont de Québec lancé en octobre 1900[1],[2].

Politique provinciale

Simon-Napoléon Parent en 1901.

Lors des élections provinciales de 1890, il est élu en tant que premier député de Saint-Sauveur à l'Assemblée législative du Québec sous la bannière libérale. Il est réélu à quatre reprises : 1892, 1897, 1900 et 1904. Au sein du gouvernement Marchand, il est commissaire des Terres, Forêts et Pêcheries du au [1]. Lorsque Félix-Gabriel Marchand décède en plein mandat, le , le premier ministre du Canada Wilfrid Laurier encourage Parent à devenir chef du Parti libéral du Québec[3].

Premier ministre du Québec

Le , il devient premier ministre du Québec. Il garde pour lui les Terres, Forêts et Pêcheries et confie à ses rivaux d'importants portefeuilles. Même si son parti n'a jamais possédé autant de sièges à l'Assemblée législative, son leadership à la tête de l'état sera fragile. L'absence d'opposition parlementaire amenuise la partisanerie au profit des dissensions entre les députés des différentes régions. Le , trois de ses ministres (Lomer Gouin, Adélard Turgeon et William Alexander Weir) démissionnent. Il effectue un remaniement ministériel, mais 44 députés demandent sa démission le . Il accepte de démissionner, à condition d'être blanchi par un comité parlementaire, ce qui est accordé. Il abandonne son siège le [1].

Simon-Napoléon Parent est un travailleur acharné, et partage son temps entre son cabinet d'avocat, son poste de maire et sa fonction de premier ministre[3]. Il entend gérer les affaires de l'État comme on gère une entreprise[3]. En 1902, reprenant une idée chère à Honoré Mercier, il convoque une deuxième conférence interprovinciale[4] portant sur la question des subventions fédérales accordées aux provinces. Le gouvernement Parent mise sur l'industrialisation des centres urbains plutôt que sur la colonisation du territoire québécois, mais soustrait les terres cultivées à la spéculation en 1904. Fidèle aux principes libéraux, il adopte une série de mesures destinées à stimuler l'économie basée sur les richesses naturelles[2].

Après la politique

Le , il devient président du Chemin de fer transcontinental au Canada. Lors de l'effondrement de 1907 du pont de Québec, Parent est toujours président la compagnie responsable de sa construction. La responsabilité incombe toutefois aux ingénieurs, selon une commission d'enquête. Il démissionne le , avec l'élection d'un gouvernement conservateur à Ottawa. Il occupe ensuite le poste de président de la Commission du régime des eaux courantes de Québec de 1911 à 1920[1].

À partir de 1915, il souffre de troubles cardiaques. Il meurt à l'Hôtel-Dieu de Montréal le et est inhumé à Québec, au cimetière Saint-Charles, le .

Simon-Napoléon Parent, vers 1900.

Distinctions

Honneurs

Résultats électoraux

Résultats électoraux de Simon-Napoléon Parent

Élection générale québécoise de 1890 dans Saint-Sauveur
Nom Parti Nombre
de voix
 % Maj.
     Simon-Napoléon Parent Libéral 833 62,2 % 327
     Luc Routhier Conservateur 506 37,8 % -
Total 1 339 100 %  
Source : http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/s2.html
Élection générale québécoise de 1892 dans Saint-Sauveur
Nom Parti Nombre
de voix
 % Maj.
     Simon-Napoléon Parent (sortant) Libéral (sans opposition)
Total
-
-  
Source : http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/s2.html
Élection générale québécoise de 1897 dans Saint-Sauveur
Nom Parti Nombre
de voix
 % Maj.
     Simon-Napoléon Parent (sortant) Libéral 1 773 82 % 1 385
     Delphis-J. Marsan Ouvrier 388 18 % -
Total 2 161 100 %  
Source : http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/s2.html
Élection partielle québécoise de 1897 dans Saint-Sauveur
Nom Parti Nombre
de voix
 % Maj.
     Simon-Napoléon Parent (sortant) Libéral (sans opposition)
Total
-
-  
Source : http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/s2.html
Élection générale québécoise de 1900 dans Saint-Sauveur
Nom Parti Nombre
de voix
 % Maj.
     Simon-Napoléon Parent (sortant) Libéral (sans opposition)
Total
-
-  
Source : http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/s2.html
Élection générale québécoise de 1904 dans Saint-Sauveur
Nom Parti Nombre
de voix
 % Maj.
     Simon-Napoléon Parent (sortant) Libéral (sans opposition)
Total
-
-  
Source : http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/s2.html

Résultats électoraux du Parti libéral du Québec sous Parent

élections précédentes • Résultats des élections générales de 1900 • élections suivantes
Partis Chef Candidats Sièges Voix
1897 diss. Élus +/- Nb  % +/-
     Libéral Simon-Napoléon Parent 74 51
-
67 +16 54 957 53,1 % -0,13 %
     Conservateur Edmund James Flynn 33 23
-
7 -16 43 277 41,9 % -1,97 %
     Libéral indépendant 4
-
-
-
-
2 906 2,8 % +1,53 %
     Conservateur indépendant 2
-
-
-
-
1 438 1,4 % +0,41 %
     Indépendant 1
-
-
-
-
824 0,8 % +0,34 %
Total 114 74 74   103 402 100 %  
Le taux de participation lors de l'élection était de 67,8 % et 1 020 bulletins ont été rejetés.
Il y avait 350 517 personnes inscrites sur la liste électorale pour l'élection,
toutefois seules 153 998 personnes avaient plus d'un candidat dans leur district.
Source : Pierre Drouilly, Statistiques électorales du Québec. 1867-1989. 3e édition., Québec,
Assemblée nationale du Québec, , 692 p. (ISBN 2-551-12466-2)
.
élections précédentes • Résultats des élections générales de 1904 • élections suivantes
Partis Chef Candidats Sièges Voix
1900 diss. Élus +/- Nb  % +/-
     Libéral Simon-Napoléon Parent 74 67
-
67
-
62 889 55,4 % +2,28 %
     Conservateur Edmund James Flynn 21 7
-
7
-
30 331 26,7 % -15,12 %
     Libéral indépendant 18
-
-
-
-
14 236 12,5 % +9,74 %
     Ouvrier 3
-
-
-
-
4 796 4,2 % -
     Ligue nationaliste[7] 1
-
-
-
-
1 201 1,1 % -
Total 117 74 74   113 453 100 %  
Le taux de participation lors de l'élection était de 53,5 % et 1 018 bulletins ont été rejetés.
Il y avait 382 143 personnes inscrites sur la liste électorale pour l'élection,
toutefois seules 213 958 personnes avaient plus d'un candidat dans leur district.
Source : Pierre Drouilly, Statistiques électorales du Québec. 1867-1989. 3e édition., Québec,
Assemblée nationale du Québec, , 692 p. (ISBN 2-551-12466-2)
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Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Archives

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