Sillery (Québec)

Sillery est un des 35 quartiers de la ville de Québec, et un des sept qui sont situés dans l'arrondissement Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge.

Sillery

Avenue Maguire, artère commerciale du quartier
Administration
Pays Canada
Province Québec
Municipalité Québec
Statut Quartier
Arrondissement Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge
Démographie
Population 13 570 hab. (2016)
Densité 1 797 hab./km2
Langue(s) parlée(s) Français
Géographie
Superficie 755 ha = 7,55 km2
Divers
Site(s) touristique(s) Villa Bagatelle, Parc du Bois-de-Coulonge
Localisation

    De 1856 à 2002, Sillery était une municipalité. Elle fut connue sous le nom de Saint-Colomb de Sillery de 1856 à 1947 ainsi que Sillery par la suite. Verdoyant et non loin du centre-ville, le quartier est reconnu pour abriter un des secteurs résidentiels les plus huppés de Québec bien qu'il comprenne à certains endroits des logements plus modestes.

    Portrait du quartier

    Sillery est situé en bordure du fleuve Saint-Laurent et comprend une étroite bande de terrain au pied de la falaise de la colline de Québec, ainsi qu'une portion bien plus importante en haut de celle-ci. Le territoire du quartier est légèrement différent de celui de l'ancienne ville de Sillery, intégrée dans Québec depuis le .

    La physionomie du quartier est aussi caractérisée par d'immenses terrains situés entre le chemin Saint-Louis et la falaise.

    Le boulevard René-Lévesque Ouest (anciennement appelé Saint-Cyrille), sépare Sillery du quartier Saint-Sacrement, et borde le cimetière Saint-Michel-de-Sillery où est enterré l'ancien premier ministre René Lévesque.

    Toponyme

    Le quartier ainsi que l'ancienne ville sont nommés en l'honneur de Noël Brûlart de Sillery, chevalier de Malte, diplomate, prêtre français et commandeur de Troyes, ayant vécu entre 1557 et 1640[1]. Il s'intéressa aux « Relations des Jésuites en Nouvelle-France » et après avoir donné 40 000 livres, une mission jésuite s’établit dans l'anse Saint-Joseph, à l'emplacement de l'actuelle maison des Jésuites de Sillery[2].

    Auparavant, le cap en face de l’église de Saint-Michel de Sillery portait le nom de Kamiskoua-Ouangachit (en français « Pointe-aux-Anguilles ») [1].

    Histoire

    Seigneurie de Sillery

    Blason de la ville de Sillery

    De 1856 au , Sillery était une ville de la banlieue de Québec. La première concession à l’origine du domaine de la seigneurie de Sillery consiste en 130 arpents allant du fleuve jusqu’au chemin Saint-Ignace, sur laquelle les Jésuites établissent leur mission dès 1637. La mission est fondée grâce au soutien de Noël Brûlart de Sillery qui donnera son nom à la ville. En 1640, les Augustines fondent le premier hôpital du Canada dans l'anse voisine de la mission. En 1651, les terres de Sillery sont érigées en fief et seigneurie. D’une profondeur d’une lieue et demie, la seigneurie de Sillery rejoint celle de Gaudarville, à une lieue en amont sur le fleuve.

    La première villa est construite en 1732 par Monseigneur Pierre-Herman Dosquet. Acquise, agrandie et renommée par plusieurs occupants, la villa est détruite dans un incendie en 1867 et devient propriété en 1877 des pères rédemptoristes qui en feront le cimetière Saint-Patrick[3]. Le domaine Cataraqui est construit à partir de 1850 par Edward Stavely pour le marchand Henry Burstall.

    Équarrisseurs de bois au travail sur les berges de l'anse de Sillery, vers 1900

    XXe et XXIe siècles

    Au XIXe siècle, Sillery a grandement contribué au développement économique de la région, entre autres par l'Anse au Foulon où l'on pratiquait le commerce du bois et la construction de navires. En 1860, quatre petits bourgs ouvriers côtoient de grandes propriétés accessibles par le chemin Cap-Rouge, devenu chemin Saint-Louis en 1929, et habités par les entrepreneurs de l'industrie forestière. Plusieurs de ces propriétés passeront aux mains de communautés religieuses. Dans les années 1930, l'architecte Robert Blatter construit dans Sillery les premières résidences de style international, dont la maison Kerhulu sur le chemin Saint-Louis, au Québec.

    La Jonction Sillery en 1946. Au coin du boulevard Saint-Cyrille ouest et de l'avenue des Érables, à Québec. Construite en 1912, la Jonction Sillery sert de salle d'attente pour les usagers du tramway de Sillery et de Saint-Sacrement. L'édifice d'abord en bois puis en brique est démoli en 1950 pour faire place à une construction neuve de trois étages. Aujourd'hui 310, boulevard René-Lévesque Ouest, Québec.

    Au début des années 1960, quelques domaines sont lotis pour permettre la construction de maisons. De même, la construction du boulevard Champlain entraînera la destruction de plusieurs anciennes maisons des bourgs ouvriers installés le long du fleuve.

    Le quartier a été habité par de nombreux premiers ministres et ministres de la province.

    Le père Barthelemy Vimont affirme qu'il y eut une première « réserve indienne » à Sillery. Il en glisse quelques mots dans les œuvres complète de Louis-Armand de Lom d'Arce, mieux connu sous le nom de Lahontan.

    « La bourgade de sainct Ioseph, dite Sillery, distante de Quebec de deux petites lieuës, est composée d'environ 35. ou 40. familles de Sauuages Chrestiens qui s'y sont arrestez, et y demeurent toute l'année, excepté les temps de leur chasse. [...]. Ces familles arrestées sont composées de deux sortes de personnes : les vns Montaignets, les autres Algonquins. »

     Père Barthelemy Vimont, Lahontan, Œuvres complètes, p.277, note 93.

    Le territoire de Sillery est érigé en Paroisse le sous l’appellation de Paroisse de Saint-Colomb-de-Sillery. Cette paroisse est fondé de la scission avec les Paroisses St. Foye et de Québec. Le , une modification du statut et du toponyme est effectuée. Elle devient la Cité de Sillery. Le , le statut de la cité est modifié pour celui de Ville de Sillery[4].

    Liste des maires de Saint-Colomb-de-Sillery et de Sillery

    • 1866-1870 : John Roche
    • 1870-1876 : John Sharples sénior
    • 1876-1878 : Charles Timmony
    • 1878-1880 : James McInenty
    • 1881-1884 : John Sharples junior
    • 1884-1901 : James Timmony
    • 1901-1913 : John Sharples junior (deuxième mandat)
    • 1913-1919 : Jean-Baptiste Gauthier de Varennes
    • 1919-1933 : Jos-Arthur Gauthier
    • 1933-1937 : Louis-Philippe Ouellet
    • 1937-1941 : Edward E. Donovan
    • 1941-? : Roméo Paquet
    •  ?-? : Gérard Guay
    • 1961-1974 : Jules Beaulieu
    • 1974-1985 : Charles H. Blais
    • 1985-1994 : Margaret F. Delisle
    • 1994-2001 : Paul Shoiry

    Artères principales

    Parcs, espaces verts et loisirs

    Villa Bagatelle

    Musées, théâtres et lieux d'expositions

    Lieux de culte

    • Église Saint-Michel de Sillery[6] (1854)
    • Église Saint-Charles-Garnier[7] (1947)
    • Église Saint-Yves[8] (1963)
    • Saint Michael's Church[9] (1854), une église anglicane
    • St. Stephen and St. Vincent’s Church[10] (1967), une église copte orthodoxe

    Cimetières

    Le premier ministre québécois René Lévesque est enterré au cimetière Saint-Michel-de-Sillery, situé le long du boulevard nommé en son honneur.

    Communautés religieuses

    Sillery est reconnu pour le nombre important de communautés religieuses catholiques qui se sont installées sur les vastes terrains, en majorité situés entre le chemin Saint-Louis et la falaise. Certaines s'y trouvent encore, d'autres se sont départies de leur propriété:

    De plus, l'administration de l'archidiocèse de Québec est située à Sillery.

    Commerces et entreprises

    Siège de l'Industrielle Alliance, sur la Grande-Allée

    Lieux d'enseignement

    Autres édifices notables

    • Édifice SSQ (12 étages) et édifice Hydro-Québec (édifices à bureau)

    Démographie

    Lors du recensement de 2016, le portrait démographique du quartier était le suivant[12] :

    • sa population représentait 13,1 % de celle de l'arrondissement et 2,6 % de celle de la ville.
    • l'âge moyen était de 47 ans tandis que celui à l'échelle de la ville était de 43,2 ans.
    • 71,7 % des habitants étaient propriétaires et 28,3 % locataires.
    • Taux d'activité de 61 % et taux de chômage de 4,8 %.
    • Revenu moyen brut des 15 ans et plus : 79 081 $.
    Évolution démographique
    1966 1971 1996 2006 2011 2016
    14 73713 93514 04013 68514 33513 570

    Une étude du quotidien Le Devoir place les revenus des résidants de Sillery au Top 1% par rapport au revenu médian (situé à 50 %) de la province de Québec[13].

    Jumelage

    Notes et références

    1. Clément T. Dussault, « Sillery : l'an un, 1856 », Vu en ligne sur le site , [Sillery, Québec] : Service des archives de la ville de Sillery, (ISBN 9782920314009)
    2. Commission de toponymie du Québec
    3. Légaré, Denyse. et Sainte-Foy-Sillery (Québec, Québec). Division de la culture, du loisir et de la vie communautaire., Histoire de raconter : l'arrondissement historique de Sillery, arrondissement de Sainte-Foy-Sillery, Division de la culture, du loisir et de la vie communautaire de l'arrondissement de Sainte-Foy-Sillery, [2008?] (ISBN 9782895520580 et 2895520585, OCLC 693814226, lire en ligne)
    4. « Sillery », sur mairesduquebec.com (consulté le )
    5. « Description de l'installation », sur www.ville.quebec.qc.ca (consulté le )
    6. Description de l'église Saint-Michel sur "Les églises de Québec"
    7. Description de l'église Saint-Charles-Garnier sur "Les églises de Québec"
    8. Description de l'église Saint-Yves sur "Les églises de Québec"
    9. Description de Saint Michael's Church sur "Les églises de Québec"
    10. Description de l'église St. Stephen and St. Vincent sur "Les églises de Québec"
    11. Québec Urbain
    12. Portrait sociodémographique et économique du quartier Sillery - Janvier 2019
    13. Un texte de Guillaume St-Hilaire, « Où vivent les plus riches et les plus pauvres? », sur Le Devoir (consulté le )

    Annexes

    Articles connexes

    Bibliographie

    • Paul Trépanier, Une ville, Sillery, Montréal, Revue Continuité, no 42, hiver 1989, , 58 p., p. 44-52

    Liens externes

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