Sihem Habchi

Sihem Habchi, née le à Constantine en Algérie, est une féministe engagée dans la lutte contre la précarité et l'exclusion.

Pour les personnes ayant le même prénom, voir Sihem.

Elle a été présidente de l'association Ni putes ni soumises (NPNS) entre et . Dans le cadre de la primaire présidentielle socialiste de 2011, elle a été porte-parole d'Arnaud Montebourg. Elle est membre du Collège de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) depuis .

Biographie

Études

Immigrée algérienne, Sihem Habchi suit un parcours scolaire et universitaire classique, dont les fondamentaux sont la linguistique et le multimédia. Elle obtient un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) Cheffe de projet multimédia - Ingénierie de formation à l'Université Pierre-et-Marie-Curie en 2001.

Elle mène un travail de recherche au Laboratoire de recherche Éthique, Santé et Politique de l'Université Paris 5 René Descartes depuis , après avoir obtenu en 2012 un master en prise en charge des victimes et des auteurs de violences.

Carrière

Après avoir enseigné le français langue étrangère auprès d'un public composé essentiellement de femmes en réinsertion, elle se lance dans la production multimédia, et oriente sa recherche vers la pédagogie et le multimédia en direction des enfants. Depuis , elle s'engage au côté de l'association Aurore auprès des personnes en grande précarité et dirige plusieurs centres d'hébergement d'urgence au sein de l'association. Elle a ouvert le à l'hôpital Hôtel-Dieu un centre d'hébergement d'urgence pour femmes sortant de maternité sans solution d'hébergement[1].

La militante fait part de son expertise auprès des entreprises et des institutions sur le leadership des femmes, l'éthique et l'autonomisation, en défendant également l'audit de droits humains dans la complaisance sociale, avec un focus sur la place des femmes comme créatrices de richesses et de valeurs. Elle participe en collaboration avec l'organisation indépendante d'audit Mazars aux débats et aux ateliers de travail organisés lors du deuxième Forum mondial des droits de l'Homme au Maroc en [2]. De septembre à , elle intervient au sein du programme Agir lancé par Ethique formations à la Maison d’arrêt de Fleury-Mérogis afin de promouvoir les valeurs de la République et la laïcité auprès de jeunes détenus[réf. nécessaire].

Psychanalyse

En 2016, elle contribue à l'organisation d'un colloque de psychanalyse à Tunis pour le comité Freud en collaboration avec Youssef Seddik, intitulé Les printemps arabes entre effacement et inscription, en partenariat avec l'Institut français et l'IRMC[3].

Ni putes ni soumises (NPS)

Sihem Habchi est l'ancienne présidente de l'association Ni Putes Ni Soumises, qu'elle a présidé entre 2007 à 2011. Après avoir travaillé pendant quatre ans sur la promotion de l'autonomie des femmes des quartiers, elle deviendra, depuis la fin de son mandat en 2011, membre du conseil d'administration.[réf. nécessaire]

Débuts

Elle participe à la marche de Vitry-sur-Seine organisée à la suite de l’affaire Sohane Benziane, la jeune femme brûlée vive dans un local à poubelles de la cité Balzac. Cette première marche permet de briser l’omertà. Plus de trente mille personnes défilent derrière la banderole « Ni putes ni soumises » lors de la Journée internationale des droits femmes, le .

Militant contre l'intolérance et les discriminations, Sihem Habchi revendique son rôle d'« agitatrice ». Elle rejoint Fadela Amara et le mouvement Ni putes ni soumises en . Sous les traits des « Mariannes d’aujourd’hui » exposées sur le fronton de l’Assemblée nationale du au , Sihem Habchi prend place parmi les quatorze visages de femmes, pour valoriser l'image d'une génération multiculturelle. Cette exposition a été hautement symbolique en termes d'identification aux valeurs républicaines d'égalité et de sororité. Des portraits grandeur nature de jeunes filles « black blanc beur » rendent ainsi hommage à Marianne, citoyenne d’élite et rebelle.

Réalisations

Elle propose ses compétences pour la réalisation de l'ouvrage Le guide du respect, diffusé par Ni putes ni soumises à 200 000 exemplaires. La marche a permis de recueillir des milliers de témoignages de jeunes filles et jeunes garçons en souffrance.

En , Sihem Habchi occupe la position de vice-présidente du mouvement Ni putes ni soumises. Elle est chargée du pôle multimédia, du lien avec les collectifs associatifs et des relations internationales.

En février et , elle participe, pendant le débat national sur la laïcité, au Tour de France républicain, afin de décentraliser ce même débat confiné jusque-là dans des sphères politiques, médiatiques et intellectuelles. Elle anime plus de cent réunions publiques, devant des salles de près de cent mille personnes, malgré des menaces verbales ou physiques.

En , le mouvement Ni putes ni soumises accueille des femmes du monde entier (Arabie saoudite, Allemagne, Pays-Bas, États-Unis, Maroc, Algérie, etc.) venues témoigner de la nécessité d'être solidaires. Son rôle de vice-présidente chargée des relations internationales a permis la création de comités NPNS en Espagne, en Suède, en Suisse, au Maroc et en Belgique.

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le , le mouvement NPNS, associé à un collectif d’associations de terrains et de personnalités, lance l'appel Pour un nouveau combat féministe, pour promouvoir l’égalité, la laïcité et la mixité, et assurer l'émancipation des individus. Cet appel dénonce aussi le communautarisme allié au particularisme culturel qui, au nom d’une relative liberté de choix, entraîne l'asservissement et l'enfermement.

En 2006, Sihem Habchi participe à l’élaboration de la Maison de la mixité, inaugurée le de cette même année en présence du président de la République Jacques Chirac.

En 2007, grâce à son intervention à New York en tant que vice-présidente de Ni putes ni soumises, le mouvement obtient le statut consultatif à l'Organisation des Nations unies ce qui lui permet d’être une interlocutrice privilégiée sur la scène internationale.

Une présidence troublée

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Le , elle est élue présidente de Ni putes ni soumises par le Conseil national du mouvement, malgré les contestations internes des comités. Elle remplace ainsi Fadela Amara, nommée secrétaire d'État chargée de la politique de la Ville dans le gouvernement François Fillon (2).

En , quelques jours après son élection au poste de présidente de Ni putes ni soumises, Sihem Habchi est nommée par Bernard Accoyer, présidente de l'Assemblée nationale, au Collège de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE). Elle est également membre du comité diversité de France Télé.

Sihem Habchi se rend au Pakistan afin de soutenir l'ex-ministre Nilofar Bakhtiar, menacée de fatwa. Depuis 2007, Sihem Habchi ne cesse de soutenir les femmes victimes de l'obscurantisme dans le monde : ainsi elle rencontre Ayaan Hirsi Ali, Naeema Moghul, Nawal Saadawi et Taslima Nasrin.

Le , Sihem Habchi adresse une lettre à Nicolas Sarkozy, pour lui demander de faire de la lutte contre les violences faites aux femmes la grande cause nationale. Afin de formaliser cette demande, le mouvement Ni putes ni soumises a initié un collectif d'associations.

Le , Sihem Habchi soutient le débat parlementaire qui s'ouvre sur la question de la burqa et voit dans la burqa « le symbole de l'oppression sur les femmes par ceux qui luttent contre la mixité »[4].

En , l'association connaît une grève importante, impliquant huit salariés sur neuf[5]. Une lettre anonyme accuse Sihem Habchi de favoriser ses proches et d'abuser des fonds de l'association[6]. Sihem Habchi est alors contrainte à la démission en 2017[7].

Politique

En , elle rejoint l'équipe d'Arnaud Montebourg lors des primaires organisées par le PS en vue de l’élection présidentielle de l'année suivante.

Distinction

Le , elle est nommée par décret au grade de chevalier de l’ordre du mérite pour ses activités professionnelles et associatives en matière de Politique de la ville[8].

Publications

  • Sihem Habchi et Roland Castro, Nous sommes des millions à être seuls : Pour en finir avec l'égoïsme ordinaire, , 120 p. (ISBN 2358690384)
  • Sihem Habchi et Roland Castro, Ni voilée ni violée, éditions David Reinharc, .
  • Sihem Habchi, "Toutes libres. Rebelles et insoumises, exigeons l'impossible !" aux éditions Pygmalyon chez Flammarion, .

Notes et références

  1. Julien Duffé, « Paris : à l’Hôtel-Dieu, un toit pour les mères sans abri qui sortent de maternité », sur leparisien.fr, .
  2. « Forum mondial des droits de l'Homme 2014, Maroc », sur http://fmdh-2014.org (consulté le ).
  3. http://www.institutfrancais-tunisie.com/?q=node/11579.
  4. « Port de la burqa : des députés réclament un débat », L'Obs, (lire en ligne, consulté le )
  5. « Grève à Ni Putes Ni Soumises », Europe1, (lire en ligne, consulté le )
  6. « Scandale à Ni Putes Ni Soumises ? », L'Obs, (lire en ligne, consulté le )
  7. « Ni Putes Ni Soumises: contestée, la présidente doit démissionner le 19 novembre », LExpress.fr, (lire en ligne, consulté le )
  8. Décret du 11 novembre 2010 portant promotion et nomination (lire en ligne).

Liens externes

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