Signoria

La signoria représente l'évolution institutionnelle de beaucoup de communes de l'Italie autour du milieu du XVe siècle.

Les raisons de leurs constitutions

Dans l'histoire italienne, la naissance de la signoria correspond à la chute du système de gouvernement de la commune médiévale et à la montée de l'État dynastique. Dans ce contexte, le mot signoria (ici à comprendre comme « le pouvoir divin ») est utilisé en opposition à l'institution de la commune ou la ville république.

En effet, les observateurs contemporains et les historiens modernes[Qui ?] voient en la montée de la signoria une réaction à l'échec de la commune pour maintenir l'ordre et répondre à l'exigence d'un gouvernement fort et stable qui met fin à l'instabilité endémique et aux violents conflits politiques et sociaux, surtout entre les puissants et la population. Dans la ville médiévale italienne, c'est souvent l'anarchie qui règne[réf. souhaitée].

En temps de crise, les villes sont parfois offertes à des personnes perçues comme assez fortes pour sauver l'État. Par exemple, l'État toscan de Pise offre la signoria à Charles VIII de France, dans l'espoir qu'il protège l'indépendance de Pise de sa rivale Florence. De même, Sienne offre la signoria à Cesare Borgia.

La signoria se développe par l'attribution de charges de type podestat ou populaires au chef des familles dominantes et par des pouvoirs exceptionnels d'une durée, fréquemment, à vie.

Les seigneurs les plus forts et les plus riches réussissent donc à obtenir le droit de désigner leur propre successeur, donnant ainsi naissance aux dynasties seigneuriales grâce à la légitimation de l'empereur, qui concède le titre de duc (souvent avec de grandes compensations du seigneur). Les institutions communales restent en place et souvent se limitent à ratifier les décisions des seigneurs.

Histoire

Au début, les signorie se présentent comme des « seigneuries cachées », celles-ci ne sont pas des institutions légitimes dont le peuple connait les aspects, c'est en cela qu'elles sont cachées. Elles sont aussi appelées ainsi parce qu'elles se joignent aux institutions municipales sans se montrer ouvertement et sans montrer des changements dans les institutions en vigueur. Avec cette signoria encore dans l'ombre mais déjà forte, beaucoup d'aventuriers accèdent au pouvoir, mais surtout des familles de vieilles noblesses féodales. Celles-ci, après avoir gouverné pendant une ou deux générations, décident de légitimer leur pouvoir et de le rendre héréditaire. Au XIVe siècle, elles obtiennent le titre de vicaire impérial et entre le XIVe siècle et le XVe siècle les titres de duc et marquis. L'attribution de ces titres est le signe de la stabilisation des pouvoirs seigneuriaux. En ces temps, dans l'Italie septentrionale, les empereurs allemands prétendent à la souveraineté féodale. Dans la seconde moitié du XIVe siècle, ceux-ci réussissent à gouverner les régions septentrionales ce qui rend possible l'affirmation des signorie.

À la fin, les signorie se développent en principauté avec des dynasties héréditaires ce qui se produit quand les seigneurs, reconnaissant l'empereur et payant un certain montant, sont légitimés et reconnus comme princes avec autorité sur leurs sujets. Ce changement devient possible grâce à l'incapacité des souverains allemands à maintenir l'ordre en Italie du nord et grâce au peu de difficulté que les seigneurs rencontrent pour être reconnus comme autorité légitime.

Type de signoria

La composition et les fonctions spécifiques de la signoria varient de ville en ville. Dans certains États (comme Vérone avec les Della Scala ou à Florence à l'époque de Cosme de Médicis et Laurent le Magnifique), la vie politique est ce que nous pourrions appeler aujourd'hui un État à parti unique où le parti dominant, composé d'une famille ou d'une dynastie, a investi l'État.

À Florence, cet arrangement n'est pas officiel et il sera constitutionnellement officialisé avant que les Médicis soient expulsés de la ville en 1494.

Dans d'autres États (comme Milan avec les Visconti), les droits dynastiques de la signoria sont formellement reconnus comme une partie de la constitution communale et sont « ratifiés » par le peuple et reconnus par le pape ou le Saint Empire romain germanique.

Signorie en Italie

Parmi les signorie les plus importantes, on peut signaler:

Ville Signoria
Milan Della Torre, Visconti, Sforza
Mantoue Bonacossi, Gonzague
Vérone Ezzelini, Della Scala
Padoue Ezzelini, De Carrare
Trévise Ezzelini, Da Camino
Florence Médicis
Sienne Petrucci
Volterra Belforti
Ville Signoria
Ferrare Este
Ravenne Da Polenta
Bologne Bentivoglio
Rimini Malatesta
Cesena Malatesta
Forlì Ordelaffi
Faenza Manfredi
Imola Alidosi
Fano Malatesta
Camerino Varano
Urbino De Montefeltro, Della Rovere
Foligno Trinci
Gubbio Gabrielli
Pérouse Baglioni
Città di Castello Vitelli

Sources de traduction

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