Sheikh Fazlollâh Nuri

Sheikh Fazlollah Noori Amoli (Persan: شیخ فضل‌الله نوری),né en 1843 dans le Mazandéran, et mort le à Téhéran, est un ayatollah chiite iranien. Durant la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, il combat la Révolution constitutionnelle de l'Iran, raison pour laquelle il est exécuté. Il est aujourd'hui considéré comme un martyr musulman par les conservateurs islamiques iraniens, de par son combat.

Biographie

Noori était un opposant, paradoxalement non l'un des plus vigoureux, de la Révolution constitutionnelle iranienne, mouvement visant à refouler l'influence étrangère sur le pays, limiter le pouvoir du Shah et établir une assemblée nationale pour permettre au peuple de prendre part aux affaires courantes. Le mouvement était principalement instigué par des marchands, intellectuels et quelques ecclésiastiques. Noori apporte dans un premier temps un soutien mesuré au soulèvement, puis il devient rapidement un grand critique et ennemi des constitutionnalistes. Il rédige des pamphlets et encourage les manifestations contre les constitutionnalistes, arguant que ces derniers amènent le vice en Iran. Il émet une fatwa en nommant les membres du nouveau Parlement et du gouvernement « apostats », « athées », « Babis secrets » et « koffar al-harbi (païens belliqueux) dont le sang devra être répandu par les fidèles »[1],[2].

Noori se range lui-même aux côtés du nouveau Shah, Mohammad Ali Shah qui, avec le soutien des troupes russes, entreprend un putsch contre le Majlis (Parlement) en 1907. Cependant, en 1909, les constitutionnalistes marchent sur Téhéran. Noori est arrêté, jugé et déclaré coupable de « semer la corruption et la sédition sur le Terre »[2]. Il est pendu le en tant que traître.


Depuis lors, et encore plus après la Révolution islamique de 1979, Noori a été honoré par les factions et personnes les plus conservatrices du clergé chiite en Iran, notamment Rouhollah Khomeini, leader politique et spirituel de la Révolution, et plus largement les chefs actuels de la République islamique iranienne. Il est célébré comme « la rose du clergé iranien », décrit comme « martyrisé pour sa défense de l'islam contre la démocratie et le gouvernement représentatif. » Il est de nos jours honoré dans la capitale iranienne par des panneaux d'affichage à son effigie et la route Sheikh Fazlollah Noori[3].

Noori est en outre considéré comme le seul ayatollah exécuté de l'histoire moderne iranienne[4].

Noori a aussi eu une influence sur le cinéma iranien. Lorsque les premiers films arrivent en Iran, il décrète en effet une fatwa en décrivant le visionnement de films comme un impardonnable pêché. Très peu des Iraniens pieux osent ensuite aller au cinéma[5].

Références

  1. Taheri, Amir, L'esprit d'Allah par Amir Adler et Adler (1985), p.45-6
  2. Abrahamian, Ervand, Confessions sous torture de Ervand Abrahamian, Presses de l'université de Californie, 1999 p.24
  3. Molavi, Afshin, L'âme de l'Iran, Norton, 2005, p.193.
  4. Projet Muse, accès restreint
  5. L'histoire du cinéma iranien
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