Shampooing

Le shampooing ou shampoing[1] est un produit cosmétique présenté généralement sous forme de liquide, crème, solide ou poudre, formulé à partir de substances tensioactives permettant de nettoyer la chevelure et éventuellement de traiter le cheveu.

Pour la collection de bandes dessinées, voir Shampooing (collection).

Trois flacons anciens de shampoing « SHAMPOO » (début XXe siècle).

Outre la présence de produits chimiques avérés ou suspectés néfastes pour l'environnement, il a été montré que l'utilisation trop fréquente de shampooing a une action décapante sur le sébum, huile naturellement produite par le cuir chevelu.

Étymologie et origine

Le mot shampoo date en anglais de 1762, où il avait le sens de « masser ». Le mot était emprunté à l'anglo-indien « shampoo », qui venait à son tour du hindi chāmpo (चाँपो /tʃãːpoː/), l'impératif de chāmpnā (चाँपना /tʃãːpnaː/), « huiler, masser les muscles », et qui était dérivé lui-même du mot sanskrit / hindi chāmpnā (चाँपना /tʃãːpnaː/), désignant les fleurs de la plante Michelia champaca (famille des Magnoliaceae) traditionnellement utilisées pour faire des huiles odorantes pour cheveux. Les Indiens s'en servaient pour s'enduire les cheveux et les faire briller.

Kasey Hebert fut le premier producteur connu de shampooing et c'est à lui qu'on en attribue actuellement l'origine. Il vendait son premier shampooing, « Shaempoo » dans les rues de Londres, sa ville natale.

Le terme et le service ont été présentés par Sake Dean Mahomed (en), né à Patna en Inde, qui ouvrit à Brighton en 1814 un bain shampooinant sous le nom de Bains de vapeur indiens de Mahomed[2]. Ses bains ressemblaient à des bains turcs où les clients recevaient un traitement indien de champi, c'est-à-dire de shampooing, ou des massages thérapeutiques. Son service fut apprécié ; il reçut cette haute distinction d'être fait Chirurgien Shampouineur de George IV comme de Guillaume IV.

Utilité

La peau est un organe très important qui est chargée de laisser passer la transpiration, tout en empêchant les corps étrangers de pénétrer dans l'organisme. Ces corps étrangers incluent poussières, microbes et molécules toxiques. Le corps étant constitué à 80 % d'eau, la peau doit se prémunir du dessèchement (qui se traduit par des gerçures voire des crevasses). C'est pour cela que la sueur s'accompagne d'une sécrétion d'un corps gras : le sébum. Il permet donc à la peau de maintenir son taux d'humidité, et donc de rester douce, souple et intègre. Malheureusement, comme tout corps gras, le sébum a tendance à s'imprégner des corps étrangers en contact avec la peau. S'il n'est pas évacué, il se forme à la surface de la peau une couche épaisse et noirâtre de sébum mélangé de poussières, de bactéries et de substances plus ou moins toxiques : c'est la crasse. Devenir crasseux pose des problèmes d'hygiène (multiplication des bactéries et odeurs associées), et de salissures des vêtements (cf. cols de chemises).

Au niveau du cuir chevelu, le sébum protège également les cheveux en enduisant les écailles et surtout l'espace entre les écailles d'un film protecteur. Ce film a deux intérêts :

  • protection mécanique contre les poussières ;
  • protection chimique contre l'oxygène de l'air qui va dégrader les écailles, et contre la déshydratation (cheveu sec).

Au fil des jours, le sébum va s'accumuler dans les cheveux, surtout dans les parties proches du cuir chevelu. Les mouvements des cheveux contribuent également à l'étalement de ce sébum. Plus la quantité de sébum augmente, plus le film devient épais. Les cheveux deviennent « gras » et ont tendance à se coller entre eux, s'alourdir, donnant un effet « mouillé » inesthétique. Selon les profils de peau, la production de sébum est plus ou moins abondante.

Utilisation

Shampooing lavant à base de détergent

Le lavage de base se fait à l'eau (solvant). Mais l'eau seule ne se mélangeant pas avec un corps gras, il est nécessaire d'y ajouter un agent dispersant (détergeant), lui permettant de dissoudre le sébum (et les saletés incrustées) des cheveux et du cuir chevelu. Le shampooing s'applique en massant sur les cheveux mouillés, ce qui permet d'augmenter mécaniquement l'efficacité du lavage. On masse le cuir chevelu sans trop frotter les cheveux. Il est inutile d'attendre qu'il agisse et il est déconseillé de faire 2 lavages successifs car l'agression du second lavage sera beaucoup plus forte. Pour faciliter le lavage, il est recommandé d'utiliser de l'eau chaude (augmentation du pouvoir solvant de l'eau), cependant, la chaleur dilatant les pores et stimulant les glandes sébacées, le cuir chevelu peut répondre en produisant davantage de sébum.

Il faut rincer abondamment pour limiter les résidus de shampooing dans les cheveux.

La fréquence normale du lavage des cheveux devrait-être tous les 2 à 3 jours. Pour les cheveux secs ou longs, les lavages devront être espacés (1 fois par semaine), tandis que pour les cheveux gras, réduire la fréquence risque de stresser davantage le cuir chevelu qui va graisser encore plus vite.

Inconvénients

Le lavage a deux conséquences : assécher le cheveu et irriter le cuir chevelu.

Le problème de la peau, c'est qu'elle est elle-même constituée de cellules dont la paroi est constituée de lipides. Pour faire une image, si on schématise à l'extrême, nos cellules sont littéralement des bulles de graisses contenant de l'eau. Toute la difficulté réside alors dans la capacité du détergeant à dissoudre le sébum sans dissoudre la paroi cellulaire. Actuellement aucun détergent n'est parfaitement sélectif. C'est pourquoi tous les détergents des shampooings sont dits irritants : ils altèrent les cellules de l'épiderme en créant des irritations (destruction de cellules ou désolidarisation de cellules) qui deviennent des brèches notamment pour les différents produits chimiques en contact avec la peau. Le rôle du fabricant de shampooing lavant à base de détergent va être de trouver un produit peu irritant, puis de lui ajouter des agents permettant de limiter les potentielles irritations.

C'est pourquoi également, tous les shampooings sont porteur de règles de sécurités en cas de réaction allergiques ou de projection dans les yeux. Il est aussi recommandé de changer régulièrement de marque de shampooing pour varier les produits appliqués et limiter la sensibilisation du cuir chevelu.

Si on enlève trop régulièrement le sébum par des shampooings, le cuir chevelu va se dessécher, conduisant souvent ce dernier à augmenter la production de sébum pour compenser. Outre la présence de produits chimiques avérés ou suspectés néfastes pour l'environnement, il a été montré que l'utilisation fréquente de shampooing a une action décapante sur le sébum, huile naturellement produite par le cuir chevelu. Ceci conduit à une sur-activation des glandes sébacées, ce qui graisse alors plus rapidement les racines des cheveux. Selon Michelle Hanjani, une dermatologue de l'université de Columbia, une diminution graduelle de l'utilisation du shampooing permettrait de faire diminuer progressivement la production de sébum et réduirait donc l'aspect graisseux du cuir chevelu[3].

Soins complémentaires

Le shampooing est souvent l'étape principale du traitement du cheveu. Il en existe d'autres, complémentaires ou à visées esthétiques :

  • l'avant-shampooing : très utilisé en Asie, l'avant shampooing est un masque destiné à être appliqué sur cheveux secs (avant le shampooing) et potentiellement abîmés, avec les écailles un peu ouvertes. Les principes sont les mêmes que pour le masque, sauf que le produit est plus liquide et pénètre plus profondément. L'avant-shampooing peut permettre aussi de préparer le cheveu au lavage et à ses produits agressifs ;
  • l'après-shampooing ou « conditionneur » (terminologie anglo-saxonne) : les après-shampooings sont des shampooings… sans shampooing : les agents lavants sont beaucoup moins présents et beaucoup moins agressifs. L'après-shampooing doit cependant être rincé. Son rôle est de procurer un traitement superficiel :
    • l'absence de détergents permet aux corps gras (huiles) et aux différents produits actifs d'être plus efficaces,
    • l'après shampooing peut n'être appliqué que sur les pointes, notamment pour graisser celle-ci sans sur-graisser les racines, qui le sont déjà grâce au sébum naturel),
    • l'après shampooing permet de faciliter le coiffage et la tenue de la coiffure (souvent grâce à des silicones),
    • les additifs de l'après shampooing sont proches du shampooing (ou en complément). Il existe donc un type d'après shampooing spécifique à chaque type de cheveu,
    • en cas de lavages répétés et fréquents (tous les jours), l'après-shampooing seul peut être envisagé car moins agressif, et le cheveu potentiellement moins sale ;
  • le masque ne contient aucun détergent et a pour seul but de nourrir et réhydrater le cheveu en profondeur. Il doit pour cela être appliqué pendant au moins trente minutes. Il ne répare pas le cheveu, mais ralentit sa dégradation (cas des cheveux fragiles, ou abîmés). Il doit être rincé après ;

Autres shampooings

Bien que cette approche paraisse peu attirante dans un premier temps, de plus en plus de personnes tentent l'expérience en utilisant d'autres techniques de lavage[4] :

  • Les shampooings secs se présentent sous la forme d'une poudre pulvérisée en aérosol sur les cheveux. Cette poudre absorbe l'excès de sébum et est ensuite évacuée en brossant la chevelure[5]. Ces shampooings contribuent à rafraîchir l'aspect des cheveux, ce qui permet d'espacer les lavages. Cela devient particulièrement utile pour les cheveux longs, ou l'application sur les racines permet d'éliminer l'excès de sébum tout en préservant les pointes.
  • Les produits traditionnels comme le bicarbonate de soude, le vinaigre de cidre, les poudres lavantes, les œufs, etc.

Adaptation aux types de cheveux

Selon les types de cheveux, certaines formulations sont déconseillées et d'autres conseillées. Les informations donnés ici sont à titre indicatif et peuvent être combinées.

Cheveux normaux

Les cheveux normaux sont sains, brillants, sans fourches ou cassures. Les shampooing pour cheveux normaux sont censés être les plus neutres au niveau de la formulation.

Cheveux secs

Les cheveux sont secs car ils ne sont pas assez graissés par le sébum. Trois facteurs peuvent expliquer cela :

  • sécrétion de sébum insuffisante ;
  • couche de silicone laissée par les précédents shampooings empêchant le sébum de faire efficacement son effet de graissage ;
  • cheveux trop longs (le sébum n'arrive pas jusqu'aux pointes.

Les shampooings pour cheveux secs contiendront donc :

  • moins de silicones ;
  • moins d'alcools et de solvants volatils (qui contribuent à assécher le cheveu) ;
  • plus de corps gras ;
  • plus d'agents hydratants.

Cependant, l'effet naturellement détergeant du shampooing nécessitera d'appliquer un soin de graissage sous forme de masque pour plus d'efficacité. Ceci est d'autant plus vrai pour les cheveux ondulés et crépus (le masque gras est indispensable).

Cheveux fragiles ou abîmés

Les cheveux fragiles ou abîmés (fourches, cassures, etc.) sont souvent ternes. Les deux causes de cette fragilité sont :

  • cheveux longs et donc moins graissés par le sébum, voire plus graissés du tout et soumis aux agressions extérieures ;
  • cheveux souvent traités à la chaleur (séchage ou fer) ou avec des produits agressifs notamment lors de colorations.

Ces cheveux vont avoir besoin d'une armure de protection qui va les protéger et les lisser. Actuellement les shampooings les plus efficaces utilisent des formulations à base de silicone et de corps gras, qui va les protéger plus efficacement.

Attention, malgré les formules marketing, il n'existe pas de shampooing réparateur. Toute partie du cheveu endommagée le restera jusqu'à sa coupe. Le but du shampooing est de colmater les brèches (avec du silicone essentiellement).

Cheveux ayant tendance à friser

Les cheveux ayant tendance à friser sont des cheveux sensible à l'humidité qui va les faire onduler (friser). Pour limiter l'impact de l'humidité, le silicone peut être une bonne solution.

Cheveux fins

Les cheveux fins une fois lavés créent souvent un effet « manque de volume ». En effet les cheveux en se frottant créent naturellement de l'électricité statique (charges négatives), lors du shampooing, les tensioactifs anioniques vont neutraliser ces charges négatives et les cheveux vont moins se repousser, d'où la perte de volume. La solution est donc de rajouter les agents chargés négativement (notamment sous la forme d'agents cationiques), pour recréer du volume. Les cheveux fins ont également une tendance à se dessécher plus vite, d'où une formulation des shampooing moins intense en silicone. Une autre raison est que le silicone en excès peut alourdir le cheveu, et particulièrement les cheveux fins.

Cheveux gras

Les cheveux gras sont souvent la conséquence d'un excès de sébum. Les shampooings pour cheveux gras auront donc des agents détergents plus puissants (pour éliminer la graisse). Cependant, ces shampooings ont tendance à irriter et dessécher le cuir chevelu… qui va avoir tendance à sécréter encore plus de sébum (cercle vicieux). Ces shampooings vont éviter d'utiliser du silicone (qui empêche le sébum de pénétrer contribuant à rendre le cheveu plus gras).

Cheveux colorés

Les cheveux colorés ont tendance à se ternir (oxydation de la couleur), et ses écailles ont tendance à s'ouvrir (affaiblissant le cheveu et augmentant l'oxydation). Il est donc nécessaire d'avoir un soin qui va :

  • refermer les écailles : c'est souvent en utilisant un tensioactif cationique (qui agit également en tant que démêlant !) ;
  • protéger le cheveu de l'oxydation grâce à des agents antioxydants (vitamine E par exemple), et avec du silicone formulé pour faire écran aux molécules d'oxygène (oxydantes). Cependant le silicone va pénaliser la prochaine coloration s'il n'est pas totalement enlevé ;
  • éviter d'utiliser du sulfate (qui a tendance à ternir le cheveu) dans les tensioactifs, surtout si la couleur est fragile et les lavages fréquents. Cependant, les autres agents lavants sont souvent moins efficaces ;
  • limiter l'impact des UV (colorants anti-UV) ;
  • éliminer le calcaire qui a tendance à se déposer entre les écailles. La meilleure solution est d'utiliser un acide (acide citrique par exemple). L'acide va également resserrer les écailles du cheveu.

Pellicules

En cas de pellicules, deux causes peuvent exister :

  • un shampooing trop agressif (ou une peau trop sensible). Il faut donc dans ce cas privilégier les shampooings ne contenant pas (ou peu) d'agents anioniques ;
  • des champignons cutanés. Il faut dans ce cas utiliser un shampooing antifongique spécifique : le shampooing antipelliculaire (souvent à base de pyrithione de zinc).

Poux

Les shampooings anti-poux font partie des solutions médicamenteuses permettant de luter contre la pédiculose du cuir chevelu.

Pour les animaux

Pour les animaux de compagnie ou de concours, des shampooings spécifiques évitent notamment des irritations et plaques rouges. En effet, la peau des chiens et chats a un pH différent de la peau humaine.

Ingrédients

Histoire

Dans l'Égypte antique, le shampoing était fait d'acide citrique, un peu de savon et de l'eau[6].

Des temps anciens à ce jour, les Indiens ont utilisé différentes formules de shampooings en se servant de plantes comme le neem, l'acacia Concinna ou la noix de lavage, le henné, le bael, la bacopa monnieri, le fenugrec, le babeurre, l'amla, l'aloès et l'amande en combinaison avec quelques composantes aromatiques comme le santal, le jasmin, le curcuma, la rose et le musc.

Dans les premiers temps du shampooing, les coiffeurs anglais faisaient bouillir des paillettes de savon dans de l'eau avec des plantes afin de donner lustre et fragrance aux cheveux.

À l'origine, les premiers shampooings étaient à base de savon noir et de cristaux de soude ; tous deux contiennent des tensioactifs (détersifs). Ils laissaient souvent un dépôt blanchâtre. Les cheveux pouvaient rapidement devenir poisseux et emmêlés. Il faudra attendre le shampooing moderne, celui que nous connaissons aujourd'hui, pour régler ces problèmes. Une formule améliorée a d'abord été proposée au cours des années 1930 avec Drene, le premier shampooing synthétique (et non-savonneux). Puis, Eugène Schueller, de L'Oréal lance en 1931 un shampooing à base de matières synthétiques, le Platinosel, qui laisse les cheveux propres et soyeux. En 1934, c'est au tour de Dop, premier shampooing grand public[7].

Shampooings professionnels

Les shampooings professionnels diffèrent peu des shampooings grand public. Ils possèdent quelques atouts cependant :

  • ce sont les premiers à utiliser les nouvelles molécules ;
  • ils sont plus sélectifs dans leur formulation et avec davantage de formation, les coiffeurs ont alors la charge de bien analyser le cheveu pour éviter de dégrader ce dernier avec un shampooing non adapté ;
  • ils peuvent être plus agressifs, pour éliminer la laque ou d'autres produits coiffants et doivent être rincés rapidement et consciencieusement.

Additifs liés au marketing

Aux agents détergents, le fabricant va ajouter des éléments de conservation (pour éviter que le shampooing ne se dégrade), et des agents « commerciaux », non liés directement au shampooing mais facilitant sa vente (colorants, parfums, texture , etc.).

Les agents détergents utilisés ont une mousse éphémère, il leur est fréquemment ajouté des agents moussants (détergents peu efficaces mais moussant beaucoup) pour que la mousse soit plus généreuse et surtout plus durable.

Composition des shampooings modernes

La composition des shampooings suit le format définit par l'International Nomenclature of Cosmetic Ingredients (INCI)[8].

De nos jours[Quand ?], un shampooing contient :

  • de l'eau (Aqua) déminéralisée, en tant que solvant (40 à 60 % de la formulation) et agent liquéfiant ;
  • des agents lavants (15 à 30 %), qui dissolvent la graisse qui est entraînée dans l'eau avec les molécules ou particules qu'elle a fixé ;
    • des anioniques (détergents efficaces notamment sur les zones graisseuses et oxydées, leur mousse est légère et éphémère. Ils sont légèrement irritants) :
    • des cationiques (action démêlante et adoucissante) :
      • Polyquaternium
      • Guar Hydroxypropyltrimonium chloride
    • des non-inoniques (surfactants souvent d'origine naturelle particulièrement doux contrecarrant le côté irritant des agents anioniques)
      • des glucosides et dérivés
      • cocamides (moussant et épaississant), ils sont souvent utilisés pour atténuer le côté irritant des tensioactifs anioniques
      • bétaïnes (moussants) souvent dérivés de la noix de coco
      • poloxamère
  • des agents moussants (qui sont également des tensioactifs) :
  • des agents conservateurs (biocides conservateurs obligatoires pour prolonger la durée de conservation du produit et limiter la prolifération bactérienne) :
  • des agents émulsifiants (qui évitent de devoir remélanger le shampooing dont les composants gras et aqueux se séparent naturellement) :
    • Peg-7 Glyceryl cocoate,
    • Laureth-X (X étant un nombre)
  • différents additifs, variant selon l'effet recherché :
    • des agents anticalcaires
    • des correcteurs/stabilisateurs de pH pour acidifier le shampooing (les acides ont à la fois un pouvoir anti-calcaire et de resserrer les écailles du cheveu)
    • des colorants, identifié par CI suivi d'un chiffre
    • des agents de texture
      • Chlorure de sodium qui est utilisé pour épaissir le mélange (viscosité)
      • acrylates (gélifiant)
      • Silicone (effet démêlant, soyeux et doux, mais imperméabilisation du cheveu qui se dessèche dessous), ils sont repérables aux suffixes suivants : « -icone », « -iconol », « -siloxane », « -silane »
    • des huiles essentielles simples ou composées (parfums, ou fragrance). S'ils contiennent des allergènes ces derniers doivent être mentionnés :
    • des agents nourrissants (huiles) pour nourrir le cheveu et le protéger (avec un risque d'alourdissement si la formule est trop dosée)
      • se terminent souvent par « Oil » (corps gras) ou « Extract » (souvent des huiles essentielles)
    • des agents dits « hydratants » tels que du miel ou la glycérine (qui limitent le dessèchement de l'épiderme) qui contribuent également à rendre la peau douce. Ils sont à éviter dans un milieu sec comme la montagne ou en plein été car ne pouvant plus capter l'eau de l'atmosphère (action humidifiante attendue), ils se mettent à capter l'eau de la fibre capillaire pour finalement la dessécher.
      • glycérol (glycérine)
      • Lactose, Lactate et Protéines de lait (Lactis proteinium)
      • Alcools à chaine longue « - - - - - - yyyy-OL » (ex. : propylène glycol)
    • des agents démêlants permettant aux shampooings « deux en un » de servir aussi d'après-shampooings
      • cf. tensioactifs cationiques
    • des agents médicamenteux (shampooings anti-poux, antipelliculaires, etc.)

Inconvénients et polémiques à l'égard des shampooings détergents

Impact environnemental

Les shampooings, en raison de leur concentration en tensioactifs, colorants, parfums et substances biocides sont à éviter dans le milieu naturel.

Impacts sanitaires

Des personnes développent des allergies aux shampooings ou à certains de leurs composants, en particulier semble-t-il au laurylsulfate de sodium (sodium lauryl sulfate, SDS) dont on sait au moins depuis les années 1990 qu'il est un irritant pouvant causer des dermatites et un prurit[9] (plus ou moins selon l'âge et la personne)[9],[10],[11].

Selon l'Occupational Safety and Health Administration (OSHA), le NTP (National Toxicology Program, United States Department of Health and Human Services) et le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) ainsi que la CTFA (Cosmetic, Toiletry and Fragrance Association), ou encore l'American Cancer Society, le SLES (Sodium lauryl ether sulfate, dénomination INCI : sodium laureth sulfate) n'est pas cancérigène en dépit d'une rumeur qui a circulé à la fin des années 1990[12].

Le SLES est réputé légèrement moins irritant que le SDS, mais pourrait être dangereux car non métabolisable par le foie[réf. nécessaire].

Au-delà d'une certaine dose, le SDS est facteur d'ulcères aphteux ; référencé dans certains pays comme « rongeur de plaie »[13],[14], mais certains fabricants pourraient le préférer aux SLES (qui sont moins irritants) en raison d'un moindre coût.

Certaines souches de poux ont développé des résistances aux shampooings antipoux[15] et ces derniers pourraient peut-être accroître le risque de leucémie aiguë de l'enfant[16].

Polémiques

Les shampooings contiennent des ingrédients qui, s'ils ne sont pas adaptés au cheveu, au cuir chevelu et au mode de vie (fréquence de lavages) de leurs utilisateurs, peuvent avoir des effets indésirables. Ces effets indésirables sont souvent :

  • des effets exagérés par une formulation mal adaptée (un shampooing pour cheveux gras va agresser un cheveu sec ou cassant) ;
  • un shampooing pour cheveu sec appliqué sur un cheveu sain et normal sera moins efficace ;
  • appliquer deux fois le shampooing (faire deux lavages) peut être trop agressif ;
  • le silicone sur des cheveux secs peut conduire à des effets indésirables ;
  • un cuir chevelu sensible peut s'irriter facilement à cause des agents chimiques (notamment les détergents).

Souvent les utilisateurs critiquent ces produits alors que leur usage nominal ne pose pas de problème, apparemment... selon les dires des fabricants (propos polémiques). Les critiques sont aussi formulées par les producteurs « biologiques » pour jouer sur la peur collective (pré-existante parmi les consommateurs) quant à l'utilisation des produits chimiques (et donc accroître leur marché). Il faut faire attention car certains produits « biologiques » peuvent être également très agressifs (notamment en cas d'allergie).

Parabènes et isothiazolinones

Les conservateurs sont obligatoires (législation) notamment pour empêcher les shampooings de moisir. Cependant les conservateurs sont agressifs. Il existe actuellement trois familles de conservateurs :

  • parabènes (parahydroxybenzoates) : irritants, les parabens ont remplacé les formaldéhydes en tant que conservateurs – les formaldéhydes sont nocifs et ne sont plus tolérés que dans le vernis à ongles. Tous les parabènes ne sont pas autant irritants les uns que les autres. Cependant, ils sont suspectés d'avoir une influence sur le système endocrinien, pouvant expliquer l'augmentation des nombres de cancers du sein ;
  • isothiazolinones (méthyl- et méthylchloro- notamment) : ils ont remplacé les parabènes. A priori, sans effet néfaste au niveau oncologique (cancers), ils sont très irritants et peuvent causer des allergies ;
  • conservateurs doux (notamment le benzoate de sodium) : à la suite des polémiques sur les parabènes et les isothiazolinones, de nouveaux conservateurs plus doux font leur apparition. Leur utilisation, encore marginale en 2015, devient néanmoins de plus en plus commune.

Sulfates

Les sulfates font polémique parce qu'ils sont détergents…, mais c'est aussi la raison qui fait qu'on les emploie. Certains sont plus agressifs. Mais si les lavages ne sont pas trop rapprochés et que le sujet n'est pas trop sensible, ils ne posent pas de problème. Sinon, des formules lavantes moins efficaces, mais sans sulfates arrivent de plus en plus sur le marché pour satisfaire à la demande grandissante.

Mouvement No-poo

Le mouvement no poo (de l'anglais : no shampoo) consiste à arrêter l'utilisation du shampooing dit « chimique » pour le remplacer par des produits naturels, ayant moins de conséquences sur la santé et l'environnement.

Notes et références

  1. Orthographe recommandée de 1990.
  2. (en) Fred Gray, Designing the Seaside, Reaktion Books, , p. 178
  3. (en) « When It Comes To Shampoo, Less Is More » pour ce qui est du shampooing, moins c'est plus »], sur National Public Radio, (consulté le ) : « If you wash your hair every day, you're removing the sebum […] Then the oil glands compensate by producing more oil. »
  4. « No poo kézako ? », sur weebly.com (consulté le ).
  5. George C. Gleckler et James C. Goebel, Dry shampoo using chitin powder, (lire en ligne)
  6. (en) Patrick Patrick et John Thompson, An Uncommon History of Common Things [« une histoire inhabituelle des choses habituelles »], National Geographic Books, , 304 p. (ISBN 978-1-4262-1227-7, lire en ligne), p. 194
  7. Agnès Walch, « Le shampoing », Historia, , p. 54 (ISSN 0750-0475)
  8. Liste des composés, sur beaute-test.com
  9. S. Marrakchi et H.I. Maibach, Sodium Lauryl Sulfate-Induced Irritation in the Human Face: Regional and Age-Related Differences, Department of Dermatology, School of Medicine, University of California, San Francisco, Calif., in Skin pharmacology and physiology, Journal of Pharmacological and Biological Research, vol. 19, no 3, 2006
  10. CIR publication, Final Report on the Safety Assessment of Sodium Lauryl Sulfate and Ammonium Lauryl Sulfate, Journal of the American College of Toxicology, 1983, vol. 2, no 7, p. 127-181.
  11. H. Loffler, I. Effendy, Skin susceptibility of atopic individuals, Department of Dermatology, Université de Marbourg, Allemagne. Contact Dermatitis, mai 1999 ; 40(5):239-42. PMID 10344477
  12. Rumor: Sodium Lauryl Sulfate Causes Cancer, The Cosmetic, Toiletry, and Fragrance Association, 13 octobre 2000
  13. L. Chahine, N. Sempson, C. Wagoner, The effect of sodium lauryl sulfate on recurrent aphthous ulcers: a clinical study, Compend. Contin. Educ. Dent., décembre 1997 ; 18(12):1238-40. PMID 9656847
  14. B.B. Herlofson, P. Barkvoll, The effect of two toothpaste detergents on the frequency of recurrent aphthous ulcers, Acta Odontol. Scand., juin 1996 ; 54(3):150-3. PMID 8811135
  15. KS. Yoon, JR. Gao, SH. Lee, JM. Clark, L. Brown, D. Taplin, Permethrin-resistant human head lice, Pediculus capitis, and their treatment, Arch. Dermatol. 2003 ; 139:994-1000
  16. H. Collignon et F. Menegaux, Exposition aux pesticides d'usage domestique et risque de leucémie aiguë chez l'enfant, Médecine & enfance, 2006, 26(6), 338-340 (résumé)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la chimie
  • Nettoyage et hygiène
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.