Sercquiais
Le sercquiais (en sercquiais : Serkyee) est une variété de langue normande parlée à l'île Anglo-Normande de Sercq. Il est proche du normand continental (haguais).
Sercquiais Sèrtchais | |
Pays | Sercq |
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Nombre de locuteurs | Environ 15, quelques dizaines de personnes en plus le comprenant |
Écriture | Alphabet latin |
Classification par famille | |
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Il remonte au jersiais apporté à Sercq au XVIe siècle lors de la colonisation de l’île, inhabitée à cette époque, par quarante familles jersiaises de Saint-Ouen[1], cependant influencé depuis par le guernesiais (dialecte de Guernesey). Il est encore parlé par les habitants les plus âgés de l'île. Même si le lexique est fortement anglicisé, la phonologie retient des éléments perdus dans le jersiais depuis le XVIe siècle.
Il a grandement souffert récemment en raison d'un fort afflux d'exilés fiscaux venus d'Angleterre, ainsi que de la négligence officielle.
Si le sercquiais est proche du jersiais, l'auregnais (dialecte d'Aurigny) était proche du guernesiais.
Conjugaison des verbes
Les origines saint-ouennaises du sercquiais se remarquent dans les formes des 2e et 3e personnes du pluriel au prétérit. Le sercquiais utilise une terminaison en -dr typique du dialecte saint-ouennais du jersiais, mais généralement inusitée autre part à Jersey (ni de nos jours par les plus jeunes locuteurs de Saint-Ouen).
Sercquiais | Jersiais (St. Ouennais) | Jersiais standard | Français |
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i vuliidr | i' voulîdrent | i' voulîtent | ils voulurent |
uu paaliidr | ou pâlîdres | ou pâlîtes | vous parlâtes |
i füüdr | i' fûdrent | i' fûtent | ils furent |
uu prẽẽdr | ou prîndres | ou prîntes | vous prîtes |
Sercquiais écrit
Relativement peu de sercquiais a été transcrit, et étant donné qu'il n'y a aucune forme communément acceptée, il a été l'objet d'une certaine méfiance. Dame Sybil Hathaway, qui en était elle-même locutrice, disait que le sercquiais ne pourrait « jamais être écrit » et depuis, ce mythe s'est perpétué.
Le plus ancien texte publié en sercquiais jusqu'ici est la parabole du semeur de l'Évangile selon Matthieu. Le prince Louis Lucien Bonaparte, linguiste, visita les îles anglo-normandes en septembre 1862 afin de transcrire des échantillons des variétés de langue insulaires, qu'il a subséquemment publiés en 1863.
- Banderoles en langue sercquiaise au festival de folk de Sercq.
- Le sercquais à l'honneur lors du festival folklorique de Sercq (J'oïme la musique, mé).
- La langue sercquaise à l'honneur s'affiche sur les vêtements lors du Festival de folk de Sercq.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Lexicon of Sark Norman French, Anthony J. Liddicoat, Munich 2001
- A Grammar of the Norman French of the Channel Islands, Anthony Liddicoat, Berlin 1994
Articles connexes
Liens externes
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