Secours national

Le Secours national est un organisme de solidarité qui précède l'Entraide française de 1914 à 1944.

Histoire

Première Guerre mondiale

Le Secours national était un organisme français créé le , à l'initiative d'Albert Kahn (trois jours après la déclaration de la Première Guerre mondiale), chargé d’apporter de l'aide aux militaires, à leurs familles ainsi qu'aux populations civiles victimes, en épaulant les services sociaux.

Il fit l'objet d'un appel lancé par L’Homme enchaîné, afin de recueillir des vêtements à envoyer aux soldats, qui manquaient de vêtements chauds dans les tranchées.

Le mathématicien Paul Appell en est le premier président[1],[2]. Un décret du le reconnaît d’utilité publique.

Seconde Guerre mondiale

Au début de la Seconde Guerre mondiale, l’institution est réactivée par un décret du .

Par un décret du , une ouverture de crédit de 50 millions de francs est allouée au Secours national. Un autre décret, en date du , attribue à l’organisme le produit de la liquidation des biens des Français déchus de leur nationalité[3]. Le décret du , lendemain de la promulgation du premier statut des Juifs, place le Secours national sous la haute autorité du maréchal Pétain.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le Secours national est dirigé au niveau national par Georges Pichat, ancien vice-président du Conseil d’État, assisté dans sa tâche par Jean Toutée, membre également du Conseil d’État. Le Secours national échappe au contrôle des préfets régionaux.

L’organisme, puissant instrument de propagande, prend une importance croissante au fil des années de la collaboration. Il a le monopole des appels publics à la générosité, et bénéficie de subventions de l’État et des collectivités locales. Le produit de la loterie nationale lui est attribué à partir d’[4],[5],[6],[7],[8].

Il agit aussi sous le nom d'« Entraide d'hiver du Maréchal » (l'Allemagne nazie avait à partir de 1933 le « Winterhilfswerk »; les Pays-Bas occupés eurent le « WinterHulp »).

En 1944, après la Libération, il devient l’Entraide française. Charles de Gaulle nomma Raoul Dautry à sa tête, puis Justin Godart.

Références

  1. Paul Appell, Souvenirs d'un alsacien 1858-1922, (lire en ligne), p. 252
  2. Exemple d'affiche : Journée Serbe du 25 juin 1916.
  3. JORF n° 0180 du 24 juillet 1940
  4. Code 24W8, Archives de Paris. Les archives du Secours National sont éparpillées dans différents fonds d’archives, les archives concernant le Secours National sont regroupées sous la code 24W. Sur la Maison d'enfants de Sèvres du Secours National, et la direction parisienne, on pourra également consulter les rapports de J. Steib et Gaffe, Archives Nationales 307 AP 160, Fonds Dautry
  5. guerres-et-conflits, « Secours national », sur Guerres-et-conflits (consulté le )
  6. Jean-Pierre Le Crom, « Lutter contre la faim : le rôle du Secours national », Presses universitaires de Rennes, (lire en ligne, consulté le )
  7. Francisco Rubio, « L’humanitaire sous Pétain. Jean-Pierre Le Crom, Au secours maréchal ! L’instrumentalisation de l’humanitaire (1940-1944), Paris, PUF, 2013 », Humanitaire. Enjeux, pratiques, débats, no 37, , p. 109–110 (ISSN 1624-4184, lire en ligne, consulté le )
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