Sanctions contre les scientifiques iraniens

Les sanctions contre les scientifiques iraniens comprennent toutes les actions qui limitent de manière directe ou indirecte les activités de la communauté scientifique iranienne. Ces sanctions sont intervenues à cause des différends politiques entre l'Iran et l'Occident (ainsi qu'Israël), auxquelles se rajoutent des soupçons concernant la réalisation d'armes de destruction massive en Iran.

Les États-Unis, plusieurs autres pays occidentaux, ainsi que leurs scientifiques et leurs entreprises limitent le développement des sciences et de la technologie en Iran depuis le début du XXIe siècle.

Cet article traite principalement des limitations imposées aux ressortissants iraniens. Ces sanctions suscitent de vives inquiétudes à propos de leur sens éthique et de leur conformité ou non avec les droits de l'homme.

Limitations imposées par le gouvernement américain

En , le département du Trésor des États-Unis décide que l'édition ou la publication de documents scientifiques provenant d'Iran viole désormais les termes de l'embargo que les États-Unis imposent à ce pays. Les éditeurs et associations scientifiques américains se divisent alors sur le chemin à prendre. L'IEEE, l'American Nuclear Society, l'American chemical society et la Société américaine de microbiologie décident de se conformer aux mesures préconisées par cette politique d'embargo.

Au cours d'une réunion à Washington le de la même année, David Mills, membre du département du Trésor chargé d'appliquer cette politique, déclare aux représentants de trente éditeurs que quiconque souhaitant publier des documents iraniens devrait demander un permis pour le faire auprès du département du Trésor. Il suggère également que les scientifiques américains collaborant avec des Iraniens puissent être poursuivis en justice[1].

Sanctions de l'université de l'État de Floride

En , l'administration de l'université publie un nouveau règlement limitant le travail des scientifiques iraniens avec leur établissement. Elle fait cesser toute la recherche en provenance de Floride en Iran en rendant illégal le déplacement de scientifiques employés par des instituts financés par l'État dans ce pays. Aucun scientifique de Floride ne peut désormais collaborer avec des collègues iraniens, ni avoir un lien ou contact quelconques avec ce pays[2].

L'IEEE et ses sanctions

L'IEEE publie environ 30 % de tous les documents scientifiques concernant l'informatique, l'électronique, et le génie électrique. Cet institut a 380 000 membres dans 150 pays. En , il retire certains avantages à ses 1 700 membres iraniens, comme l'utilisation du logo de l'institution pour promouvoir leurs activités, l'accès à ses publications en ligne, et l'accès aux demandes d'emploi[3].

Selon Fredun Hodjabri, président de l'Association de l'université de technologie de Sharif qui est une ONG représentant les étudiants, l'administration et les anciens élèves de l'université iranienne, le dossier débute lorsque des agents de l'IEEE déterminent qu'ils iraient à l'encontre de sanction de l'OFAC s'ils laissaient une conférence en Iran avoir lieu. Dans une lettre adressée aux membres de l'IEEE de l'université de Téhéran datée du , le président de l'IEEE, Joel Snyder, écrit que « l'IEEE ne peut plus offrir aucun avantage d'adhésion ni soutenir des activités » en Iran. L'IEEE bloque les comptes de messagerie électronique mis à disposition des membres iraniens par l'institution peu de temps après, d'après Hodjabri[3].

Des lettres de protestation envoyées pendant des mois de la part de la communauté d'ingénieurs iraniens n'ont pas fait changer l'IEEE de position. L'institut a refusé de répondre aux questions de la part de Science[3].

Entrée en territoire américain refusée aux membres de l'université Sharif

Plus de 80 membres de l'université de technologie de Sharif, qui s'étaient vu remettre des visas pour assister spécifiquement à la IVe réunion et conférence internationale de l'association de l'université, dont il était prévu qu'elle ait lieu à Santa Clara, se sont vu refuser l'entrée aux États-Unis. Ils furent traités de manière très sévère, incarcérés et enchaînés, ainsi que les membres de leurs familles[4],[5],[6].

Le , le président de l'association, Zahed Sheikholeslami, écrivit à la secrétaire d'État américaine, Condoleezza Rice, pour se plaindre des mauvais traitements subis par ces professionnels iraniens lors de leur récente tentative de se rendre aux États-Unis de manière légale[7].

Incident relatif au projet SESAME

Le gouvernement égyptien a refusé des visas à trente-cinq scientifiques iraniens invités à Alexandrie pour une réunion des membres du projet Synchrotron-light for Experimental Science and Applications in the Middle East (SESAME). Les scientifiques iraniens disent ne pas avoir reçu de réponse de la part de l'ambassade égyptienne à Téhéran après avoir soumis leurs demandes de visa au moins six semaines à l'avance. Des contingents iraniens ont déjà assisté à quatre autres réunions dans la région[8].

Critiques

Une porte-parole de l'Union américaine de géophysique, qui a une douzaine de membres en Iran, déclare que l'AGU ne considère pas que la publication soit une question de commerce et donc « accepte du travail venant de n'importe où. » L'American Society of Mechanical Engineers reprend ce point de vue, ainsi que l'Association américaine pour l'avancement des sciences, qui publie Science. Monica Bradford, éditrice du magazine, déclare : « on n'impose aucune restriction, ni sur la proposition, ni sur la publication des articles basés sur des sanctions économiques ou autres. »

Notes et références

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