Samuel Hoare

Samuel John Gurney Hoare, né le et mort le , 1er vicomte Templewood, aussi connu en tant que Sir Samuel Hoare, est un homme politique britannique, membre éminent du parti conservateur.

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Biographie

Un pur produit de l'Establishment

Fils de Samuel Hoare (1er baronnet) il est élevé à Harrow puis au New College de l'Université d'Oxford où il obtient un First Class BA en 1903 et un MA en 1910, et y étudie les classiques (latin et grec) puis l'Histoire Moderne, avant d'être coopté comme Honorary Fellow. Sa famille et lui-même, sont de tradition anglo-catholique.

Membre de plusieurs cabinets ministériels dans les années 1920 et 1930, il a été notamment Secrétaire d'État à l'Inde ; à ce poste, il amorce l'India Bill pour accorder à l'Inde le statut de Dominion, à l'égal du Canada, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et de l'Afrique du Sud, ce qui le fait entrer en conflit avec Chuchill, très opposé à toute évolution statutaire qui serait le début du démembrement de l'Empire. Puis, il devient Lord privy seal, ministre des Affaires étrangères et ministre de l'Intérieur, fonctions dans lesquelles il a conduit une réforme profonde du système pénitentiaire britannique, abolissant notamment les châtiments corporels et tentant de mettre fin à la peine de mort, mais cette réforme fut ajournée en raison du début de la seconde Guerre mondiale.

Tenté par le pacifisme

Il a également été un membre actif du Cliveden Set, groupe informel qui, sous la direction de Lady Astor, militait pour une politique d'apaisement à l'égard d'Hitler dans les années 1930. Cet engagement politique fit que le Parti Travailliste, en , exigea son départ du gouvernement, avant de constituer le Cabinet de coalition avec le Parti libéral sous la direction de Winston Churchill.

Un diplomate en mission spéciale

Proche de l'Église catholique, il est alors nommé ambassadeur en Espagne pendant la guerre et a contribué au maintien de la neutralité espagnole, malgré des relations parfois houleuses avec le gouvernement du général Franco.

Ainsi, dès son arrivée à Madrid, il demande une audience au ministre des Affaires étrangères, Beigbeder, pour lui demander si l'Espagne va accorder des bases navales en Méditerranée à Hitler et se voit immédiatement rassuré sur ce plan[1]. Plus tard, son ambassade affrontera des militants de la Phalange, envoyés par Ramón Serrano Súñer , manifester bruyamment sous ses fenêtres. À partir des années 1942/43, il juge les déclarations publiques contradictoires du Caudillo, en fonction de l'évolution de la guerre, comme la preuve de "la tortueuse intelligence de Franco"[2] Au cours de l'été 42, il parcourt l'Espagne, prend contact avec les milieux d'affaires, tous anglophiles et le Primat d'Espagne, anti-nazi, comme lui.

Le gouvernement britannique misa sur l'hostilité des principaux chefs de l'armée espagnole contre Suñer et n'hésita pas à verser 13 millions de dollars à trente généraux pour qu'ils entravent le pouvoir de Suñer[3].

En , il considère comme un grand succès le départ de Súñer du ministère des Affaires Etrangères et son remplacement par Jordana, ouvertement pro-Alliés.

Le , Hoare rencontre Franco dans sa résidence d'été de Corogne et est irrité par le maintien d'une propagande ouvertement pro-allemande et écrit que le Caudillo "s'abrite derrière les nuées opaques de sa béate suffisance"[4] .

Tout au long de sa mission, Hoare alterna les pressions diverses sur le régime franquiste, en fermant ou libérant le ravitaillement de l'Espagne en blé et en pétrole, denrées importées exclusivement du continent américain (États-Unis, Canada) indispensables à la survie du régime, en fonction des positions espagnoles dans le conflit mondial[5].

Sa mission délicate consistant à éloigner au maximum l'Espagne du Reich se termina en 1944, après le débarquement en Normandie, est considérée comme un succès.

Voir aussi

Articles connexes

Références

  1. Maurice Schumann, Un Certain 18 Juin, Paris, Plon, , 307 p., P.213/214
  2. Max Gallo, Histoire de l'Espagne Franquiste, Paris, Marabout Université, , 490 p., P.134
  3. Anthony Beevor, La Guerre d'Espagne, Paris, Calmann-Lévy, , 888 p., P.732
  4. Max Gallo, Histoire de l'Espagne Franquiste, Paris, Marabout Université, , 490 p., P.151
  5. Emmanuel Huyghues Despointes, Les Grandes Dates de l'Occident, Paris, Dualpha Editions, , 394 p., P.163

Liens externes

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