Samuel Fauche

Samuel Fauche, né le à Neuchâtel et décédé le dans la même ville, est un libraire et éditeur neuchâtelois.

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Biographie

Fils de Jean-Rodolphe Fauche, forestier, et de Suzanne Berthoud, Samuel Fauche est né le 15 novembre 1732 à Neuchâtel, dans la principauté du même nom[1],[2]. Il est d'abord scolarisé à la Maison de Charité de Neuchâtel, puis effectue un apprentissage de libraire chez Mussi, à Morat, dans l'actuel canton suisse de Fribourg, à partir de 1746[1]. Il est ensuite compagnie relieur à Lausanne, chez François Grasset[1].

En 1753, Samuel Fauche inaugure sa propre librairie dans sa ville natale de Neuchâtel[1]. En plus de son activité de libraire, il édite de temps à autres des livres de piété et des documents officiels[2]. À partir de 1759, les imprimeurs de l'Encyclopédie Le Breton, Briasson, David et Durand l'utilisent comme couverture éditoriale à la suite de la révocation du privilège dont ils jouissaient jusque-là[1],[2]. Dans les années 1760, il cherche à éditeurs les œuvres de Jean-Jacques Rousseau, mais l'impression des Lettres écrites de la Montagne fait scandale et le projet s'arrête-là[2]. En 1769, il est, avec Jonas Pierre Berthoud, Jean Elie Bertrand et Frédéric Samuel Ostervald, l'un des fondateurs de la Société typographique neuchâteloise[1]. Trois ans plus tard, ses associés l'expulsent de cette Société après qu'il a publié un pamphlet, le Gazetier cuirassé, à son compte, sans en informer ses associés[1],[2]. Ces derniers lui intentent alors un procès[2].

Il fonde sa propre imprimerie dès 1773 et obtient le statut de maître-imprimeur le 21 septembre de la même année[1],[2]. À partir de 1778, il publie des ouvrages scientifiques, des œuvres d'écrivains français qui ne peuvent être publiés en France, ainsi que des contrefaçons[1]. Il publie notamment des livres scientifiques de Charles Bonnet et d'Horace Bénédict de Saussure[2]. La publication d'ouvrages scientifiques tels que ceux de Charles Bonnet demande des ressources importantes et Fauche doit emprunter auprès de bailleurs de fonds tels que Daniel et Henri de Meuron[2]. La publication des œuvres de Bonnet, en deux éditions, l'une en dix volumes et l'autre en dix-huit volumes, est considérées comme l'une des entreprises éditoriales les plus importantes dans la Neuchâtel du XVIIIe siècle[2]. La publication d’œuvres plus littéraires telles que celles du comte de Mirabeau et de Louis-Sébastien Mercier est moins prestigieuse, mais plus profitable que celle de livres scientifiques[2]. La publication de l'Essai sur le despotisme de Mirabeau en 1775 est ainsi un succès[2].

L'imprimerie de Samuel Fauche connaît des difficultés financières dès 1781, lorsque son fils aîné Jonas Fauche et son beau-fils Jérémie Witel fondent leur propre imprimerie sous la raison Fauche fils aîné et Cie et rachètent les droits du Tableau de Paris de Mercier[1],[2]. Cinq ans plus tard, ses autres fils Pierre François Fauche, qui dirige les comptoirs de Brunswick et de Hambourg, et Louis Fauche-Borel, qui gère la librairie à Neuchâtel, rachètent chacun la partie de l'entreprise dont ils sont responsables[1],[2]. Samuel Fauche conserve ses presses et recommence à imprimer des ouvrages de moindre envergure, comme à ses débuts[2].

Samuel Fauche décède le 10 avril 1803 à Neuchâtel[1].

Notes et références

  1. Anne Jeanneret-de-Rougemont, « Fauche, Samuel » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. Michel Schlup, Biographies neuchâteloises, t. 1 : De saint Guillaume à la fin des Lumières, Hauterive, Éditions Gilles Attinger, , 287 p. (ISBN 2-88256-081-8), « Samuel Fauche - Libraire-imprimeur et éditeur (1732-1803) », p. 83-89

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