Salvadora Medina Onrubia

Salvadora Medina Onrubia de Botana, parfois surnommée « La Venus Roja »[1], née le à La Plata (Argentine) et décédée le à Buenos Aires, est une romancière, poétesse, dramaturge, anarchiste et féministe argentine.

Elle commence à écrire très jeune, en collaborant à différents journaux tels La Protesta (es), Diario Crítica (es), La Nación, El Hogar, Caras y Caretas.

Elle fait une brillante carrière d’auteure dramatique. Ses nombreuses pièces telles Alma fuerte (1913) et Las descentradas (1928) reçoivent un accueil positif de la critique. Elle développe également le théâtre pour enfants[n 1].

Biographie

Elle passe son enfance à Gualeguay, où elle mène des études pour devenir enseignante[2]. Très jeune, elle a son premier fils, Carlos Natalio (Pitón), comme mère célibataire[1].

En 1914, elle s'installe à Buenos Aires où elle collabore au journal La Protesta (es), anarcho-syndicaliste, publiée par la Federación Obrera Regional Argentina (FORA)[1].

Elle participe activement aux événements de la Semaine tragique, à Buenos Aires, du 7 au , marquée par une série de grèves et de manifestations ouvrières.

Activiste pendant l'« affaire Simón Radowitzky »

En 1909, Simón Radowitzky tente d'assassiner le chef de police de Buenos Aires, responsable de la répression brutale de la Semana Roja (Argentina) (es). Radowitzky est incarcéré dans la sinistre colonie pénitentiaire d'Ushuaia, Province de Terre de Feu (Argentine)[3].

Salvadora s'implique pleinement dans les campagnes successives en faveur de l'amnistie de Radowitzky. Finalement, au cours d'une audience, le , elle obtient du président Hipólito Yrigoyen qu'il officialise la décision d'amnistier Radowitzky[n 2],[4]

Natalio Félix Botana (es) en 1927.

Journaliste et directrice de presse

Diario Crítica (es), 8 août 1941.

En 1915, elle se marie avec Natalio Félix Botana (es), fondateur du quotidien Diario Crítica (es)[5], qu'elle dirige après la mort de son mari le , faisant d'elle la première femme à être à la tête d'un journal[6].

Elle a trois enfants avec Natalio Félix Botana qui adopte son premier né.

Le , après la fermeture par la dictature militaire de José Félix Uriburu du journal Diario Crítica (es), elle est emprisonnée avec son mari et une trentaine de journalistes[6]. Un groupe d'intellectuels demande à Uriburu sa « mansuétude » pour Salvadora et sa « triple condition de femme, poétesse et mère ». Cette dernière refuse les conditions de sa libération et exprime son mépris au général Uriburu dans une lettre qu'elle écrit en prison[7].

Descendance

Commentaire

Juana Rouco Buela, Salvadora Medina Onrubia et Virginia Bolten forment un trio exemplaire du féminisme libertaire argentin durant cette période[9].

Publications

Théâtre
  • Las Descentradas, 1929
  • La casa de enfrente, 1926
Nouvelles
  • El vaso intacto y otros cuentos, 1926
  • El libro himilde y doliente
Poésie
  • La rueca milagrosa
  • El misal de mi yoga
Romans
  • Akasha
Essai

Crítica y su verdad, Buenos Aires, Edición especial de la autora, 1958, (OCLC 3066278).

Notes et références

Notes

  1. « Salvadora Medina Onrubia de Botana (1894-1972), grande bourgeoise et anarcho-féministe, fut une dramaturge reconnue. Elle s’intéresse au théâtre par vocation artistique mais aussi pour des motifs politiques. Sa pièce Alma fuerte (1913) est la première œuvre théâtrale anarchiste écrite par une femme dans le Río de la Plata. Salvadora connaîtra ensuite, à Buenos Aires, une brillante carrière d’auteure dramatique que la culture officielle tentera plus tard d’étouffer et d’effacer. Las descentradas (1928), œuvre clef de l’anarcho-féminisme, sera acclamée par la critique. », Lionel Souquet, Copi et Puig, ovnis du théâtre argentin ?, ILCEA, 22|2015, [lire en ligne].
  2. « Yrigoyen officialise sa décision d’amnistier Radowitzky au cours d’une audience le 14 avril 1930 avec Salvadora Medina Onrubia. Libertaire, féministe et écrivaine, elle écrit pendant des années de nombreux articles, lettres publiques et organise des rencontres avec des «personnalités politiques» pour demander son amnistie. Elle est soupçonnée d’avoir financé l’évasion de 1918. Elle restera en contact, par lettres, avec Radowitzky jusqu’à la mort de celui-ci. », Entre travaux forcés & pressions politiques, in Anonyme, De la Russie à l'Argentine, 2017, [lire en ligne].

Références

  1. Salvadora Medina Onrubia (1894-1972), Estel Negre, notice biographique.
  2. (es) « https://hlafuente.files.wordpress.com/2012/02/salvadora.pdf »
  3. Anonyme, De la Russie à l'Argentine. Parcours d'un anarchiste au début du XXème siècle, 2017, lire en ligne, PDF.
  4. Hélène Finet, Le monstre dans le discours politique argentin : de la légende noire de l’anarchisme au combat contre la bête immonde, in Francis Desvois (éd.), Le Monstre (Espagne et Amérique Latine), Paris, L’Harmattan, 2009, page 18, note 69, lire en ligne.
  5. Christine Legrand, La sulfureuse légende de Natalio Botana, Le Monde, 6 mai 2009, [lire en ligne].
  6. (es) « Salvadora Medina Onrubia, la "descentrada" que se animó a todo », sur Infobae (consulté le )
  7. De anarquistas y feministas, mujeres latinoamericanas a principio del siglo XX. Por María Rosa Figari, María Marta Howhannesiann, Laura Sachetti. En revista PoSible, Serie centenario bicentenario, Ed. El Agora.
  8. Source : bio de Copi sur le site de Christian Bourgois Éditeur.
  9. (es) Cristina Guzzo, Las anarquistas rioplatenses, 1890-1990, Editorial Orbis Press, 2003, (OCLC 66462856).

Bibliographie et sources

  • Hélène Finet, Salvadora Medina Onrubia, dramaturge et militante anarchiste : aux origines de l’identité féminine en Argentine, in Nicolas Balutet (dir.), Contrabandista entre mundos fronterizos. Mélanges offerts au Professeur Hugues Didier, Paris, Publibook, 2010 ([lire en ligne]).
  • Christine Legrand, La sulfureuse légende de Natalio Botana, Le Monde, , [lire en ligne].
  • (es) Cristina Guzzo, Las anarquistas rioplatenses, 1890-1990, Editorial Orbis Press, 2003, (OCLC 66462856).
  • (es) Cristina Guzzo, Luisa Capetillo y Salvadora Medina Onrubia de Botana: Dos íconos anarquistas. Una comparación, Alpha, , Universidad de Los Lagos, Departamento de Humanidades y Arte, [lire en ligne].
  • (ca) Estel Negre : Salvadora Medina Onrubia (1894-1972).
  • (es) Nora Mantelli, Salvadora interpela el canon epistémico. Acerca de la categoría de género como contenido de enseñanza de la literatura. El caso de Salvadora Medina Onrubia, Aljaba, vol.15, 2010, [lire en ligne].
  • (es) Tania Diz, Imaginación falogocéntrica y feminista, diferencia sexual y escritura en Roberto Arlt, Alfonsina Storni, Enrique González Tuñón, Roberto Mariani, Nicolás Olivari, Salvadora Medina Onrubia y María Luisa Carnelli, Buenos Aires, Facultad Latinoamericana de Ciencias Sociales, 2011, [lire en ligne].
  • (es) « Salvadora, la mujer detrás de la leyenda de rebelde roja cabellera », La nación, (lire en ligne, consulté le ).
  • (es) Maxine Molyneux, Movimientos de mujeres en América Latina : estudio teórico comparado, Universitat de València, 2003, p. 25 et suivantes.
Biographie
  • (es) Josefina Delgado, Salvadora : La dueña del Diario Crítica, Editorial Sudamericana, 2005, (ISBN 978-9500726030).

Audiovisuel

  • Daiana Rosenfeld, Berenice Gandullo, Martín Rodríguez, Salvadora, Cine Argentino, 2016.

Articles connexes

Liens externes

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