Saint-Thomas (îles Vierges des États-Unis)

Saint-Thomas est une île qui constitue avec celles de Saint John et Sainte-Croix les îles Vierges des États-Unis, c'est également l'un des trois districts de ce territoire. L'île a une superficie de 81 km2 et comptait 51 000 habitants en 2000. La ville principale est Charlotte-Amélie (en anglais Charlotte Amalie), capitale de l'archipel. Saint-Thomas comptait autrefois parmi les repaires de corsaires, pirates et flibustiers et c'est une zone franche douanière et fiscale (comme d'autres îles des Caraïbes : Saint-Martin, Saba, Saint-Eustache ou Anguilla), ce qui en fait l'un des paradis fiscaux des États-Unis [1].

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Saint-Thomas
Saint Thomas (en)

Pacquereau Bay, Saint-Thomas.
Géographie
Pays États-Unis
Archipel Petites Antilles
Localisation Mer des Caraïbes (océan Atlantique)
Coordonnées 18° 20′ 00″ N, 64° 55′ 00″ O
Superficie 81 km2
Point culminant Mont Crown (474 m)
Administration
Territoire non-incorporé organisé Îles Vierges des États-Unis
Démographie
Population 51 181 hab. (2000)
Densité 631,86 hab./km2
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC-4
Géolocalisation sur la carte : Îles Vierges des États-Unis
Saint-Thomas
Géolocalisation sur la carte : Petites Antilles
Saint-Thomas
Îles aux États-Unis

L'île abrite un petit isolat d'origine française (685 francophones en 1966). Ces descendants de Français sont venus de l'île de Saint-Barthélémy (dépendance de la Guadeloupe) au XVIIe siècle[2]. L'île de Saint-Barthélémy a été colonisée vers le milieu du XVIIe siècle par trente colons normands et bretons (selon Robequain en 1949[3]), sans import d'esclaves car ni le climat ni la conformation de l'île ne se prêtaient aux plantations[2], ce qui s'est traduit par une mise en culture par petites parcelles[4]. L'île resta assez pauvre et une partie de sa population émigra vers Saint-Thomas (dès 1720 selon les registres paroissiaux catholiques)[2],[5].

Historique

La Compagnie néerlandaise des Indes occidentales établit un poste sur Saint-Thomas en 1657. Les Danois conquièrent l'île en 1666 et, en 1672, ils établissent leur contrôle sur toute l'île par le biais de la Compagnie danoise des Indes occidentales et de Guinée. Le terrain est divisé en plantations et la production de canne à sucre devient la principale activité économique. L'économie de Saint-Thomas devient très dépendante du travail des esclaves et de la traite négrière[réf. nécessaire].
En 1685, la compagnie africaine brandebourgeoise prend le contrôle du commerce des esclaves vers Saint-Thomas et loue l'île aux Danois, et pendant quelque temps l'île devient le plus grand marché aux esclaves du monde. Cette location allemande dure jusqu'en 1693[réf. nécessaire].

En 1691, la principale agglomération est rebaptisée Charlotte Amalie en l'honneur de l'épouse de Christian V de Danemark. Par la suite, elle est déclarée port franc par Frédéric V de Danemark.
En , les deux premiers de nombreux missionnaires Moraves venus de Saxe arrivent sur l'île, ils vivent parmi les esclaves et gagnent bientôt leur confiance, ils sont à l'origine de l'Église morave aux Antilles. Une petite communauté juive s'installe à Charlotte-Amélie et construit la plus ancienne synagogue encore utilisée des États-Unis : Beracha Veshalom Vegmiluth hassidim[6].
Alors que le commerce du sucre avait apporté la prospérité à des citoyens libres de l'île, au début du XIXe siècle Saint-Thomas est en déclin. Les exportations sont menacées par les ouragans, la sécheresse et surtout la concurrence américaine. En 1848, l'esclavage est aboli et la hausse des coûts salariaux affaiblit encore la position des producteurs de sucre de Saint-Thomas. Cependant, compte tenu de ses ports et ses fortifications, Saint-Thomas conserve une importance stratégique et dans les années 1860 le gouvernement des États-Unis propose d'acheter l'île et ses voisines au Danemark pour 7,5 millions de dollars. Mais le Congrès s'oppose à ce projet et c'est seulement en 1917 que l'île est finalement achetée au Danemark par les Américains.

En février 1946, s'y déroule la deuxième conférence des Indes Occidentales[7].

Personnalités célèbres

Le géologue français Charles Sainte-Claire Deville est né sur l'île de Saint-Thomas (alors colonie danoise) en 1814, tout comme son frère le chimiste Henri Sainte-Claire Deville en 1818 et le peintre français Camille Pissarro en 1830.

Langue

Bien que la langue principale de l'île soit l'anglais, il reste des minorités linguistiques francophones dans les localités de Frenchtown et de Northside[8]. Le danois a presque disparu mais la toponymie (par exemple les noms de voies, strade, gade) en conserve des traces.

Notes et références

  1. Redon M (2006) Saint-Martin/Sint-Maarten, une petite île divisée pour de grands enjeux. Les Cahiers d'Outre Mer, (2), 233-266 (résumé).
  2. Dyke B (1970) La population de Northside dans l'île Saint-Thomas : un isolat français dans les Antilles. Population (french edition), 1197-1204
  3. Robequin c (1949), St. Bart terre française. Cahiers d'outre-mer, Bordeaux, t; II, n°5, 14-37
  4. Lasserre F (1961) la Guadeloupe, II Bordeaux, Union française d'impression.
  5. Dyke B (1970) Characteristics of potential mates in a small human population. in manuscript.
  6. Arts & Culture US Virgin Island Tourism.
  7. Jacques Leprette, « De la Commission des Caraïbes à l'Organisation des Caraïbes », Annuaire Français de Droit International, vol. 6, no 1, , p. 685–706 (DOI 10.3406/afdi.1960.927, lire en ligne, consulté le ).
  8. Virgin Islands This Week - French Heritage Week.

Voir aussi

Bibliographie

  • Deneault A (2006) Esthétique coloniale, paradis fiscaux et vahinés... In Culture post-coloniale 1961-2006 (pp. 134-143). Autrement.
  • Jacques-Olivier Pesme, Tourisme et développement durable à Saint Thomas (Îles Vierges américaines), Presses Universitaires de Bordeaux, , 210 p. (ISBN 978-2-905081-34-6, lire en ligne)

Articles connexes

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