Saint-Maurice-l'Exil

Saint-Maurice-l'Exil est une commune française située dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Pour les articles homonymes, voir Saint-Maurice.

Saint-Maurice-l'Exil

La mairie.
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Isère
Arrondissement Vienne
Intercommunalité Communauté de communes Entre Bièvre et Rhône
(siège)
Maire
Mandat
Philippe Genty
2020-2026
Code postal 38550
Code commune 38425
Démographie
Population
municipale
6 192 hab. (2018 )
Densité 483 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 24′ 00″ nord, 4° 47′ 00″ est
Altitude 120 m
Min. 139 m
Max. 265 m
Superficie 12,82 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Vienne
(banlieue)
Aire d'attraction Roussillon
(commune du pôle principal)
Élections
Départementales Canton de Vienne-2
Législatives Huitième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Saint-Maurice-l'Exil
Géolocalisation sur la carte : Isère
Saint-Maurice-l'Exil
Géolocalisation sur la carte : France
Saint-Maurice-l'Exil
Géolocalisation sur la carte : France
Saint-Maurice-l'Exil
Liens
Site web Site officiel

    Géographie

    Saint-Maurice-l'Exil est située dans l'aire urbaine de Vienne et dans son unité urbaine.

    Urbanisme

    Typologie

    Saint-Maurice-l'Exil est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Vienne, une agglomération inter-départementale regroupant 25 communes[4] et 95 276 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[5],[6].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Roussillon, dont elle est une commune du pôle principal[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 27 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[7],[8].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (48,1 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (54,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (24,7 %), terres arables (19,4 %), cultures permanentes (18,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (11,9 %), zones agricoles hétérogènes (9,9 %), forêts (6,2 %), eaux continentales[Note 3] (5,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].

    Histoire

    L'histoire de Saint-Maurice remonte aux premiers siècles de notre ère. Sur l'emplacement de la centrale nucléaire de Saint-Alban, des archéologues ont découvert des objets datant du Ier siècle av. J.-C. et d'autres objets datant du Ier siècle ap. J.-C.. On a aussi retrouvé une villa romaine la villa Severiaco (villa de Sévère) qui donna son nom à Sivert qui devint ensuite Givray.

    Origine du nom Saint-Maurice-l'Exil

    Il est nécessaire de préciser que l'origine du nom de Saint-Maurice-l'Exil reste assez controversée. En effet de nombreux textes attestent qu'il a existé, depuis des siècles anciens, deux paroisses bien distinctes, celle d'abord de Saint-Genès-de-l'Exil, qui possédait sa propre église, et la paroisse de St-Maurice-de-l'Exil, qui devint par la suite Saint-Maurice-l'Exil. La disparition de Saint-Genès-de-l'Exil semble être située vers le XIe siècle, car des références, telles que le cartulaire de St André le Bas, de Vienne, cite, en 1055, Ecclésia Sti Genesii de Exilio, alors que plus tard, un cartulaire de Bonnevaux, cite St Maurice de l'Exil.

    L'origine elle-même du nom Saint-Maurice-de-l'Exil, reste assez controversée, car de nombreux historiens et écrivains déclinent chacun leurs hypothèses. Citons l'abbé Granger, qui tend à croire, dans un premier temps, que « de l'exil » n'est qu'une corruption de celui de « l'eisili », qu'on retrouve dans une charte de l'abbaye de Bonnevaux, datant de 1161, et il en déduit naturellement le nom « des îles », finira par apporter des preuves contradictoires, car il retrouvera par la suite, dans un cartulaire de Saint-André-le-Bas, le nom de Saint Maurice de l'Exil, et celui-ci datait de 1055.

    Une seconde hypothèse fut émise par M. Louis Dugas (1855 - 1937) alors propriétaire du château du Colombier, père du peintre Robert Dugas-Vialis, dans son livre "Notice historique sur Saint Maurice de l'Exil" publié en 1924 aux éditions Ph. Remilly de Vienne, qui expliquait que l'origine pouvait venir du mot latin Exsilio aquarum (jaillissement des eaux), et fondait son hypothèse sur le fait, que dans la plaine située au nord-est de Saint-Maurice, on trouve le lieu-dit Sangenay. Cette origine, semblerait être liée au passage dans notre région des Celtes, donc une origine assez ancienne.

    La particule « de l'exil », a trouvé une troisième hypothèse, en la personne d'Ulysse Chevalier, qui explique que le lieu aurait pu être une terre d'exil, d'un personnage romain, mis en « exil » de la vie romaine et qui aurait fondé le territoire de cette commune. Il faut expliquer parallèlement, que la ville de Vienne fut la terre d'exil de nombreux personnages, mis en disgrâce de la vie romaine (Arthélaüs, fils d'Hérode le Grand, entre 10 et 15 apr. J.-C., et de retour en grâce en 39, aurait pu être l'un des fondateurs des premières constructions dans notre territoire).

    L'origine de « l'Exil » reste donc assez incertaine, mais la séparation entre les deux paroisses, demeure quant à elle bien distincte. D'abord communes proches, Saint-Genès disparaîtra vers le XIe siècle, alors que Saint-Maurice existera toujours, d'abord sous le patronyme de « de l'Exil », puis « l'Exil ».

    Historique

    Dès le Ve siècle, le territoire de Saint-Maurice est dépendant des seigneurs de Roussillon. En 1275, un testament de Guillaume de Roussillon (ville principale actuelle du canton de Roussillon) parle de Saint-Genès et de Saint-Maurice-l'Exil, ce qui prouve que ces deux communes avaient bel et bien existé. Ce sire Guillaume de Roussillon mourut au cours de la huitième croisade ainsi que quelques Samaritains qui étaient parti avec lui. Dans les chartes des seigneurs de Roussillon est mentionné au XIe siècle le nom de « Givret » (château que des seigneurs firent élever en 1250) qui s'écrit actuellement Givray et qui est un quartier de Saint-Maurice-l'Exil.

    Guillaume de Roussillon n'a absolument pas participé à la 8e croisade. Cette croisade a été close le avec la mort de saint Louis à Tunis. Par contre il était accompagné de son fils Philippe III le Hardi qui dès son retour en à Paris envisagera de confier une mission spécifique pour la Terre Sainte à un homme digne de confiance. Cet homme sera pour tout un tas de bonnes raisons Guillaume de Roussillon. Le concile de Lyon de 1274 sous la présence du nouveau pape, entérina cette petite expédition en Terre Sainte qui n'est en aucun cas une croisade, plus personne n'y croit. Guillaume de Roussillon dont la famille était une des plus puissantes dans le Lyonnais avec celle du Forez accepta bien qu'il fût l'aîné et qu'il ait charge de famille. Il va mettre un an pour ranger ses affaires, faire un testament et embarquer à Aigues-Mortes courant . Il arrive à Saint-Jean-d'Acre en décembre où il est accueilli par Guillaume de Beaujeu, Grand Maître des Templiers. Voilà la vraie histoire, il disparaît fin 1277…

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1906 ? Baron Emilien Pasquier de Franclieu  ?  
     ? décembre 1941
    (démission d'office)
    M. Marchand  ? Révoqué par le Gouvernement de Vichy[11]
    1947 1965 Albert Cappiot CNIP  
    1968  ? André Lecher FGDS  
    mars 2001 mars 2014 Francis Charvet DVG  
    mars 2014 En cours Philippe Genty DVG Cadre supérieur[12]

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[14].

    En 2018, la commune comptait 6 192 habitants[Note 4], en augmentation de 3,13 % par rapport à 2013 (Isère : +2,28 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
    5456796929228179709841 0051 008
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    1 0771 1381 1441 0089911 0141 0261 1211 084
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    8448259699749761 1131 0871 3522 568
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012 2017
    3 4333 7354 0705 2185 5155 5265 5235 9956 141
    2018 - - - - - - - -
    6 192--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[16].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    La Centrale nucléaire de Saint-Alban se situe en partie sur le territoire communal. En 2014, elle a produit 17,7 milliards de kWh soit environ 30 % des besoins de la région Rhône-Alpes[17].

    Culture locale et patrimoine

    Le patois de Saint-Maurice-l'Exil est décrit par Maurice Rivière-Bertrand dans les Notes en appendice de la traduction en dialecte dauphinois de Mireille de Frédéric Mistral[18].

    Lieux et monuments

    • L'église Saint-Blaise, attenante au vieux cimetière. Église romane datant du XIIIe siècle.
    • Le château de Givray, construit au XIIe siècle où avant se trouvait une maison forte, remanié au XVIIe siècle[19].
    • La Centrale nucléaire de Saint-Alban est ouverte au public.
    • L'église du Christ Sauveur, construite en 1967[20].

    Patrimoine naturel

    La réserve naturelle de l'île de la Platière s'étend partiellement sur le territoire de la commune de St Maurice l'Exil, en rive gauche du fleuve Rhône;

    Personnalités liées à la commune

    • Saint Pierre de Tarentaise (1102-1174), natif, archevêque de Tarentaise, fondateur de l'abbaye de Tamié.
    • François-Emmanuel Verguin, chimiste, découvre en 1859, dans son laboratoire de Saint-Maurice-l'Exil, le colorant magenta ou fuchsine.
    • Maurice Laurent Rivière dit Maurice Rivière-Bertrand, né à Saint-Maurice-l'Exil et décédé en 1911 à Vienne, beau-père de Frédéric Mistral, industriel, poète et membre du Félibrige.
    • Félix Charmetant (1844-1921), natif de la commune, missionnaire de l'institut des Pères blancs, puis directeur de l'Œuvre d'Orient (cousin de Frédéric Mistral).
    • Robert Dugas-Vialis (1883-1965), natif de la commune, artiste peintre et propriétaire du château du Colombier à Saint-Maurice-L'Exil jusqu'à sa vente en 1950. Il a notamment peint la fresque de la vieille église, Saint-Blaise du vieux village de Saint-Maurice-L'Eglise.

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Unité urbaine 2020 de Vienne », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    5. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    6. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    7. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    9. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    10. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    11. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96189538/f11.item.r=canton.zoom
    12. https://www.lemonde.fr/auvergne-rhone-alpes/isere,38/saint-maurice-l-exil,38425/
    13. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    14. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    15. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    16. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    17. « La centrale nucléaire de Saint-Alban Saint-Maurice : une production d’électricité au cœur de la région Rhône-Alpes », sur https://www.edf.fr/, (consulté le ).
    18. Frédéric Mistral, Muereglie. Traduction en dialecte dauphinois de Mireille de Frédéric Mistral, précédée de notes sur le langage de Saint-Maurice de l'Exil, et suivie d'un appendice, par Maurice Rivière-Bertrand, Éd. Société pour l'étude des langues romanes, Montpellier, 1881.
    19. Eric Tasset, Châteaux forts de l'Isère : Grenoble et le Nord de son arrondissement, Grenoble, éditions de Belledonne, , 741 p. (ISBN 2-911148-66-5), p. 701.
    20. « Paroisse catholique - Saint Maurice l'Exil », sur www.ville-st-maurice-exil.fr (consulté le ).

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    • Portail des communes de France
    • Portail de l’Isère
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.