Saint-Georges-de-la-Mine

Saint Georges de la Mine (en portugais São Jorge da Mina) est un fort construit par les Portugais en 1482 à Elmina au Ghana. C'est, avec le fort Saint Jacques, l'un des deux forts bâtis par les Européens dans ce lieu commercial de la côte de Guinée. C'est ce fort qui est à l'origine de la ville d'Elmina et de son nom, ainsi que le l'importance commerciale de la côte de l'Or.

Le fort de Saint Georges de la Mine à Elmina, Ghana.

Le fort portugais de Saint Georges de la Mine

Il semblerait que le site aurait pu être visité par des marins en provenance de Dieppe, Normandie en 1383 et abandonné en 1414[1],[2].

En 1470, des marins portugais arrivent devant un gros village situé de part et d’autre de l’embouchure d’un fleuve que les habitants nomment la Benya. Comme la moitié ouest appartient au royaume Fetu et l’autre à celui d’Eguafon les Portugais nomment l’agglomération « Aldeia das duas Partes », ou « Village en deux parties ». C’est là qu’en 1482, Diogo de Azambuja édifie le fort de Saint Georges de la Mine.

En 1482, Diogo de Azambuja part avec 600 hommes pour fonder un fort sur la côte africaine afin de protéger les richesses portugaises des concurrences européennes. Il négocie avec le roi local d’Eguafo, Nana Kwamena Ansah. Après avoir insisté sur les beautés du catholicisme et avoir proposé de se convertir, il lui demande l’autorisation de construire un fort sur les hauteurs de son village. Après un premier refus, il faut à Azambuja jouer de toute sa rhétorique et offrir beaucoup de cadeaux pour que les ouvriers se mettent au travail. 20 jours plus tard, ils achèvent la première enceinte du fort sur un plan carré avec quatre tours. Le succès de la construction est immédiat et les richesses débarquées à Lisbonne encouragent la création de la Compagnie de Guinée.

São Jorge da Mina est aujourd'hui un port du Ghana (autrefois la Côte de l'Or). C'est le premier comptoir commercial construit sur la côte de Guinée (Golfe de Guinée) et la plus ancienne construction européenne qui existe encore aujourd'hui au sud du Sahara. Il est évident que les Portugais qui y installèrent des canons et une garnison importante avaient l’intention de s’établir durablement et, le cas échéant, d’avoir recours à la force contre les autres puissances maritimes européennes et contre les pouvoirs indigènes. D'abord établi comme un comptoir commercial, le fort devait devenir assez rapidement la tête de pont portugaise de toute l’Afrique de l’Ouest et un des principaux centres de traite négrière de la toute la côte de Guinée[3]. Cette activité devait faire la fortune de la cité.

Après la disparition du monopole portugais : Néerlandais et Britanniques

En 1637, la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales s'empare du fort de Saint Georges de la Mine avec l'aide de l'Eguafo voisin. Les Hollandais en effet ne reconnaissaient pas le monopole portugais sur cette région du monde. Ce monopole procédait d'un accord entre Portugais et Espagnols concrétisé par les traités d'Alcaçovas (1479) et de Tordesillas (1494). Les Hollandais s'emparèrent donc des différentes installations militaires et commerciales portugaises de la côte de l'Ouest africain. Le commerce des esclaves continue avec les Néerlandais jusqu'à 1814.

En 1872 la Côte de l'Or y compris le fort, devient une possession de l'Empire britannique. La colonie devient indépendante en 1957 sous le nom de Ghana et la ville prend le nom d'Elmina.

Personnalité

Bibliographie

  • Joseph B. Ballong-Wen-Mewuda, São Jorge da Mina: 1482-1637, Paris, Fondation Calouste Gulbenkian, Centre Culturel Portugais, , 394 p. (ISBN 9789729587139)

Filmographie

Notes et références

  1. Fourteenth Century Normans in West Africa, Kaye Louise Centers, Western Michigan University, 1970
  2. Notice historique sur les établissements français des côtes occidentales d'Afrique, Édouard Barthélemy, 1848
  3. Nom donné par les explorateurs européens à la partie de la côte africaine qui permettait d'accéder au marché de Djenné, sur le Niger. De ce nom découle celui de golfe de Guinée et le nom de trois États situés sur cette côte de Guinée (homonymie) : la Guinée-Bissau, la Guinée et la Guinée équatoriale.

Liens externes

Voir aussi

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  • Portail de l’esclavage
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