Saint-Christophe-sur-le-Nais
Saint-Christophe-sur-le-Nais est une commune française située dans le département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire.
Pour les articles homonymes, voir Saint-Christophe.
Saint-Christophe-sur-le-Nais | |
Le chapelle Saint-Gilles. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Centre-Val de Loire |
Département | Indre-et-Loire |
Arrondissement | Chinon |
Intercommunalité | Communauté de communes de Gâtine et Choisilles - Pays de Racan |
Maire Mandat |
Catherine Lemaire 2020-2026 |
Code postal | 37370 |
Code commune | 37213 |
Démographie | |
Gentilé | Christophoriens |
Population municipale |
1 119 hab. (2018 ) |
Densité | 61 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 37′ 01″ nord, 0° 28′ 36″ est |
Altitude | Min. 52 m Max. 127 m |
Superficie | 18,27 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Saint-Paterne-Racan (banlieue) |
Aire d'attraction | Tours (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Château-Renault |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | site de la commune |
Ses habitants sont appelés les Christophoriens.
Géographie
Localisation et caractéristiques
La commune de Saint-Christophe-sur-le-Nais est située à l'extrême nord du département d'Indre-et-Loire, à une trentaine de kilomètres de Tours, en limite avec celui de la Sarthe.
La voie ferrée Caen-Le Mans-Tours assure un trafic de marchandises régulier et quelques trains de voyageurs font une halte à la gare de Saint-Paterne-Racan, commune voisine, située à deux kilomètres au sud-est. Pour les voyageurs, un réseau de cars réguliers (TER et Fil Vert) assurent des transports quotidiens vers Tours.
La commune s'étend sur 1 827 ha. On trouve 133 ha de prés, 1 600 ha de terres agricoles utilisées dont 1 409 ha de terres labourables et 70 ha de vergers.
Hydrographie
Le réseau hydrographique communal, d'une longueur totale de 12,03 km, comprend un cours d'eau notable, l'Escotais (4,94 km), et quatre petits cours d'eau pour certains temporaires[1],[2].
L'Escotais, d'une longueur totale de 23,6 km, prend sa source dans la commune de Neuillé-Pont-Pierre et se jette dans le Loir à Dissay-sous-Courcillon (Sarthe) après avoir traversé 4 communes[3]. La station hydrométrique de Saint-Paterne-Racan permet de caractériser les paramètres hydrométriques de l'Escotais. Le débit mensuel moyen (calculé sur 51 ans pour cette station) varie de 0,09 m3/s au mois d'août à 0,63 m3/s au mois de février. Le débit instantané maximal observé sur cette station est de 18 m3/s le , la hauteur maximale relevée a été de 1,93 m ce même jour[4],[5]. Ce cours d'eau est classé dans la liste 2[Note 1] au titre de l'article L. 214-17 du code de l'environnement sur le Bassin Loire-Bretagne. Du fait de ce classement, tout ouvrage doit être géré, entretenu et équipé selon des règles définies par l'autorité administrative, en concertation avec le propriétaire ou, à défaut, l'exploitant [6]. Sur le plan piscicole, l'Escotais est classé en première catégorie piscicole. Le groupe biologique dominant est constitué essentiellement de salmonidés (truite, omble chevalier, ombre commun, huchon)[7].
Urbanisme
Typologie
Saint-Christophe-sur-le-Nais est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Paterne-Racan, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[11] et 2 792 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[12],[13].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Tours dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 162 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[14],[15].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (88,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (88,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (56,2 %), zones agricoles hétérogènes (19,3 %), prairies (6,9 %), forêts (6,6 %), cultures permanentes (6 %), zones urbanisées (4,9 %)[16].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[17].
Histoire
Origines
Même si des indices archéologiques témoignent d'une présence humaine ancienne (ateliers lithiques et habitats de la fin du Paléolithique et du Néolithique, activités métallurgiques de l'époque gallo-romaine), le village de Saint-Christophe n'apparaît véritablement dans l'histoire qu'autour de l'an mil, au moment où les seigneurs d'Alluye(s) en Perche-Gouët, alliés des comtes d'Anjou, établissent au-dessus de la vallée de l'Escotais une place forte autour de laquelle ils constituent peu à peu une châtellenie.
Moyen Âge
De cette forteresse, sans doute sommaire, bâtie à l'origine en bois sur une motte féodale entourée de douves, dépendait une petite église dédiée à saint Christophe. C'est cette église primitive, confiée, à partir de 1069, à l'abbaye de Saint-Florent de Saumur, qui est à l'origine du nom de la commune. Malgré l'adjonction d'un donjon en pierre (au cours du XIe ou au début du XIIe siècle), la place forte de Saint-Christophe perd rapidement son intérêt stratégique. Très tôt déserté par les d'Alluye(s), le château ne subit pas d'extensions nouvelles et tombe même peu à peu en ruine (il retrouve seulement un rôle militaire pendant la guerre de Cent Ans aux mains des Anglais qui finiront de le détruire). Éloignés de leur terre, les seigneurs de Saint-Christophe (qui sont aussi barons de Chasteaux-en-Anjou = Château-la-Vallière, avec Vaujours) laissent la gestion du domaine à des officiers seigneuriaux et à des fermiers, même par la suite, à l'époque des Bueil et des La Baume Le Blanc de La Vallière.
Au cours des XIe-XIIIe siècles, la paroisse se met en place et le bourg s'agrandit sous la double protection du pouvoir seigneurial et des moines de Saint-Florent. Grâce à d'importants défrichements une grande partie du terroir est mise en valeur (dès cette époque la vigne et les pommiers sont plantés). C'est également à cette date qu'apparaît une importante foire aux chevaux organisée chaque année à proximité de la chapelle Saint Gilles (construite au début du XIIe siècle), où se rencontrent dès marchands venus de tout le royaume et même d'Espagne et d'Italie.
Au XIIIe siècle, Saint-Christophe devient la "première baronnie de Touraine" (ce titre est disputé par Preuilly), ce qui permet aux seigneurs de faire clore le bourg. Celui-ci est désormais protégé par des murs et des fossés percés par trois portes. De nombreux aménagements souterrains complètent ce système défensif.
XVIIe et XVIIIe siècles
En 1667, la baronnie de Saint-Christophe est unie à celle de Château-la-Vallière pour constituer le duché-pairie de La Vallière érigé par Louis XIV en faveur de sa favorite, Louise de La Vallière, dame de Vaujours et de Chasteaux. À cette date, Saint-Christophe est présenté comme une "petite ville fermée de murailles et dans une belle situation où il y a de très belles maisons". Celles-ci témoignent bien de la prospérité de Saint-Christophe au cours de l'Ancien Régime, d'ailleurs confirmée par d'autres éléments. Très tôt, le clocher de l'église est orné d'une horloge. La population, qui compte en moyenne à cette époque 1500 habitants, comprend un nombre important de marchands, d'artisans et de notables (nobles, sieurs, bourgeois, officiers royaux et seigneuriaux). Le bourg accueille autour de ses halles un marché hebdomadaire (le mardi) et plusieurs foires annuelles (l'une d'elles se tient toujours à Saint-Gilles). Non loin des halles, un "palais" constitue le siège du tribunal seigneurial (Saint-Christophe est le chef-lieu d'une justice qui s'étend en tout ou partie sur une dizaine de paroisses). L'activité des habitants n'est pas exclusivement agricole. Une part importante de la population participe à l'activité textile. Celle-ci est plus particulièrement spécialisée dans la fabrication de draps, de droguets et d'étamines (ces dernières étant, pour partie, exportées vers l'Espagne, le Portugal et l'Italie pour les soutanes des prêtres). La ville abrite également des tanneries et une manufacture de faïence.
Période révolutionnaire
Cette prospérité perdure malgré la Révolution. Pendant une courte période, Saint-Christophe se nomme Valriant et se trouve placé à la tête d'un canton composé de cinq communes. Une justice de paix remplace le tribunal seigneurial pendant quelques années. La croissance démographique se poursuit (la commune compte plus de 1700 habitants en 1804), l'artisanat textile (la commune produit désormais des étoffes de laine, de coton et de toile destinées en grande partie à la marine), le travail du cuir et les grandes foires se maintiennent un temps.
Arrivée du chemin de fer
Si des difficultés apparaissent dès la première moitié du XIXe siècle, le déclin s'amorce véritablement autour des années 1850 avec l'accélération de la révolution industrielle. Après l'ouverture de la ligne de chemin de fer Tours-Le Mans en 1858, la municipalité, malgré des démarches répétées, ne parvient pas à obtenir la construction d'une "halte" dans la commune, mesure qui aurait pu favoriser le maintien de l'activité économique. Entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, les foires s'éteignent une à une (les deux dernières disparaissent en 1914) et le marché du mardi est supprimé. Beaucoup d'artisans et petits commerçants ferment boutiques et l'activité textile disparaît complètement. Seul le travail du cuir se maintient encore quelques années (la dernière tannerie ferme ses portes en 1960).
Époque moderne
À la suite d'une délibération municipale du , la commune prend officiellement le nom de Saint-Christophe-sur-le-Nais.
La population se stabilise autour de 950 habitants jusqu'en 1980 pour atteindre le millier à l'aube du XXIe siècle, grâce à de nombreuses constructions.
La seconde moitié du XXe siècle est marquée par de profondes mutations dans l'agriculture. La vigne et l'élevage laissent la place à la céréaliculture intensive et à l'arboriculture, très présente dans la commune. Une foire-exposition fruitière est instaurée en 1946 et une coopérative fruitière est créée en 1968. À la même époque, une usine de trieuses-calibreuses s'installe dans la commune, s'ajoutant aux deux entreprises textiles. Mais la crise de la fin du XXe s. amène certaines d'entre elles à cesser leurs activités.
À l'heure actuelle, les principales sources d'emplois communales sont la coopérative fruitière, la maison de retraite et une petite usine de sous-vêtements féminins. Dans le contexte de mondialisation et de forte concurrence étrangère, le secteur arboricole connaît de profondes difficultés.
Politique et administration
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[20].
En 2018, la commune comptait 1 119 habitants[Note 4], en augmentation de 2,19 % par rapport à 2013 (Indre-et-Loire : +1,25 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
La place principale en 1900. La rue de l'église en 1900. L'intérieur de l'église en 1900.
- Les églises priorale et paroissiale Saint-Christophe. Les deux édifices sont accolés et communiquent entre eux par une ouverture pratiquée en 1700. Le prieuré bénédictin date du XIe siècle et a été remanié au XIVe. L'église date du XVIe[23]. L'ensemble est protégé depuis 1942 par un classement au titre des Monuments Historiques[24].
- Manoir de Vaudésir
Personnalités liées à la commune
- Fulgence Raymond (1844-1910), neurologue français né à Saint-Christophe-sur-le-Nais[25].
- Raphaël Blanchard (1857-1919), pionnier de la parasitologie né à Saint-Christophe-sur-le-Nais[26].
Héraldique
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Les armes de Saint-Christophe-sur-le-Nais se blasonnent ainsi : D'azur à Saint Christophe d'or [27]. |
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Enseignement
Christophe-sur-le-Nais se situe dans l'Académie d'Orléans-Tours (Zone B) et dans la circonscription de Saint-cyr-sur-Loire.
L'école primaire accueille les élèves de la commune.
Notes et références
Notes
- Le classement en liste 2 au titre de l'article L. 214-17 du code de l'environnement est attribué aux parties de cours d'eau ou canaux sur lesquels il est nécessaire d'assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migrateurs.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- « Fiche SIGES de la commune », sur le site du Système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Centre-Val de Loire (consulté le ).
- « Carte hydrologique de Saint-Christophe-sur-le-Nais », sur https://www.geoportail.gouv.fr/ (consulté le ).
- « Fiche Sandre - l'Escotais », sur le portail national d'accès aux référentiels sur l'eau (consulté le ).
- « Référentiel hydrométrique », sur http://www.sandre.eaufrance.fr/ (consulté le ).
- « Station hydrométrique M1354020, l'Escotais à Saint-Paterne-Racan », sur le site de la banque Hydro (consulté le ).
- « Arrêté du 10 juillet 2012 portant sur la liste 2 des cours d'eau, tronçons de cours d'eau ou canaux classés au titre de l'article L. 214-17 du code de l'environnement du bassin Loire-Bretagne », sur http://www.legifrance.gouv.fr (consulté le ).
- (id) « Décret n°58-873 du 16 septembre 1958 déterminant le classement des cours d'eau en deux catégories », sur https://www.legifrance.gouv.fr/ (consulté le ).
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Saint-Paterne-Racan », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Source jusqu'à 1970 inclus : Pierre Robert, Saint-Christophe en Touraine, 1985
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- https://monumentum.fr/eglise-paroissiale-saint-christophe-pa00098066.html
- https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098066
- Dossier historique de Fulgence Raymond.
- Dossier historique de Raphaël Blanchard.
- http://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=4107
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
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