S. Dharmambal

Saminathan Dharmambal (en tamoul : சா. தருமாம்பாள்) est une militante et féministe indienne, née en 1890 à Karuntattankudi (présidence de Madras) et morte le . Elle est connue pour ses apports à la langue tamoule et pour sa participation aux troubles anti-Hindi de 1937-1940 (en). En 1951, elle reçoit le titre d'« Héroïque mère tamoule » (vira Tamil anna).

Biographie

Dharmambal naît en 1890 à Karuntattankudi (également appelé Karanthai) près de Thanjavur[1], dans la présidence de Madras. Elle est la fille de Saminathan Chettiyar et de Pappammal. Elle épouse l'acteur Munisamy Naidu et s'installe à Chennai[2].

Dharmambal est secrétaire de l'Association des femmes tamoules, qui joue un rôle important dans la protection des droits des femmes et la scolarisation des filles. Elle soutient la tentative de Muthulakshmi Reddi (en) d'interdire le système des devadasi[2]. Elle participe activement au Mouvement du Respect de soi[3]. Elle est une des organisatrices de la conférence de 1938 de l'Association des femmes progressistes, qui décerne le titre de Periyar (« Respecté » ou « Aîné »)[4] à E. V. Ramasamy[5],[6]. Un jour après la conférence, le , Dharmambal et d'autres militantes manifestent dans une école et sont arrêtées[7].

Dharmambal fonde le Manavar Mandram (« Forum étudiant ») afin d'apporter un enseignement en tamoul aux jeunes de Chennai. Elle dirige le mouvement Elavu varam (« Une semaine de deuil »), qui réclame l'égalité salariale pour les enseignants tamouls. Elle soutient le remariage des veuves ainsi que les mariages inter-castes (en)[8].

Dharmambal pratique la médecine Siddha (en)[1]. Elle fait don de son domicile de Karuntattankudi à la société savante tamoulophone Karanthai Tamil Sangam (en)[1]. Elle aide l'acteur N. S. Krishnan (en) à présenter son appel au conseil privé du Royaume-Uni dans le cadre de l'assassinat de Lakshmikanthan (en). Lors d'un rassemblement en 1951, Dharmambal se voit décernée le titre vira Tamil annai (« Héroïque mère tamoule ») pour ses apports à la langue tamoule, notamment pour sa promotion de la scolarisation en tamoul via le Forum étudiant[1].

Elle meurt le . Un mémorial est érigé en sa mémoire dans le quartier de Moolakothalam, à Chennai[9]. En 1975, le gouvernement du Tamil Nadu (en) présente en son honneur un plan destiné à apporter un soutien financier au remariage des veuves[10].

Notes et références

  1. (en) Sumathi Ramaswamy, Passions of the Tongue : Language Devotion in Tamil India, 1891–1970, University of California Press, , 303 p. (ISBN 978-0-520-20805-6, lire en ligne), p. 182, 188.
  2. (ta) « வீரத் தமிழன்னை டாக்டர் எஸ்.தருமாம்பாள் », sur keetru.com.
  3. (en) Vijaya Ramaswamy et Jawaharlal Nehru University, Historical Dictionary of the Tamils, Rowman & Littlefield Publishers, , 30 p. (ISBN 978-1-5381-0686-0, lire en ligne).
  4. (en) Vijaya Ramaswamy et Jawaharlal Nehru University, Historical Dictionary of the Tamils, Scarecrow Press, , 57 p. (ISBN 978-0-8108-6445-0, lire en ligne).
  5. (en) « PERIYAR - ANNA MEMORIAL, ERODE THANTHAI PERIYAR », sur tndipr.gov.in : « The title Periyar was Awarded by Dr.Tharambal and Ramamirthammal to E.V.Ramasamy in 13.11.1938 during the Tamil Nadu Women's Conference in Chennai presided by Neelambigaiyar, daughter of Maraimalai Adigalar. ».
  6. (ta) « வரலாற்றுத் தடம்: அவர் ஏன் பெரியார் ஆனார்? », The Hindu : « தினந்தோறும் போராட்டமும் கைதுமாகத் தொடர்ந்தது. அதைத் தொடர்ந்துதான் தர்மாம்பாள், மீனாம்பாள் சிவராஜ், நாராயணி அம்மாள் போன்ற பெண்கள் அவருக்குப் ‘பெரியார்’ என்று பட்டம் சூட்ட முடிவெடுத்தனர். 1938 நவம்பர் 13 அன்று சென்னையில் முற்போக்குப் பெண்கள் சங்க மாநாடு நடத்தப்பட்டது. »
  7. (en) Anandhi S, « Women's Question in the Dravidian Movement c. 1925-1948 », Social Scientist, vol. 19, nos 5/6, , p. 24-41 (DOI 10.2307/3517871, JSTOR 3517871).
  8. (ta) « பெண்களுக்கான நலத்திட்டங்களும்.... திட்டத்தை சிறப்பிக்கும் சாதனைப் பெண்களும்! », Vikatan, (lire en ligne).
  9. (en) « Moolakothalam memorial will be protected: OPS », The Hindu, (lire en ligne).
  10. (en) « Widows, divorcees break taboo in Tamil Nadu », The Times of India, (lire en ligne).

Liens externes

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