Sōsaku hanga

Le sōsaku hanga (littéralement « estampe créative ») est un mouvement artistique japonais né au début du XXe siècle, s'inscrivant dans la mouvance des estampes japonaises ukiyo-e, mais en réaction avec la conception traditionnelle de l'élaboration de ces estampes.

Pêcheur, gravure sur bois, 1904.
Portrait de Hagiwara Sakutarō par Onchi Kōshirō (1943).

Description

Le sōsaku hanga adopte une conception occidentale de l’art : l'estampe ne doit pas être le résultat du travail de plusieurs « artisans » (le dessinateur, le graveur, l'imprimeur), mais l'œuvre d'un « artiste » unique, à la fois peintre, graveur et imprimeur, maîtrisant l'ensemble du processus[1]. Ce mouvement s'oppose donc à l’ukiyo-e traditionnel, où les différentes étapes - le dessin, la gravure, l’impression et la publication - sont séparées et exécutées par des personnes différentes et hautement spécialisées.

Le point de départ du mouvement est la publication en 1904 par le magazine Myōjō d'une estampe réalisée par Kanae Yamamoto (1882-1946) représentant le portrait d'un pêcheur. Yamamoto en a assuré à la fois le dessin, la gravure et l'impression[2].

Le mouvement est établi formellement avec la formation de la Société japonaise d’épreuves créatives en 1918 mais connaît cependant un succès commercial moindre que celui du shin hanga, dont les collectionneurs occidentaux préfèrent l’aspect plus traditionnellement japonais. Produisant essentiellement des estampes produites à partir de gravure sur bois (comme pour l’ukiyo-e traditionnel), le sōsaku hanga s'intéresse peu à peu de plus en plus aux procédés occidentaux que sont la lithographie, l'eau-forte, ou la sérigraphie, à partir de la fin des années 1950[3]. Les années de guerre de 1939 à 1945 ont constitué une période cruciale pour le mouvement sôsaku hanga avec la création de la société Ichimokukai - ('Le Premier Jeudi'). Ce groupe a été créée en 1939 par Kôshirô Onchi à Tokyo. Le groupe se réunissait une fois par mois pour discuter des estampes. Les premiers membres furent Yamaguchi Gen (1896-1976) et Jun'ichiro Sekino (1914-1988). Après la guerre, se joindront au groupe plusieurs connaisseurs américains Ernst Hacker, William Hartnett et Oliver Statler. Ils contribueront à raviver l'intérêt occidental pour les estampes japonaises[4] .

Artistes remarquables

Références

  1. James Quandt et Cinematheque Ontario, Kon Ichikawa, Indiana University Press, (lire en ligne), p. 277
  2. (en) John Fiorillo, « Sôsaku Hanga (Creative Prints: 創作版画) », sur http://viewingjapaneseprints.net, 1994-2004 (consulté le )
  3. Helen Merritt, Nanako Yamada 1995, p. 1907
  4. (en) Eric van den Ing - Galerie Saru, « Sôsaku Hanga A short overview », sur http://www.sosakuhanga.net/ (consulté le )
  5. (en) Bowdoin College Museum of Art, « Japanese Twentieth-Century Creative Prints, from The Bowdoin College Museum of Art », sur https://courses.bowdoin.edu, (consulté le )
  6. (en) Galerie Fuji Arts, « Fuji Arts Japanese Prints - Hajime Namiki (1947 - ) », sur www.fujiarts.com, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Helen Merritt et Nanako Yamada, Guide to Modern Japanese Woodblock Prints, 1900-1975, University of Hawaii Press, , 365 p. (ISBN 978-0-8248-1732-9, lire en ligne)

Articles connexes

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