Séminaire féminin

Un séminaire féminin ou séminaire pour jeunes filles est un établissement d'enseignement privé pour les jeunes femmes ayant achevé leurs études secondaires. Ces établissements étaient populaires, surtout aux États-Unis, au XIXe et au début du XXe siècle, quand les possibilités d'éducation pour les femmes étaient rares. La création de ces séminaires a joué un rôle dans la remarquable transformation du système éducatif américain dans la période 1820-1850[1].

En soutenant l'instruction avancée des femmes, les séminaires féminins ont participé à une tendance croissante en faveur de l'égalité des femmes avec les hommes[2]. Certains font remonter les racines des séminaires à 1815 et considèrent qu'ils étaient au confluent de divers mouvements de libération[2],[3].

Certains de ces séminaires ont progressivement évolué pour devenir des universités d'arts libéraux qui sont des universités offrant des programmes de premier cycle universitaire conduisant à des baccalauréats universitaires (licence) de quatre ans.

Histoire

Le Bethlehem Female Seminary a été fondé en 1742 à Germantown, en Pennsylvanie[4]. Tout d'abord séminaire féminin, il est plus tard devenu le Moravian Seminary and College for Women. Par la suite, il a fusionné avec des écoles voisines pour devenir le coeducational Moravian College (coeducational signifie mixte).

Le Girls' School of the Single Sister's House a été fondé en 1772 dans ce qui est maintenant Winston-Salem, en Caroline du Nord. Initialement créé comme une école primaire, il est devenu plus tard une « académie » (high school) et enfin un collège (université). Il est le plus ancien établissement d'enseignement féminin qui est encore un collège universitaire féminin (Salem College), et la plus ancienne institution de femmes dans le Sud des États-Unis.

Les séminaires féminins étaient un phénomène culturel à travers les États-Unis au milieu du XIXe siècle. Ils ont succédé aux pensionnats, qui avaient offert une atmosphère plus familiale. En revanche, les séminaires étaient souvent de plus grandes institutions dirigées par des enseignants plus professionnalisés, un équivalent aux collèges universitaires réservés aux hommes. Cette parité entre l'éducation des hommes et des femmes avait été demandée par des éducateurs notables et des militants des droits des femmes, comme Emma Willard et Catharine Beecher[5].

Emma Willard a fondé le Troy Female Seminary en 1821, qui est considéré comme le premier établissement d'enseignement supérieur pour femmes aux États-Unis[6]. Catharine Beecher (la sœur de Harriet Beecher Stowe) a fondé le Hartford Female Seminary en 1823, a promu l'éducation des femmes dans l'Ouest américain dans les années 1830, et en 1851 a créé l'American Women's Educational Association (Association pour l'éducation des femmes américaines)[7]. L'éducation des filles comportait plusieurs enjeux qui ont été reflétés dans le nom même de séminaire :

« Au début du XIXe siècle, le mot séminaire a commencé à remplacer le mot académie. Le nouveau mot connotait un certain sérieux. Le séminaire se voyait principalement comme une préparation professionnelle. Les séminaires pour garçons préparaient les étudiants aux ministères religieux; les séminaires pour filles ont pris comme première tâche la préparation des filles pour l'enseignement et la fonction de mère dans une optique humaniste républicaine[8] »

.

Des 6 085 séminaires et académies actifs aux États-Unis vers 1850, une bonne moitié était consacrée aux femmes, plusieurs ayant été établis par des chrétiens évangéliques. Les séminaires féminins ont contribué à l'énorme croissance de l'alphabétisation des filles ; leur taux d'alphabétisation passant de la moitié à l'égal de celui des garçons[1].

Plusieurs séminaires ont été convertis en établissements mixtes. Par exemple, le Green River Female Academy dans le comté de Todd au Kentucky a accepté les garçons et a changé son nom. Il est maintenant connu sous le nom d'université des Cumberlands (en).

Références

  1. Leonard I. Sweet, « The Female Seminary Movement and Woman's Mission in Antebellum America », Church History, Cambridge University Press on behalf of the American Society of Church History, vol. 54, no 1, , p. 41–55 (JSTOR 3165749) article consists of 15 pages
  2. Laura Donnaway, « Women's Rights Before the Civil War », The Student Historical Journal, vol. 16, (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Keith E. Melder, Beginnings of Sisterhood: The American Woman's Rights Movement, 1800–1850, New York, Schocken Books, , p. 15
  4. « Une brève histoire des femmes dans l'enseignement supérieur », sur greelane.com, (consulté le )
  5. « Academies & Seminaries Women's Education Home Page », Women's Education Evolves, 1790–1890 – Selected Primary Works from the W.L. Clements Library, William L. Clements Library, University of Michigan (consulté le )
  6. « Emma Hart Willard », People of Connecticut, Netstate, (consulté le )
  7. (en) Catharine A. Beecher et Harriet Beecher Stowe, The American Woman's Home, Rutgers UP, , xii–xiii p. (ISBN 978-0-8135-3079-6, lire en ligne)
  8. (en) Helen Lefkowitz Horowitz, Alma Mater: Design and Experience in the Women's Colleges from Their Nineteenth-Century Beginnings to the 1930s (2e), University of Massachusetts Press, 19847, 1993, 11 p. (ISBN 0-87023-869-8, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Thomas Woody, A History of Women's Education in the United States, vol. 1, New York, The Science Press (reprinted by Octagon Books), (OCLC 15153322)
  • Portail de l’éducation
  • Portail des femmes et du féminisme
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.