Rue de Périgord

La rue de Périgord (en occitan : carrièra del Peiregòrd) est une rue du centre historique de Toulouse, en France. Elle traverse le quartier Arnaud-Bernard, dans le secteur 1 de la ville.

Rue de Périgord
(oc) Carrièra del Peiregòrd

La rue de Périgord et la chapelle du lycée Sainte-Marie-de-Nevers.
Situation
Coordonnées 43° 36′ 27″ nord, 1° 26′ 38″ est
Pays France
Région Occitanie
Ville Toulouse
Quartier(s) Arnaud-Bernard (secteur 1)
Début no 54 rue du Taur
Fin no 39 rue Charles-de-Rémusat
Morphologie
Type Rue
Longueur 256 m
Largeur entre 4 et 8 m
Histoire
Anciens noms Rue du Couvent-des-Carmélites (XIVe siècle)
Protection Site patrimonial remarquable (1986)
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Toulouse

Situation et accès

Voies rencontrées

La rue de Périgord rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants :

  1. Rue du Taur
  2. Rue Charles-de-Rémusat

Odonymie

La rue de Périgord tient son nom du collège de Périgord, collège de l'université de Toulouse, fondé en 1360 par le « cardinal de Périgord ». Hélie de Talleyrand-Périgord (1301-1364), issu de la prestigieuse famille périgourdine de Talleyrand, fils du comte de Périgord, Hélie VII, étudiant en droit civil à l'université de Toulouse, fut un des principaux personnages de la cour papale à Avignon au milieu du XIVe siècle, au point d'être surnommé le « faiseur de papes »[1].

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, on trouvait également à la rue le nom de rue du Couvent-des-Carmélites ou, plus simplement, des Carmélites. Elles y avaient effectivement établi leur couvent entre 1617 et 1625[2]. En 1794, pendant la Révolution française, ce fut la rue des Réflexions, mais cette appellation ne subsista pas[1],[3].

Patrimoine

Collège de Périgord

 Classé MH (1931, tour Maurand)[4]

Maison et tour Maurand (XIIe siècle) ; collège de Périgord (1360) ; Grand Séminaire (1808) ; université (XIXe siècle)[5].

Couvent et chapelle des Carmélites

 Classé MH (1909)[6]

Bibliothèque d'Étude et du Patrimoine

no  1 bis :  Inscrit MH (1994, bibliothèque municipale, y compris les bâtiments annexes) et  Patrimoine XXe s. (2007)[8].

La construction de la bibliothèque municipale s'inscrit dans le programme d'équipements publics sportifs et culturels porté par la municipalité socialistes d'Étienne Billières. Elle remplace la petite bibliothèque établie dans les locaux du lycée (actuel collège Pierre-de-Fermat, no 1 rue Joseph-Lakanal). Le projet, confié à l'architecte de la ville, Jean Montariol, est réalisé entre 1932 et 1935. Il est assisté de Pol Neveux, inspecteur général des bibliothèques, chargé de conseiller l'architecte sur les besoins fonctionnels d'une bibliothèque. Il fait également intervenir plusieurs artistes toulousains : les peintres Marc Saint-Saëns et Édouard Bouillière, les sculpteurs Henry Parayre et Sylvestre Clerc, et le verrier André Rapp. L'architecture du bâtiment et son décor en font un des bâtiments représentatifs de l'Art déco à Toulouse. En 2003, après plusieurs années de rénovation, le bâtiment devient la bibliothèque d'étude et du patrimoine.

La bibliothèque s'élève en retrait par rapport à la rue de Périgord, ménageant une esplanade devant le bâtiment principal. L'entrée principale est encadrée de deux fontaines ornées de sculptures d'Henri Parayre, sculptées dans la pierre de Lorraine en 1933 : la Littérature classique, à gauche, et la Jeune Littérature, à droite. Elle s'élèvent au centre d'une vasque soutenue par trois paires de colonnettes autour d'une colonne centrale, érigées au centre d'un bassin circulaire, en calcaire comblanchien de Bourgogne. Les statues ont été déplacées en 2013 : jusqu'à cette date, leurs emplacements étaient inversés et elles se tournaient le dos[9],[10].

Un grand escalier mène au grand hall. De part et à d'autre, il donne accès à deux vestibules latéraux, éclairés de hautes fenêtres, et aux pavillons en avant-corps. L'un abrite les salles d'exposition, l'autre l'administration. Dans l'axe du hall, un corridor mène à la salle de lecture. Elle est éclairée par une coupole en pavé de verre. Le mobilier d'origine, composé de grandes tables de lecture et d'étagères en bois, réalisé par l'ébéniste Alet, a été remplacé par un mobilier contemporain en 2003.

À l'arrière, le bâtiment technique comprend les réserves et les magasins de livres. Il possède une structure métallique, cachée par les façades en béton et brique, ce qui lui permet d'être largement éclairé par de hautes fenêtres[11],[12].

Lycée privé Sainte-Marie-de-Nevers

  • no  8 : emplacement du séminaire Saint-Louis ; couvent des religieuses Notre-Dame du Refuge (1932-1935) ; couvent des Sœurs de Nevers (1847)[13].
  • no  10-12 : lycée privé Sainte-Marie-de-Nevers (1847-1860)[14].

Immeubles et maisons

  • no  18 : immeuble (XVIIe siècle ; 1re moitié du XIXe siècle)[15].
  • no  20 : immeuble (XVIIe siècle)[16].
  • no  22-24 : maison de santé et immeuble (1906-1907 ; 1945 ; 1949 ; 1959)[17].

Personnalités

  • Pierre Marquès (1908-1976) : fils du radiologiste toulousain Étienne Marquès, il se spécialise lui-même dans cette discipline. Il travaille au Centre régional anti-cancéreux (CRAC) – actuel Institut Claudius-Regaud – à partir de 1935, et en devient directeur. Il meurt le 9 mai à son domicile, no 22 rue de Périgord[18],[19].
  • Ferdinand Gendre (1853-1913) : docteur en médecine, il devient médecin oculiste et crée au no 10 rue de Périgord une clinique d'ophtalmologie, comprenant un dispensaire pour les patients les plus pauvres[20].

Notes et références

  1. Salies 1989, vol. 2, p. 270.
  2. Salies 1989, vol. 1, p. 232.
  3. Salies 1989, vol. 2, p. 355.
  4. Notice no PA00094540, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  5. Notice no IA31124762, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  6. Notice no PA00094635, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. Notice no IA31124760, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  8. Notice no PA00132768, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  9. Notice no IA31130723, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  10. Notice no IA31130724, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  11. Papillault 2016, p. 186.
  12. Notice no IA31124761, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  13. Notice no IA31132081, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  14. Notice no IA31132080, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  15. Notice no IA31132077, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  16. Notice no IA31132076, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  17. Notice no IA31132089, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  18. Salies 1989, vol. 2, p. 145.
  19. Mathieu Arnal, «  Histoire. Du CRAC à l’Oncopole : 90 ans de lutte contre le cancer à Toulouse  », actu.fr, 22 avril 2015.
  20. Salies 1989, vol. 1, p. 524.

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., éd. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2867263545).
  • Rémi Papillault (dir.), Laura Girard et Jean-Loup Marfaing, Guide d'architecture du XXe siècle en Midi toulousain, coll. « Architectures », Presses universitaires du Mirail, Toulouse, 2016 (ISBN 978-2-8107-0469-9).

Articles connexes

Liens externes

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