Rue aux Ours (Rouen)

La rue aux Ours est une voie publique de la commune française de Rouen.

Pour les articles homonymes, voir Rue aux Ours.

Rue aux Ours
Situation
Pays France
Région Normandie
Département Seine-Maritime
Ville Rouen
Quartier(s) Vieux-Marché - Palais de justice
Vieux-Marché - Sud Saint-Éloi
Grand-Pont - Général-Leclerc
Début Rue de la Vicomté
Fin Place de la Cathédrale
Morphologie
Type Rue
Longueur 350 m
Histoire
Monuments Église Saint-Cande
Hôtel Asselin
Fontaine Saint-Cande

Situation et accès

Elle est parallèle à la rue du Gros-Horloge, elle relie la rue de la Vicomté à la place de la Cathédrale.

Rues adjacentes

Origine du nom

La rue aux Ours actuelle se compose de l’ancienne rue aux Ours, rue des Maîtresses, rue Saint-André. En 1794, la rue est prolongée par la rue Saint-André ou de la Porte-aux-Fèvres[1]. En 1860, elle est coupée par la rue Jeanne-d'Arc.

Son nom latin était « vicus ubi coquuntur anseres » qui voulait dire « rue où on cuit les oies ». La forme « ours » est une altération de l'ancien pluriel irrégulier de « oies » : ouës, transformé avec le temps. La prononciation du mot ours pour cette rue est aux « our » et non « ours »[2]. Il en est de même pour la rue aux Ours de Paris[1].

Au XIe siècle, il n’y avait pas de bâtiments à l'emplacement de l'hôtel Asselin mais une place aux oies, d'où elle tire son nom. L’hôtel Asselin, bâtisse XVIIIe (1725), était un grand hôtel particulier. Il a été acheté par la Société normande d'électricité en 1894 puis cédé à EDF.

Historique

Suivant la légende, un duel judiciaire a eu lieu sur la place du marché, dû à des rumeurs, en 1047 entre le sieur du Plessis et Jean, comte de Tancarville. Mort lors de ce combat, les biens du sieur du Plessis ont été dévolus à la construction sur la place d'une chapelle Saint-Victor car il est le patron des vainqueurs.

En 1562, on raconte qu’un miracle eut lieu alors que les calvinistes s’étaient emparés de Rouen et y commirent d’importants excès notamment sur les biens des églises. Les chanoines ont préféré allumer un grand feu sur la place aux oies et y auraient jeté les reliques saintes de l’église Saint-Cande, mais au moment où elles prirent feu, les flammes se retirèrent. Ces évènements extraordinaires encouragea le pape en 1588 à renommé la chapelle Saint-Victor en église Saint-Cande Jeune.

Durant la Révolution française et plus précisément la Terreur, M. Roland, ministre de l’intérieur en 1772, se réfugia avec sa femme dans une maison de la rue aux Ours, on raconte que de sa fenêtre durant la Terreur, Mme Roland cria « O liberté que de crimes on commet en ton nom ! » Ils sont tous deux morts durant la Révolution.

Plus tard, des squelettes ont été découverts en dessous de la base de la voie ferrée romaine rue aux Ours en 1862.

Elle a été incendiée à la suite des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, et la partie sud de la rue est reconstruite pendant les années 1950. De nombreux immeubles du XVIIe et XVIIIe siècles ont été démolis durant ces bombardements. La rue a connu d'importants travaux par exemple la pose des pavés en 1950 à l’aide de wagonnets traversant la rue, des rénovations avaient été réclamées par les commerçants dès 1940, se plaignant de l’état lamentable de la rue donc des travaux de rénovation de la chaussée eurent lieu en 1953. Un arrêté du 10 mai 1954 de la République française décréta le numérotage actuel des maisons.

Personnages célèbres

Le compositeur français François-Adrien Boieldieu naît le 16 décembre  1775, numéro 60 de la rue aux Ours et le chimiste Pierre-Dulong y est né en 1785 au numéro 48.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • Jean Bréant, peintre, a vécu dans cette rue
  • no 24 : église Saint-Cande (vestiges) et hôtel Asselin, inscrits (1954)[3]
  • no 24 : fontaine Saint-Cande, classée (1939)[4]
  • no 34 : ancien siège de la banque Le Couteulx
  • no 37 : immeuble, inscrit (1959)[5]
  • no 39 : immeuble, inscrit (1939)[6]
  • no 41-43 : immeuble, inscrit (1959)[7]
  • no 45 : immeuble, inscrit (1959)[8]
  • no 46 : maison natale de Pierre Louis Dulong (1785-1838), chimiste et physicien.
  • no 48 : immeuble, inscrit (1962)[9]
  • no 49-51 : immeuble, inscrit (1959)[10]
  • no 57 : immeuble, inscrit (1946)[11]
  • no 61 : emplacement de la maison natale de François-Adrien Boieldieu (1775-1834), compositeur.
  • Rodolphe Dussaux, architecte, y est né.
  • Cette fontaine a été construite en 1709 par Nicolas Le Carpentier et inaugurée le 31 août 1709. À l’époque, elle a été construite dans l’unique but de fournir de l’eau aux habitants, en effet, contrairement à aujourd’hui, l’eau y coulait à flots. Tout d’abord, cette fontaine a été édifiée le long du mur du cimetière de l’église de Saint-Cande-le-Jeune. Cet édifice en pierre est composé de différentes parties : un fronton cintré surmonté d’un vase et de deux dauphins, qui sont en mauvais état. Dans le tympan, il se trouve un écusson qui a été restauré il y a quelques années. Ce dernier est entouré de deux rameaux sous lequel se trouve une plaque de marbre noir, où il est inscrit « Du règne de Louis Le Grand ; de la mairie de Messire François le Cordier de Bigars, chevalier, marquis de la Londe ; de l’échevinage de MM. Jacques Bigot, écuyer, sieur du Heaume, Philippe le Baillif, Robert Roquet, François Cécile et David le Bailly, et aussi de M.François de Bailleuil, procureur du roi de la ville, M. Claude Coignard, greffier secrétaire, M. Pierre Bondor, receveur, M. Nicolas, Innocent Le Carpentier maître de l’ouvrage. Cette fontaine a été construite l’an MDCCIX (1709). » Edward Montier dédia un poème à cette fontaine le 22 avril 1988[Information douteuse], un poème où il déclare déjà l’usure de la fontaine.

Notes et références

Notes

    Références

    Annexes

    Bibliographie

    • Nicétas Périaux, Dictionnaire indicateur et historique des rues et places de Rouen, revue de ses monuments et de ses établissements publics, Rouen, A. Le Brument, , p. 419-420
    • François Lemoine et Jacques Tanguy (préf. Guy Pessiot), Rouen aux 100 clochers : Dictionnaire des églises et chapelles de Rouen (avant 1789 ), Rouen, Éditions PTC, , 200 p. (ISBN 978-2-906258-84-6, lire en ligne)
    • Yvon Pailhès, « La rue aux Ours », dans Rouen : du passé toujours présent, au passé perdu, Luneray, éditions Bertout, , 230 p. (ISBN 2-86743-539-0), p. 206-207
    • Richard Flamein, « Mobilité sociale et culture matérielle : le 34 de la rue aux Ours, à Rouen », Annales de Normandie, , p. 11-34 (lire en ligne, consulté le )

    Articles connexes

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