Rue Vivienne

La rue Vivienne est une rue des 1er arrondissement (quartier du Palais-Royal) et 2e arrondissement (quartier Vivienne) de Paris, en France.

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1er, 2e arrts
Rue Vivienne

Rue Vivienne vue en direction de la rue des Petits-Champs.
Situation
Arrondissements 1e, 2e
Quartiers Palais-Royal
Vivienne
Début 13, rue de Beaujolais
Fin 14, boulevard Montmartre
Morphologie
Longueur 300 m
Largeur 13,5 m
Historique
Création 1600
Ancien nom Rue Mazarin
Géocodification
Ville de Paris 9859
DGI 9893
Géolocalisation sur la carte : Paris
Images sur Wikimedia Commons

Situation et accès

Ce site est desservi par les stations de métro Bourse et Grands Boulevards

Origine du nom

La rue tient son nom de Louis Vivien, seigneur de Saint-Marc, échevin de Paris (1599).

Historique

La rue Vivienne fut d'abord une voie romaine menant à Saint-Denis, bordée, selon l'usage des anciens, de sépultures dont on a retrouvé de nombreux débris.

La rue Vivienne resta une route à travers champs pendant tout le Moyen Âge. Quelques maisons y furent construites au XVIe siècle. Elle prit alors son nom de la famille Vivien qui y possédait des terrains. La route devint rue et commença réellement à être habitée lorsque la construction du Palais-Royal recula les remparts de Paris jusqu'aux Grands Boulevards.

L'ancien théâtre des Nouveautés vers 1827.
Le Carnaval de Paris était jadis très vivant rue Vivienne : l'entrée d'un bal masqué en 1843[1].

La rue Vivienne commence sur le Palais-Royal, elle existait déjà au XVIIe siècle, comme en témoigne une carte de la Bibliothèque nationale[2]. L'hôtel de Colbert en occupait les premiers numéros sur le flanc est. Il en est fait mention sous le nom de « rue Vivien » sur le plan de Gomboust (1652), bien que sur la carte du Paris de 1830, la rue se nomme rue Grojenne.

Le cardinal Mazarin y fit construire un immense palais occupant l'espace compris entre les rues des Petits-Champs, de Richelieu, Colbert et rue Vivienne[3], où il réunit quarante mille livres rares, cinq cents tableaux, quatre cents statues de marbre, de bronze, de porphyre, « tout ce que la Grèce et l'ancienne Rome avaient eu de plus précieux ». À sa mort, ce palais fut partagé en deux parties, l'une donnée au duc de la Meilleraye, époux d'une nièce du cardinal, qui devint en 1719 l'hôtel de la Compagnie des Indes et l'autre qui devient en 1721 la bibliothèque royale. Entretemps, le palais avait hébergé la banque générale de John Law, ayant son entrée rue Vivienne. En face du palais Mazarin, la rue Vivienne accueillait deux autres hôtels appartenant au frère et au neveu du grand ministre, Croissy et Torcy[4].

Sur le plan de 1742, la rue s’interrompt sur la rue Saint-Augustin pour une raison simple : le bâtiment qui la clôt, le couvent des Filles-Saint-Thomas est adossé aux murailles de la ville.

Honoré de Balzac y situe la plus grande partie de son roman Gaudissart II, d'abord intitulé Un Gaudissart de la rue Vivienne[5].

La partie supérieure de la rue (rue Neuve-Vivienne) ne sera ouverte et urbanisée que dans les années 1840, de manière assez rapide et sans doute coordonnée, donnant une certaine homogénéité architecturale. Auparavant, son emplacement était occupé par des jardins.

Le passage des Panoramas, tracé au sein de la même parcelle, est plus ancien que cette partie de la rue. La carte de 1826 montre le passage comme une petite rue bordée de petites maisons, entourée de jardins et d'entrepôts. Bien qu'un pâté de maisons entier ait été construit autour, ainsi que les rues Vivienne et Montmartre, la structure du passage reste inchangée.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Le bâtiment le plus célèbre de la rue est sans doute le site historique de la Bibliothèque nationale de France (BnF) (ancienne Bibliothèque royale et impériale).

La galerie Vivienne, construite par l'architecte Antoine-Laurent-Thomas Vaudoyer, commence sur la rue en face de la cour Vivienne de la BnF. Le bâtiment qui fait l'angle est de la rue Vivienne et de la rue des Petits-Champs (à l'emplacement des hôtels Bautru de Louis Le Vau et Colbert) accueille aujourd'hui l'Institut national d'histoire de l'art (INHA).

Exception faite de l'hôtel Tubeuf (ou palais Mazarin), partie intégrante de la BnF, il ne reste que peu des hôtels particuliers de la rue : l'hôtel de Torcy, restructuré à plusieurs reprises (notamment en 1999) et occupé de longue date par des bureaux ; l'hôtel de Desmarets (il n'est pas certain que le bâtiment actuel, restructuré en 2008, soit bien celui-ci) ; l'hôtel de Bignon se trouvait à l'emplacement du bâtiment récent de l'Agence France-Presse (AFP). Depuis les années 2000, un certain nombre d'institutions publiques ont élu domicile dans la rue : l'Institut national d'histoire de l'art (INHA), depuis la fin des années 1990 ; la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL, en 2004) ; l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (AERES, en 2007, devenue HCERES en 2014) ; l'Autorité des marchés financiers (AMF, en 2003) ; la Commission de régulation de l'énergie (CRE, en 2004, un bâtiment auparavant occupé par un squat d'artistes).

La proximité du palais Brongniart, longtemps siège de la Bourse de Paris, a marqué le caractère de la partie nord de la rue : les commerces de monnaies y sont nombreux, et les métiers de la bourse (agents de change en particulier) ne l'ont quittée qu'à la fin des cotations physiques à la corbeille.

Plaque commémorative au no 9.

Dans les années 1990, un fonds de pension californien a fait l'acquisition de deux bâtiments (aux nos 49 et 51) pour y réaliser une opération immobilière. L'un des bâtiments a été totalement détruit et remplacé par une façade moderne sans attrait, l'autre n'a conservé qu'une partie de la façade sculptée originale (dénaturée par son traitement en mur-rideau). Les deux immeubles passent ensuite dans les mains de AEW Europe puis de Sofidy[6]. Le journal économique La Tribune y a installé ses bureaux entre 2006 et 2008. La société Fremantle occupe une partie de l'immeuble.

Plaque commémorative au no 17.
  • No 39 : le , Jacques Fesch braque le bureau de change au 39, rue Vivienne, avant de trouver refuge au cinquième étage du bâtiment du 9, boulevard des Italiens, où il blesse mortellement le gardien de la paix Jean-Baptiste Vergne dans la cour de l'immeuble.
  • No 46 : ici habitait en 1840, le romancier et journaliste Alphonse Karr.
  • No 75 : ici logeait, à la fin de sa vie, vers 1748, Mme de Tencin, célèbre salonnière et écrivain. Elle fut la mère de d'Alembert.
  • Le peintre Armando Reverón vécut dans cette rue en 1914.
  • Le collectionneur Pierre-Jean Chalençon y possède un hôtel particulier construit au XVIIIe siècle, acheté 6 millions d'euros (sans compter les frais de restauration), qu'il a renommé « palais Vivienne »[12].

Notes, sources et références

  1. Dessin extrait de Les Rues de Paris ancien et moderne. 358-1843, origine et histoire. Monuments, costumes, mœurs, chroniques et traditions, par Louis Lurine, illustré par Gavarni, Daumier, Célestin Nanteuil, G. Kugelmann éditeur, Paris 1843.
  2. « Plan sur le site de la BnF », www.bnf.fr.
  3. Jacques-Antoine Dulaure, Histoire physique, civile et morale des environs de Paris, depuis les premiers temps historiques jusqu'à nos jours, Furne, 1837, p. 366.
  4. Théophile Lavallée, Histoire de Paris depuis le temps des Gaulois jusqu'à nos jours, t. II.
  5. Manuscrit original présenté par Pierre Bérès lors de l'exposition commémorant le cent-cinquantième anniversaire de la naissance de Balzac, organisée par Pierre Bérès du 20 mai au 20 juin 1949, cité dans la Bibliothèque de la Pléiade, t. VII, p. 1522.
  6. « Sofidy acquiert le 49-51, rue Vivienne pour 28,8 M€ », www.businessimmo.com.
  7. Lydia Harambourg : Carmontelle, sur le site des Archives de France (voir en ligne).
  8. « Dépôt Légal, coffee-shop de Christophe Adam », Figaroscope, lefigaro.fr, 14 juin 2017.
  9. **« La Presse » du 5 janvier 1914 sur Gallica.
  10. Librairie musicale Petrucci : https://imslp.org/wiki/Alphonse_Leduc
  11. Julie Maraszak, Sociabilités familiales intellectuelles et artistiques, autour d'une femme artiste au XIXe siècle: Eva Gonvzalès (1849-1883), Universités de Bourgogne, 2016, p.184.
  12. « Pierre-Jean Chalençon endetté sur 20 ans  : il fait tout pour sauver son palais Vivienne - Voici », sur Voici.fr (consulté le ).

Liens externes

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