Rue Alexis-Larrey

La rue Alexis-Larrey (en occitan : carrièra Alexis Larrey), est une rue du centre historique de Toulouse, en France. Elle se trouve dans le quartier Capitole, dans le secteur 1 de la ville. Elle appartient au secteur sauvegardé de Toulouse.

Pour les articles homonymes, voir Rue Larrey.

Rue Alexis-Larrey
(oc) Carrièra Alexis Larrey

Rue Alexis-Larrey, vue de la rue des Blanchers
Situation
Coordonnées 43° 36′ 12″ nord, 1° 26′ 18″ est
Pays France
Région Occitanie
Ville Toulouse
Quartier(s) Capitole (secteur 1)
Début no 2 rue des Blanchers
Fin no 37 rue Pargaminières
Morphologie
Type Rue
Longueur 252 m
Largeur entre 5 et 8 m
Histoire
Anciens noms Rue de la Tour (début du XIVe siècle)
Rue du Sac (début du XVIe siècle)
Rue de l'Hospice-Militaire (1806)
Rue Larrey (1896)
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Toulouse

Toponymie

Le nom de la rue rend hommage au chirurgien Alexis Larrey[1]. Originaire de Beaudéan, il fait ses études de chirurgie à l'hôtel-Dieu Saint-Jacques, à Toulouse. En 1776, il devient chirurgien-major de La Grave. Il accueille à partir de 1779 son neveu orphelin, Dominique Larrey, qui le quitte quelques années plus tard pour poursuivre ses études à Paris. Alexis Larrey s'affirme comme une des autorités médicales de la ville et il devient professeur d’obstétrique à l'École royale de chirurgie en 1792. Mais l'année suivante, l'université est supprimée par décret et l'enseignement de la médecine est bouleversé. Alexis Larrey reste professeur d'anatomie de l'enseignement provisoire toulousain, soutenue par l'administration départementale. Finalement, il est le premier directeur de l'École impériale de médecine de Toulouse, créée par le décret impérial de .

Au Moyen Âge, la rue Larrey a porté des noms différents. Au début du XIVe siècle, elle était la rue de la Tour, car à son extrémité nord, vers la rue Pargaminières, elle était fermée par une des tours de l'ancienne muraille romaine qui séparait encore, au Moyen Âge, la Cité et le Bourg. Étant fermée au nord par cette muraille, elle fut également désignée, à partir du début du XVIe siècle, comme la rue du Sac ou le « coin du Sac ». En 1794, pendant la Révolution, elle fut rebaptisée rue de l'Humanité, mais elle ne le conserva pas et devint en 1806 la rue de l'Hospice-Militaire, qu'elle conserva jusqu'en 1896. C'est à cette date que, par décision municipale, le nom d'Alexis Larrey lui fut donné[1].

Voies rencontrées

La rue Alexis-Larrey rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants :

  1. Rue des Blanchers
  2. Rue Pargaminières

Histoire

Au Moyen Âge, la rue appartient au capitoulat de la Daurade. Elle est plus courte que la rue actuelle, puisqu'elle se termine en impasse, au pied d'une tour de l'enceinte gallo-romaine. En effet, le développement au haut-Moyen Âge du bourg Saint-Sernin, au nord de la cité romaine, laissait cette portion du rempart sans utilité, mais il en subsistait encore plusieurs éléments. C'est pour ces raisons que la rue porte aussi bien les noms de rue de la Tour (début du XIVe siècle) et de rue du Sac (début du XVIe siècle)[1]. La rue est bordée de plusieurs maisons et immeubles, habités principalement par des artisans et des pêcheurs (pescadors en occitan), qui ont leur chapelle et le siège de leur confrérie à la Capelle Redonde, au croisement de la rue des Pescadours (ou des Blanchers). À partir du XIIIe siècle, le côté droit de la rue est occupé par les dépendances du monastère des Dominicains (ou Jacobins).

À l'époque moderne, la rue du Sac reste populaire. On y trouve cependant une des premières salles de jeu de paume établies à Toulouse, tenue en 1549 par Bertrand et Jean de la Borde (emplacement de l'actuel no 15). La présence des dépendances du couvent des Dominicains se fait également particulièrement sentir. Au commencement du XVIe siècle, les Dominicains usurpent le sol de cette rue et la font fermer, mais en 1552, par arrêt du Parlement, ils sont contraints de la laisser ouverte. En 1559, la ville la fait d'ailleurs paver pour la première fois. Dans une dépendance du monastère des Dominicains, appelée l'Infirmerie, les capitouls font établir un atelier pour la fabrication des poudres et salpêtres, moyennant une redevance pour location, et en 1617 ils achetèrent ce local, mais en 1667 l'atelier est désaffecté, le roi s'étant attribué le monopole de la fabrication dés poudres[2].

Entre le XVIe siècle et le XVIIIe siècle, les communautés religieuses affirment leur emprise dans la rue du Sac. Dans la 2e moitié du XVIe siècle, les Jésuites établissent leur noviciat à l'entrée de l'impasse. En 1636, ce sont les religieuses de la Compagnie des Filles de Notre Dame, congrégation fondée à Bordeaux par Jeanne de Lestonnac avec le soutien de l'archevêque François d'Escoubleau de Sourdis, qui s'établissent à Toulouse. Elles achètent successivement, de 1634 à 1768, treize immeubles en façade dans la rue du Sac, la rue Pargaminières et la rue des Pescadours, pour une superficie totale de 10 684 mètres carrés. Comme l'impasse s'appelle la rue du Sac, elles prennent le surnom de Religieuses du Sac[3].

À la Révolution le couvent des religieuses du Sac est fermé et leur congrégation dispersée : 60 religieuses, 12 sœurs converses et 80 pensionnaires sont contraintes de quitter la rue du Sac. Le couvent devient bien national. Il échoit à l'administration militaire, qui le transforme en hôpital militaire. Ainsi, lorsque la compagnie des Filles de Notre Dame se reconstitue en 1807, elles sont contraintes de chercher un nouvel immeuble pour les abriter et achètent l'ancienne maison de Saint-Antoine-de-Lézat, rue Pharaon (actuels no 18-20 de cette rue)[4].

En 1806, le conseil municipal décide de faire ouvrir cette rue, qui est encore fermée au nord par l'ancienne muraille romaine, mais la décision est ajournée, et ce n'est que vers le milieu du XIXe siècle qu'elle est ouverte sur la rue Pargaminières[5].

Lieux et monuments remarquables

  • no  17 : couvent des Filles de Notre-Dame (1636-1768) ; hôpital militaire Larrey (1804) ; conservatoire de musique Xavier Darasse (1987).  Inscrit MH (1987, façades et toitures des bâtiments A, C et F) et  Inscrit MH (1989, façades et toitures des bâtiments B, D, E, y compris la galerie du cloître subsistante et l'aire de l'ancien cloître ; les vestiges du rempart gallo-romain comportant les restes d'une tour demi-circulaire et d'une tour circulaire reliées par un élément de courtine)[6].
    Le site est occupé à partir du XVIIe siècle par le couvent des Filles de Notre-Dame, puis après la Révolution française par l'hôpital Larrey. Après le déménagement de l'hôpital en 1987, des fouilles archéologiques sont menées, mettant au jour des vestiges du rempart du Ier siècle et un atelier de potier du IVe siècle[7].

Notes et références

  1. Jules Chalande, 1924, p. 341.
  2. Jules Chalande, 1924, p. 341-342.
  3. Jules Chalande, 1924, p. 342-343.
  4. Jules Chalande, 1924, p. 343.
  5. Jules Chalande, 1924, p. 342.
  6. Notice no PA00094528, base Mérimée, ministère français de la Culture
  7. Louise-Emmanuelle Friquart, Laure Krispin et Sonia Moussay, « Fiche d'information détaillée IA31131277 », 2006.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jules Chalande, « Histoire des rues de Toulouse », Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse, 12e série, tome II, Toulouse, 1924, p. 341-343.
  • Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., éd. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2867263545).
  • Philippe Gélard, Un chirurgien méconnu. Alexis Larrey (1750-1827), thèse de l'université Toulouse-III-Paul-Sabatier, Toulouse, 1987.

Articles connexes

Lien externe

  • « Fiches d'information détaillée Patrimoine Architectural », Inventaire général Région Occitanie, Ville de Toulouse, sur le site Urban-Hist, Archives municipales de Toulouse (consulté le ).
  • Portail de Toulouse
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