Royaume de Norvège (872-1397)

Le Royaume de Norvège (en norvégien bokmål Norgesveldet) est l'entité politique de la Norvège de l'unification des petits royaumes norvégiens à partir de 872 menée par Harald à la Belle Chevelure, jusqu'à la formation de l'Union de Kalmar avec le Danemark et la Suède en 1397. Cette période correspond à un transition entre un pouvoir exercé par des chefs de clans militarisés vers un pouvoir légitimé par le droit et institutionnalisé[1].

Pour un article plus général, voir Histoire de la Norvège.
Empire de Norvège
Norgesveldet

872–1397


Drapeau (1318 - 1397)
L'Empire de Norvège à son apogée vers 1265[N 1]
Informations générales
Statut Monarchie
Capitale Trondheim
Langue(s) Vieux norrois
Religion Christianisme
Histoire et événements
872 Unification de la Norvège par Harald à la Belle Chevelure
1020 Réunification de la Norvège par Olaf II de Norvège
1262 Vasselage au roi de Norvège de l'État libre islandais
1397 Fondation de l'Union de Kalmar

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La Norvège atteint durant cette période l'apogée de sa puissance, contrôlant les îles Féroé, le Groenland et une partie des îles Britanniques, ainsi que l'Islande à partir de 1262.

Histoire

Harald à la Belle Chevelure est considéré comme étant le premier à avoir unifié la Norvège, à la fin du IXe siècle

De la période viking à l'unification (872-1066)

À partir de 995, les rois de Norvège entretiennent une intense activité missionnaire de christianisation support d'une politique continue d'unification des différents royaumes et clans du pays afin de faire émerger le principe d'une royauté chrétienne unique dans un contexte de concurrence à partir du XIe siècle avec la royauté danoise qui tente d'asseoir sa suprématie sur les échanges dans la Baltique[2]. Cette lutte amènera ainsi Harald Hardrada a saisir l'opportunité de revendiquer le trône d'Angleterre à la mort d'Édouard le Confesseur en 1066. le débarquement de la flotte norvégienne se soldera par la défaite de Stamford Bridge et la mort du roi Harald.

Consolidation de la royauté (1066-1130)

Le royaume de Norvège poursuit une intense activité outre-mer en participant dès 1107 au mouvement des croisades[3]. L’expédition norvégienne dure 3 ans et voit pour la première fois un roi en la personne de Sigurd Ier, participer personnellement à l'entreprise de reconquête de la terre sainte.

Rivalités autour du pouvoir royal (1130-1240)

Le dernier souverain issu de la lignée d'Harald aux Beaux Cheveux fut Sigurd Ier, qui régna de 1103 jusqu'à sa mort en 1130. Parmi ses successeurs, Sverre, roi de 1184 à 1202, fut le plus remarquable. Homme d'État très habile, il établit une monarchie puissante et affaiblit le pouvoir du clergé et de la noblesse. Sous le règne de Håkon IV Håkonsson l'Ancien, de 1217 à 1263, la Norvège atteignit l'apogée de sa puissance économique, politique et culturelle au Moyen Âge.

Stabilisation du pouvoir et apogée (1240-1319)

Les possessions coloniales de la Norvège

L'Islande fut alors annexée au royaume en 1262 suite à l'Âge des Sturlungar, et l'autorité royale fut renforcée par Håkon et par son fils, Magnus VI Lagaböte. L'aristocratie terrienne fut affaiblie par Håkon V (1270-1319). Les vieilles familles nobles déclinèrent ensuite graduellement et la Norvège devint surtout une nation de paysans. La ligue hanséatique détourna à son profit le commerce en mer du Nord et contrôla toute l'économie de la région.

En 1319, à la mort d'Håkon V qui n'avait pas d'héritier mâle, le royaume fut donné à Magnus IV de Suède, remplacé en 1343 par son fils Håkon VI.

Des crises à la formation de l'Union de Kalmar (1319-1397)

Puis ce fut le tour, en 1380, du fils de celui-ci, Oluf II de Danemark roi de Danemark, qui devint le roi Olav IV de Norvège. Mais le jeune roi n'exerça qu'un pouvoir de façade car le vrai pouvoir était détenu par sa mère, Marguerite Ire Valdemarsdotter. Il mourut d'ailleurs avant elle et celle-ci devint souveraine de la Norvège et du Danemark, puis de la Suède en 1389. Afin d'obtenir le soutien des Allemands contre les ducs de Mecklembourg prétendants au trône de Suède, Marguerite fit élire roi son petit-neveu, Éric de Poméranie.

Territoire

Institutions

Roi

Alors que le principe électif d'attribution de la fonction royale résiste durablement dans la plupart des royaumes scandinaves, c'est en Norvège que les règles de succession héréditaire par primogéniture se constatent de manière la plus précoce et avec le plus de régularité[4].

Sources

Snorri Sturluson, Histoire des rois de Norvège, (trad. du vieil islandais, introd. et annoté par François-Xavier Dillmann), Paris, 2000 (ISBN 978-2070732111)

Bibliographie

  • Thomas Carlyle, Les premiers rois de Norvège, Edition du félin, 2013 (ISBN 978-2-86645-769-3)
  • (en) Sverre Bagge. Cross and Scepter – The Rise of the Scandinavian Kingdoms from the Vikings to the Reformation, Princeton university Press, 2016 (ISBN 978-0691169088)
  • (en) Knut Gjerset, History of The Norwegian People, Volumes 1-2, New York, Andesite Press, réédition 1998 (ISBN 978-1-376-36151-3), p.507

Notes et références

Notes

  1. La Norvège possédait aussi des colonies dans le sud du Groenland, non visibles ici.

Références

  1. (en) Sverre Bagge, Tuomas Martti Samuel Lehtonen (dir.) et Elisabeth Mornet (dir.), Les élites nordiques et l'Europe occidentale : XIIe-XVe siècle actes de la rencontre franco-nordique organisée à Paris, 9-10 juin 2005, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire ancienne et médiévale », , 316 p. (ISBN 978-2-85944-577-5, lire en ligne), « Caractères et fondements du pouvoir en Norvège au Moyen Age », pp. 23-40
  2. Stéphane Coviaux, « Norvège et Normandie au XIe siècle », Annales de Normandie, vol. 55, no 3, , p. 195–211 (DOI 10.3406/annor.2005.1533, lire en ligne, consulté le )
  3. Vladimir Gultzgoff, « La Russie kiévienne entre la Scandinavie, Constantinople et le Royaume franc de Jérusalem », Revue des Études Slaves, vol. 55, no 1, , p. 151–161 (DOI 10.3406/slave.1983.5312, lire en ligne, consulté le )
  4. Élisabeth Mornet et Jean-Marie Maillefer, « Sociétés nordiques en politique, xiie-xve siècles. État de la question », Médiévales. Langues, Textes, Histoire, no 50, , p. 7–28 (ISSN 0751-2708, DOI 10.4000/medievales.1328, lire en ligne, consulté le )

Annexes

Articles connexes

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