Rosa canina

Rosier des chiens, Rosier des haies, Églantier des chiens

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Le Rosier des chiens, Rosier des haies ou Églantier des chiens (Rosa canina L.), est une espèce d'arbrisseaux épineux de la famille des rosacées, très commun dans les régions tempérées de l'Ancien Monde. On le trouve dans les haies et les bois surtout en plaine. C'est une espèce de rosiers botaniques présentant de nombreux écotypes, toujours à fleurs simples. Il est utilisé comme porte-greffe pour des variétés de roses améliorées. Certains de ses hybrides sont des rosiers cultivés.

Dénominations

  • Noms vulgaires (vulgarisation scientifique) : Rosier des chiens (d'où le nom scientifique Rosa canina), Rosier des haies, Églantier des chiens[1]. Le nom de « rosier des chiens » vient de la propriété attribuée autrefois à la racine de cette plante censée guérir les morsures de chiens enragés[2].
  • Noms vernaculaires (langage courant), pouvant désigner aussi d'autres espèces : églantier, rosier sauvage, gratte-cul (nom donné au fruit de l'églantier et qui, par métonymie, peut désigner la plante entière[3]). Le terme « gratte-cul » évoque les poils de l'intérieur des fruits qui peuvent provoquer des démangeaisons.

Description

Appareil végétatif

Cet églantier est un arbrisseau pouvant atteindre de 1 à 5 mètres de haut, à tiges dressées, arquées, munies d'aiguillons recourbés très piquants. Elles sont munies de stipules développés.

Les feuilles alternes, composées, comprennent 5 à 7 folioles elliptiques dentées.

La plante est hermaphrodite. Sa floraison a lieu de mai à juillet. Les fleurs sont pollinisées par les insectes et les graines sont dispersée par les oiseaux.

Appareil reproducteur

Les fleurs, ou églantines, de 4 à cm de diamètre, ont une corolle simple à cinq pétales blanc rosé, et de nombreuses étamines. Elles sont souvent solitaires ou réunies en corymbes. Le réceptacle floral est creusé en forme d'urne (hypanthium) qui contient les carpelles velus.

Les fruits (cynorhodons, aussi appelés églantines ou familièrement gratte-culs[4],[5]), de forme ellipsoïde, sont rouges et blets à maturité, vers le mois d'octobre. Ils ont de 1,5 à cm de long. Ils sont en fait issus de la transformation du réceptacle floral (faux-fruit), qui contient les vrais fruits (akènes résultant de la transformation des carpelles).

Propriétés

Le cynorhodon est très riche en sucres et en vitamine C. On en fait des confitures. Les fruits (akènes) et les poils contenus à l’intérieur du cynorhodon ont un effet très irritant au niveau de la peau et de la muqueuse. Leur contact provoque des démangeaisons insupportables (utilisation comme poil à gratter) et leur ingestion provoque un prurit anal très important (d’où le nom de gratte-cul). C'est à cause de ce fort pouvoir irritant qu'on classe parfois les cynorrhodons dans les fruits faiblement toxiques [6].

En forêt l'espèce est très appréciée par les chevreuils.

Répartition

L'espèce Rosa canina est originaire d'une vaste région, dans les zones tempérées de l'ancien monde, incluant :

Elle a été naturalisée notamment en Amérique du Nord (États-Unis) et en Océanie (Australie, Nouvelle-Zélande).

Très commune partout ;

Jusqu'à 1 600 m : étage supraméditerranéen ; étages collinéen et montagnard ;

subméditerranéenne (à tendance subatlantique).

Données autécologiques

espèce héliophile ;

humus : mull carbonaté à mull mésotrophe ; sols riches en bases ; pH : basique à légèrement acide ;

matériaux (purs ou caillouteux) : argiles, limons, alluvions sableuse ;

espèces mésoxérophile à mésophile ;

caractère indicateur : neutrocalcicole mésoxérophile.

Variétés et hybrides de Rosa canina

  • Rosa canina Andegavensis, à feuilles glabres,
  • Rosa deseglisei, une Rosa canina d'Europe centrale à fleurs blanches,
  • Rosa marginata et Rosa marginata Brachyphylla d'Europe centrale et orientale à fleurs plus grandes,
  • Rosa hibernica, hybride spontané irlandais (Rosa canina × Rosa pimpinellifolia type spinosissima),
  • Andersonii, aux fleurs roses plus grandes que celles de Rosa canina,
  • 'Kiese' (Kiese, 1910) : Rosa canina × ‘Général Jacqueminot’, aux fleurs simples ou semi-double rouges en corymbe ; très cultivé[7],
  • Rosa canina froebelli : une variété de Rosa canina utilisée sous le nom de laxa comme porte-greffe pour les rosiers de jardin.

Utilisation

Le Rosier des chiens servait de porte-greffe pour diverses variétés de rosiers, mais actuellement seules les variétés Rosa canina inermis (sans épines) et Rosa canina Pfänder (excellent pour les greffages de rosiers tiges) sont encore utilisées.

Des variétés horticoles ont été sélectionnées pour la culture ornementale.

L'églantine est utilisée en parfumerie pour ses notes délicates.

Les fruits de cet églantier, ou cynorhodons, ont des emplois médicinaux et alimentaires. Très riches en vitamine C (20 fois plus que les agrumes), ils contiennent aussi des vitamines B et PP, de la provitamine A et des sels minéraux. Frais, ramollis par les premières gelées ou après une légère cuisson, ils forment une pâte qui se mange sucrée avec des laitages. Mais ils s'utilisent surtout en confitures, en sirops et en gelées. Séchés et réduits en poudre, ils servent en décoction pour des tisanes. Ils sont à la base du plat traditionnel tchèque et slovaque appelé šípková omáčka, sorte de ragoût de bœuf.

La pulpe des fruits est comestible (confiture) [8].

Maladies

Le Rosier des chiens est résistant aux maladies. Il peut cependant souffrir, comme le rosier, d'une galle chevelue, dite bédégar, causée par un hyménoptère, le cynips du rosier (Diplolepis rosae).

Il peut également être parasité par un petit champignon, Phragmidium mucronatum (ordre des Pucciniales) qui provoque la rouille du rosier.

Langage des fleurs

Dans le langage des fleurs, l'églantier symbolise l'amour et la poésie[9].

Notes

  1. Info flora et VASCAN et [eFlore http://www.tela-botanica.org/page:eflore_bdtfx?referentiel=bdtfx&niveau=1&module=fiche&action=fiche&num_nom=56619&type_nom=nom_scientifique&nom=rosa%20canina]
  2. R. Siélain, Atlas de poche des plantes des champs, des prairies et des bois à l'usage des promeneurs et des excursionnistes, Paris, Librairie des sciences naturelles, , 162 p., p. 41
  3. Encyclopédie Vulgaris Médical : Gratte-cul
  4. Définitions lexicographiques et étymologiques de « églantier » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  5. Définitions lexicographiques et étymologiques de « gratte-cul » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  6. Joel Reynaud, La Flore du pharmacien,  éd. Tec & Doc, 2002.
  7. Charlotte Testu, Les roses anciennes, Paris, La Maison rustique - Flammarion, (ISBN 2-7066-0139-6), p. 83.
  8. Jean-Claude Rameau, Dominique Mansion, Gérard Dumé et al., Flore forestière francaise : guide écologique illustré, t. 1 : Plaines et collines, Paris, Institut pour le développement forestier, , 1785 p. (ISBN 2-904740-16-3, OCLC 21187041, notice BnF no FRBNF35074302, SUDOC 001598902, présentation en ligne).
  9. Anne Dumas, Les plantes et leurs symboles, Éditions du Chêne, coll. « Les carnets du jardin », , 128 p. (ISBN 2-84277-174-5, notice BnF no FRBNF37189295).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • François Couplan, Eva Styner, Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, Les guides du naturaliste, Delachaux et Niestlé, (ISBN 2-603-00952-4).
  • Bernard Bertrand, Annie Jeanne, De mémoire d'Eglantine. Ou les secrets ethnobotaniques des Roses sauvages, 01/10/2005, Terran (Éditions de) - (ISBN 2-913288-49-9)
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