Roman Karmen

Roman Lazarevitch Karmen (en russe : Роман Лазаревич Кармен), né le à Odessa (Empire russe) et mort le à Moscou (Union soviétique) est un cinéaste soviétique[1].

Officier, ambassadeur itinérant de la cause socialiste, ce cinéaste soviétique, mort en 1978, a tourné certaines des images les plus fortes et les plus célèbres de la propagande soviétique du XXe siècle, de la guerre d'Espagne en 1936 à la répression militaire au Chili en 1973[2].

Biographie

Fils de l’écrivain Lazare Karmen (ru), Roman Karmen nait à Odessa. Durant son enfance, sa famille s’installe à Moscou. Roman s’initie à la photographie. En ses premières photos sont publiées dans le journal Ogoniok.

En 1932, à la fin de ses études à l’Institut cinématographique d’État, Roman Karmen commence à travailler aux Studios centraux des films documentaires. Karmen croit à l’idéal communiste. À partir de 1936, il produit des actualités cinématographiques dans une Espagne déchirée par la guerre civile[1].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est au front lors de la bataille de Moscou, à Léningrad, à Stalingrad. Le documentaire La Défaite des armées allemandes devant Moscou comporte notamment les séquences tournées par Roman Karmen. Il filme la libération des camps de concentration, puis, à Berlin le , la capitulation de l'Allemagne nazie.

Roman Karmen met en scène ses documentaires. Il mêle des reconstitutions à ses images d’actualité. En 1954, à l’issue de la bataille de Điện Biên Phủ, il recrée la prise du bunker du colonel de Castries sur le modèle de la photo de la prise du Reichstag (photo de Yevgeny Khaldei).

Des années 1950 aux années 1960, Roman Karmen accompagne le destin du communisme et de ses leaders à travers le monde, dans la Chine de Mao Zedong, le Viêt Nam d’Hô Chi Minh[3], ou l’île de Cuba avec Fidel Castro.

Par son engagement et son génie de la mise en scène, Roman Karmen aura eu une énorme influence sur le cinéma documentaire et propagandiste en Union soviétique.

Membre du PCUS depuis 1939. Membre de l'Union des écrivains soviétiques depuis 1940. Depuis 1965 - secrétaire de l'Union cinématographique de l'URSS.

Roman Carmen est décédée le à Moscou. Il a été enterré au cimetière de Novodevitchi.

Filmographie

  • 1937 : La Chine héroïque (50')[4]
  • 1937 : Madrid en feu [4]
  • 1939 : Espagne (Испания)
  • 1941 : La Chine se bat (35')[4]
  • 1942 : Léningrad dans la lutte (Ленинград в борьбе)
  • 1942 : L’Écrasement des troupes allemandes devant Moscou (Разгром немецких войск под Москвой)
  • 1943 : 25 octobre (25- й Октябрь)
  • 1945 : Berlin (Берлин)
  • 1946 : Le Jugement des peuples (Суд народов) (film sur le procès de Nuremberg)
  • 1953 : Histoire des travailleurs du pétrole de la Caspienne (Повесть о нефтяниках Каспия)
  • 1955 : Viêt Nam (Вьетнам) (film sur la bataille de Dien Bien Phu)
  • 1956 : Matin indien (Утро Индии)
  • 1958 : Vaste est mon pays... (Широка страна моя...) (premier film panoramique soviétique)
  • 1959 : Les Conquérants de la mer (Покорители моря)
  • 1961 : L’Île en feu (Пылающий остров) (film sur le débarquement de la baie des Cochons à Cuba)
  • 1965 : Grande Guerre patriotique (Великая отечественная), réalisé à l’occasion du vingtième anniversaire de la Seconde Guerre mondiale
  • 1968 : Grenade, Grenade, ma Grenade... (Гренада, Гренада, Гренада моя...), sur l’accession à l’indépendance de la Grenade, coréalisé avec Constantin Simonov).
  • 1969 : Camarade Berlin (Товарищ Берлин)
  • 1972 : Le Continent en feu (Пылающий континент)

Œuvres littéraires

  • Motoneige (Аэросани. М., 1931)
  • Une année en Chine (Год в Китае. М., 1941)[5]
  • La voiture traverse le désert (Автомобиль пересекает пустыню. М., 1954)
  • Lumière dans la jungle (Свет в джунглях. М., 1957)
  • Viêt Nam se bat (Вьетнам сражается. М., 1958)
  • À travers l'Inde (По Индии. М., 1960)
  • Par pays de trois continents (По странам трёх континентов. М., 1962)
  • Buenaventura - citoyen de Cuba (Буэнавентура - гражданин Кубы. М., 1966)
  • Héros de la lutte et de la création (Героика борьбы и созидания. М., 1967)
  • Sur le temps et sur soi-même (О времени и о себе. М., 1969)
  • No pasarán (Но пасаран! М., 1972)
  • L'art du reportage (Искусство кинорепортажа. М., 1974)
  • Chili - le temps de la lutte, le temps de l'angoisse (Чили - время борьбы, время тревог. М., 1975)
  • Hôtel "Floride" (Отель "Флорида". М., 1976)

Distinctions

Portrait

Notes et références

  1. (en) « Roman Karmen, 71 ; A Top Film Maker In the Soviet Union », The New York Times, (lire en ligne)
  2. Thomas Hofnung, « Karmen, un roman », Libération, (lire en ligne)
  3. « Le Vietnam à travers le film de Roman Karmen », sur Vietnam News Agency,
  4. Les archives russes et soviétiques du XXème siècle 1 500 heures - Collection Gaumont
  5. Diane Ducret, Femmes de dictateur : : L'album, Place des éditeurs, , 287 p. (ISBN 978-2-262-04396-4, lire en ligne)
  6. « Roman Karmen — Un cinéaste au service de la révolution », sur École des hautes études en sciences sociales,
  7. « Roman Karmen. Une légende rouge », Le Nouveau Magazine littéraire, no 415, (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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