Roger Capron

Roger Capron, né à Vincennes le et mort le , est un céramiste français.

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Biographie

Les débuts

D'abord intéressé par le dessin, Roger Capron est élève de l'École des Arts Appliqués de la rue Dupetit-Thouars à Paris de 1938 à 1943 avant d'y enseigner le dessin à partir de 1945.

La découverte de la céramique le pousse à changer de support : le , il s'installe à Vallauris, où il crée un atelier de céramique, Callis. Ce faisant, il s'associe avec Robert Picault puis Jean Derval en 1948, participant ainsi à la renaissance de la céramique à Vallauris où il met en œuvre la devise de son maître, René Gabriel, « faire du beau à la portée de tous ».

L'aventure industrielle

En 1952, Capron rachète une poterie désaffectée de Vallauris (ancienne fabrique de poteries culinaires du Font des Horts) et y réalise, avec sept ouvriers, des objets destinés aux boutiques de cadeaux ainsi que des panneaux décoratifs (à partir de 1955, il commence la production de carreaux de faïence et de tables).
Toujours en 1955, Capron épouse Jacqueline Hubin, dite « Jacotte », qui devient sa collaboratrice.

Ses créations sont reconnues et récompensées : médaille d'or à la Xe Triennale de Milan en 1954, médaille d'argent à l'exposition internationale de Cannes en 1955 (la ville lui passe commande pour 1956 d'un bandeau céramique de 150 m2 pour la gare maritime), médaille d'or à Bruxelles en 1959[1]. Il côtoie dès 1950, à Vallauris, Pablo Picasso qui n'hésite d'ailleurs pas à le soutenir au moment de la polémique sur la fresque de la gare maritime de Cannes[2].

À partir de 1962 débute une collaboration entre Capron et Jean-Michel Carré. Ils exposent côte à côte à Bâtimat en 1963.
L'architecte Philippe Sicardon, beau-frère de Carré, confie à Capron la réalisation de décorations céramiques qui ornent l'hôtel Byblos à Saint-Tropez (inauguré en 1967)[3]. Cela l'oblige à s'intéresser à une nouvelle matière, le grès grand feu, apte à résister notamment aux sollicitations de la piste de danse[4]. Ce chantier aura aussi des conséquences sur l'entreprise.
1968 voit une nouvelle collaboration entre Capron et Derval.
Capron reçoit en 1970 le grand prix international de la céramique.

La cession de l'entreprise

En 1980, sa manufacture emploie 120 personnes. Mais à la suite de la crise économique, Roger Capron doit, en 1982, déposer le bilan : il est contraint de céder les modèles, les brevets, les procédés de fabrication ainsi que son nom (qui est sa marque). Son entreprise est rachetée par la société Ets Carré à Paris[5]. Cette dernière poursuit quelques-unes de ses fabrications jusqu'à aujourd'hui, dont les séries étiquettes de vins, les Buda, les grès des Garrigues[6].
Parallèlement, la société Ets Carré crée un atelier de productions spéciales, Capron-Caraube, au Fournas, afin d'accueillir les créations de Roger Capron, atelier dirigé par son épouse Jacotte[7]. Cet atelier ferme en 1991.

En 1984 débute une nouvelle collaboration entre Capron et Marazzi-Sassuolo, qui doit s'arrêter du fait de l'exclusivité des droits obtenue par les Ets Carré[8].

Roger Capron poursuit toutefois ses travaux dans son atelier de Vallauris en compagnie d'une apprentie, Clémence Dancoisne, dite « Clem », qui exploite maintenant un atelier à La Londe-les-Maures.

Les pièces uniques

Série « étiquettes de vin ».

Vers 1990, Roger Capron aborde un travail totalement nouveau avec des pièces uniques, proches de la sculpture. Aidé de son épouse Jacotte et de Jean-Paul Bonnet, le collaborateur de toujours, il ouvre un petit atelier à Vallauris et créé des pièces cuites (technique de la terre enfumée) à destination des galeries du monde entier.

Dans les années 2000, Capron se consacre à la sculpture en ronde-bosse, toujours en collaboration avec son épouse et avec Jean-Paul Bonnet. Il expose dans les galeries Brocéliande et Neotu à Paris, Hammer et Gueridon à New York, Züblin-Haus à Stuttgart, Schachen et Horizon en Suisse, etc.[9].

En 2003 se tient une grande exposition rétrospective, « Les Capron », au Musée national de céramique de Sèvres.
Roger Capron décède trois ans plus tard, laissant derrière lui une œuvre considérable, reconnue dans le monde entier.

Bibliographie

Livres
  • Références 2003 :
    • Pierre Staudenmeyer, Roger Capron, céramiste, Paris, Norma, , 159 p. (ISBN 2-909283-77-1)
    • Pierre Ennès (dir.), Les Capron céramistes : la vierge et le taureau, Paris, Réunion des musées nationaux, , 79 p. (ISBN 2-7118-4679-2)


  • 1982 : La Céramique architecturale, éditions Dessain et Tolra
  • 1995 :
    • Anne Lajoix, L'Âge d'or de Vallauris, Paris, Amateur, , 187 p. (ISBN 2-85917-194-0)
    • Vallauris, de Massier à Picasso, Sadem
  • 2001 :
    • (en) Roger Capron, Hammer galleries
  • Roger Capron, galerie Broceliande
  • 2004 : Vallauris, Val d'Artistes, Jack Boland, éditions Arcade
  • 2009 :
    • Les Capron, sculptures céramiques, éditions Images En Manœuvres
    • Roger Capron, Skizzen, Harsch
Catalogues d'exposition
  • 1997, 1999, 2007 : R. Capron, œuvres céramiques, J. R. Capron, œuvres céramiques, J. R. Capron céramistes, C. Schlürmann, éditions Reinhold Harsch (en allemand)
  • 1999 :
    • (en) Roger Capron, Art et Design: Postwar to Present, Guéridon Gallery, New York
    • (en) Roger Capron, Master Ceramist of France, Hammer galleries
  • 2004 : (en) Roger Capron, Unique Ceramics, Hammer galleries
  • 2007 : Roger Capron et ses amis céramistes de Vallauris, médiathèque municipale de Contes
Article
  • (it) Saverio Croce, « Il delfino di Picasso: Roger Capron », in Ceramica per l'architettura,

Notes et références

  1. Pierre Staudenmeyer, Roger Capron, céramiste, p. 48
  2. Les Capron, céramistes, la vierge et le taureau, Réunion des musées nationaux, p. 45
  3. Les Capron..., ibid., p. 50-51
  4. Staudenmeyer, ibid., p. 80
  5. Staudenmeyer, ibid., p. 82
  6. Les Capron…, ibid., p. 54-57
  7. Les Capron..., ibid., p. 60
  8. Staudenmeyer, ibid., p. 112
  9. Staudenmeyer, ibid., p. 155

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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