Roger Borniche

Roger Borniche, né le à Vineuil-Saint-Firmin (Oise) et mort le à Mougins[1] (Alpes-Maritimes), est un inspecteur de police et écrivain français. Ayant participé à la répression du grand banditisme, il prétend avoir été impliqué dans cinq cent soixante-sept arrestations. Il a publié vingt-huit livres.

Roger Borniche
Nom de naissance Roger Jules Alphonse Borniche
Naissance
Vineuil-Saint-Firmin (Oise)
Décès (à 101 ans)
Mougins (Alpes-Maritimes)
Nationalité France
Activité principale
Inspecteur de police, romancier
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Biographie

Roger Borniche naît à Vineuil-Saint-Firmin, dans l’Oise, le . Son père, rescapé de Verdun, est peintre en bâtiment[2].

Il est d’abord comique troupier en 1937, puis chansonnier au Caveau de la République[2].

Il entre dans la police pendant la Seconde Guerre mondiale pour échapper au service du travail obligatoire, mais en démissionne pour ne pas servir le régime de Vichy. Il réintègre en 1944 et devient inspecteur de la Sûreté nationale[2].

Après avoir quitté la Sûreté nationale en 1956, il obtient une autorisation du ministre de l'Intérieur pour exercer la profession d’agent privé de recherches et ouvre, à Paris, un cabinet d'enquêtes privées spécialisé dans les fraudes aux assurances (enquêteur d'assurances). Son fils Christian qui a repris le cabinet d’enquêtes privées, est à l’origine de la création du diplôme professionnel d'enquêteur privé créé à l'université Panthéon-Assas[3].

Inspirés par sa lutte contre le gang des Tractions Avant et en particulier Émile Buisson, un braqueur psychotique, Flic Story, Le Gang et L'Indic ont été portés à l'écran (avec une adaptation d'Alphonse Boudard). L'Indic servit de base au scénario du film du même nom de Serge Leroy[2].

Roger Borniche vit pendant de longues années en Californie aux États-Unis. De retour en France depuis 2015, il s’installe avec sa femme Michèle à Cannes dans les Alpes-Maritimes où il meurt le à l’âge de 101 ans [2].

Les arrestations les plus célèbres

  • Émile Buisson, ennemi public no 1, arrêté le par Roger Borniche, qui le ceintura pendant que son épouse[N 1] lui passait les menottes.

L'arrestation a donné lieu à plusieurs versions. Les recherches historiques effectuées permettent de retracer les faits, dignes des meilleurs polars, tels qu'ils se sont déroulés et les rôles des uns et des autres dans la traque de l'ennemi public no 1 de l'époque.

C'est le , place de l'Opéra à Paris que Roger Borniche ceintura « René la Canne », pendant que son collègue, l'inspecteur Leclerc, lui passait les menottes. Borniche en raconte l'histoire dans le roman « René la Canne » qui lui est consacré et qui sera ensuite porté à l'écran. René Girier, lui aussi, racontera, dans ses mémoires en 1988, son arrestation par Roger Borniche[N 2]. Il est assez étonnant de constater que ce policier, dont le nombre d'arrestations et le succès littéraire et cinématographique susciteront tant de jalousies et de désinformations, fut apprécié par celui qu'il arrêta au point de nouer  lorsque le gangster décida de se réinsérer  des relations quasi-amicales que René Girier relate lui-même dans ses mémoires.

  • Pierre Carrot dit « Pierrot le fou no 2 ».

Au cours du procès de Pierre Carrot, l'avocat général Lindon saluera le courage de l'inspecteur Borniche et relèvera qu'à cette date (), il avait déjà arrêté cinq cents malfaiteurs dont cent individus armés[N 3].

Distinctions

  • « acte de courage et de dévouement pour sa courageuse conduite » en 1950 pour le féliciter de l'arrestation d’Émile Buisson ;
  • Médaille d'honneur de la police nationale « en reconnaissance de ses services et du dévouement dont il a fait preuve dans l'exercice de ses fonctions » en 1951 pour l'arrestation de René la Canne.

Publications

  • 1973 : Flic Story : l'implacable duel entre un tueur impitoyable et un policier pas comme les autres, Paris, Fayard, coll. « Collection dirigée par Constantin Melnik », , 384 p. (OCLC 462068948, notice BnF no FRBNF35321158).
  • 1974 : René la Canne: la pathétique partie d'échecs entre un cerveau du banditisme et un policier plein d'imagination, Fayard.
  • 1975 : Le Gang (l'histoire de Pierrot-le-Fou…).
  • 1976 : Le Play-boy, Grasset.
  • 1977 : L'Indic (gestapistes en perdition, faux résistants, vrais truands et indics, la sanglante initiation du policier de Flic story dans les soubresauts de la Libération), Grasset.
  • 1978 : L'Archange (un empereur du crime à Caracas), Grasset.
  • 1979 : Le Ricain, Grasset.
  • 1980 : Le Gringo (chasse à l'homme à Mexico), Grasset.
  • 1981 : Le Maltais (poursuite aux Caraïbes), Grasset.
  • 1982 : Le Tigre (flic-story à Hong-Kong), Grasset.
  • 1983 : Le Boss (flic story aux Caraïbes), Grasset.
  • 1985 : Vol d'un nid de bijoux, Grasset.
  • 1986 : L'Affaire de la môme Moineau, Grasset.
  • 1987 : Le Coréen, Grasset.
  • 1988 : La Filière (chasse aux caïds de la drogue), Presses de la Cité.
  • 1989 : La Cible (chasse à l'homme en Thaïlande), Presses de la Cité.
  • 1990 : Kidnapping (, Patricia, 10 ans, disparaît), Presses de la Cité.
  • 1991 : Frenchie (un Français au cœur de la filière californienne), Presses de la Cité.
  • 1993 : Homicide boulevard, Presses de la Cité.
  • 1996 : Le Privé, Presses de la Cité.
  • 1999 : Dossiers très privés (nouvelles), Éd. no 1.

Adaptations

Notes et références

Notes

  1. Martine, présentée dans ses romans comme « Marlyse ».
  2. Les mémoires de René Girier, dit René la Canne, ont été publiées en 1988 dans son livre Tu peux pas savoir (éditeurs Presses Pocket 1988 (ISBN 2-266-02921-5) et Londreys 1988 (ISBN 2-904-184-82-1)). Certains prétendent que René Girier aurait nié  ce qui serait totalement incompréhensible  avoir été arrêté par Roger Borniche, ce qui est totalement contredit par ses propres écritures et les mémoires précises et détaillées qu'il rédigea en 1988 et qui permettent de confirmer la réalité historique des faits.
  3. Roger Borniche estime à 567 le nombre d'arrestations qu'il a réalisées au cours de sa carrière dans la police au moment de son départ en 1956. Le chiffre pourrait, peut être même, être sous-évalué compte tenu des statistiques révélées par la Justice au cours du procès de Pierrot le fou. Le Parisien libéré, citant l'avocat général Lindon, notait que grâce aux efforts de Borniche et de ses collègues, le gangstérisme avait pratiquement disparu dans Paris.

Références

Liens externes

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