Robert II (roi d'Écosse)

Robert II Stuart, né le à Paisley et mort le au château de Dundonald (en), est roi d'Écosse de 1371 à sa mort. Il est le neveu et successeur de David II d'Écosse.

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Robert II

Robert II et Euphémie de Ross
Titre
Roi d'Écosse

19 ans, 1 mois et 28 jours
Couronnement
Prédécesseur David II
Successeur Robert III
Biographie
Dynastie Stuart
Date de naissance
Lieu de naissance Abbaye de Paisley, Renfrewshire
Date de décès (à 74 ans)
Lieu de décès Château de Dundonald (en), Ayrshire
Père Gauthier le Stewart
Mère Marjorie Bruce
Conjoint Élisabeth Muir de Rowallan (morte en 1353)
Euphémie de Ross (1333-1386)
Enfants avec Elisabeth Muir de Rowallan :
Robert III
Jeanne
Margaret
Robert
Alexandre Stuart
Walter
Marjorie
Isabelle
Catherine
Elisabeth

avec Euphémie de Ross :
David
Walter Stuart
Elisabeth Catherine
Egidia
Héritier Robert

Roi d'Écosse

Famille

Fils de Walter Stuart ou Gautier le Stewart et de Marjorie Bruce, princesse royale d'Écosse (morte entre le et le ), il est le petit-fils par sa mère du roi d'Écosse Robert Bruce, mort en 1329[1]

Héritier et régent

Le , après la mort au combat en Irlande de son frère Édouard Bruce, son successeur désigné depuis 1315, le roi Robert Ier qui est toujours sans héritier mâle fait reconnaître par les prélats, les comtes et les barons, les droits à la succession de son petit-fils Robert Stuart, le fils de sa défunte fille Marjorie « de bonne mémoire » et de Walter Stuart[2].

Le , la seconde épouse du roi Robert Ier, Élisabeth de Burgh, donne naissance à des jumeaux David et John. Le , sans doute à la suite de la mort de John, un parlement réuni à Cambuskenneth confirme à Robert Stuart son statut d'héritier de son oncle le jeune David Bruce qui est son cadet de huit ans[3].

Le , à la suite de la mort de son père Walter, Robert Stuart devient le 7e grand sénéchal héréditaire d'Écosse. Il est corégent du royaume d'Écosse de à 1334, puis seul régent jusqu'en 1341, pendant la minorité de son oncle David II, puis à nouveau pendant sa captivité en Angleterre d' à 1357. Il participe activement à la libération puis à l'administration du royaume dont il est l'héritier.

En 1357, Robert Stuart reçoit le titre de comte de Strathearn mais ses relations avec le roi David, de retour en Écosse, sont parfois conflictuelles. Au début de 1363, il se révolte avec William Douglas et Patrick, comte de Dunbar, mais il se soumet dès le . En 1366-1367, le roi favorise le mariage de Jean, le fils aîné de Robert Stuart, avec Annabella Drummond, la nièce de la reine Marguerite Drummond et lui confère le titre de comte de Carrick qu'il avait lui-même reçu de son père comme héritier du trône en 1328. En 1368, Robert est brièvement emprisonné à Lochleven.

Roi d'Écosse

Robert II représenté sur son grand sceau

Début du règne

Après la mort de David II le , Robert devient roi à l'âge de 55 ans conformément à l'acte de succession de 1318. Il est couronné à Scone le par William de Laudels. Immédiatement après son intronisation, son fils aîné Jean, comte de Carrick, est reconnu comme son héritier. Afin de dissiper tous doutes sur sa légitimité face aux descendants de sa seconde et religieusement incontestable union, il promulgue un acte confirmant l'ordre de succession en date du . Si l'héritier du trône Jean disparaît sans enfant, la succession passe à son frère Robert, comte de Fife, puis à ses quatre autres frères cadets issus des deux mariages du roi par ordre de naissance[4].

Le nouveau roi déjà âgé n'est plus le gardien de l'Écosse entreprenant qu'il avait été. Il délègue une partie de son pouvoir à ses trois fils aînés déjà adultes, Jean comte de Carrick, l'héritier du trône, Robert, comte de Fife et Alexandre, seigneur de Badenoch, qui est son lieutenant dans le Nord.

Relations avec l'Angleterre

Heureusement, son règne assez pacifique n'est marqué en 1385 que par l'expédition de l'amiral français Jean de Vienne qui arrive au large de l'Écosse avec 180 navires afin d'envahir le Nord de l'Angleterre, mais l'expédition tourne au désastre du fait de la mauvaise entente avec les Écossais. Après avoir pillé une partie du Westmorland, les Français rentrent chez eux. La même année, les Anglais répliquent par un raid destructeur des armées de Richard II, conduites par son oncle Jean de Gand qui incendient Édimbourg[1].

En , une armée commandée par James Douglas, gendre du roi, et les comtes de Moray et de Dunbar, passe la Tyne et pénètre dans le Northumberland[5] où elle pille et brûle le pays jusqu'à Durham avant de se replier vers Newcastle upon Tyne. Les Écossais se heurtent alors le aux forces de Henry Percy, comte de Northumberland, lors de la bataille d'Otterburn. L'évêque de Durham et son contingent sont mis en fuite mais James Douglas est tué pendant que Henry Percy Hotspur et son frère Ralph, les fils de son adversaire, sont capturés par les Écossais qui réclament une rançon pour les libérer[6].

Fin du règne

Lorsqu'en 1384 le vieux roi devient sénile, il laisse l'administration du royaume à son fils aîné Jean. Malheureusement, ce dernier, victime d'une chute de cheval, devient infirme en 1388, ce qui oblige le second fils du roi Robert à assumer la régence[1].

Lorsque le roi Robert II meurt âgé de 74 ans au château de Dundonald (Ayrshire) le , il est le plus vieux monarque d'Écosse régnant depuis le roi Malcolm III. Robert II est inhumé à l'abbaye de Scone[1].

Unions et descendance

En 1336, il épouse en premières noces Élisabeth Muir de Rowallan (morte en 1353), fille de Sir Adam Muir de Rowallan. Le mariage est déclaré non canonique et, grâce à une dispense papale de 1347, ils peuvent se remarier dans les formes légales en 1349[1].

De cette union, naissent dix enfants qui atteignent l'âge adulte :

En 1355, Robert épouse en secondes noces Euphémie de Ross (morte en 1387), fille d'Hugues, comte de Ross, qui lui donne[1]:

Le roi Robert II a par ailleurs de nombreux enfants illégitimes avec plusieurs maîtresses dont quatre fils avec sa favorite Mariota de Cardeny, fille de Sir Cardeny et Foss et veuve d'Alexandre Mac Naugthon :

  • Alexandre Stewart d'Innerlunan ·
  • Sir John Stewart de Cardeny ·
  • James Stewart d'Abernethy & Kinfaun ·
  • Walter Stewart

D'autres fils sont nés de liaisons avec des femmes inconnues :

Notes et références

  1. (en) S.I. Boardman « Robert II (1316–1390), king of Scots » Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
  2. (en) Gordon Donaldson « 1318 Settlement of succession » op. cit. p. 53-54.
  3. (en) G.W.S. Barrow Robert Bruce and the Community of the Realm of Scotland E.U.P 4e édition (Edinburgh 2005) (ISBN 0-7486-2022-2) p. 503.
  4. (en) Gordon Donaldson, op. cit. « 1373 Settlement of Succession » p. 68-69
  5. Cette campagne est détaillée par le chroniqueur français Jean Froissart. Historiens et Chroniqueurs du Moyen Âge Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, Paris 1952, chapitres CXIX à CXXV p. 562-597.
  6. (en) John Prebble The Lion in the North, Penguin Books, Londres 1981, (ISBN 0140056459), p. 129-130

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Mike Ashley The Mammoth Book of British Kings & Queens Robinson (Londres 1998) (ISBN 1841190969) « Robert II » p. 552-553.
  • (en) Stephen I. Boardman The Early Stewart Kings: Robert II and Robert III, 1371-1406. Tuckwell Press. Edinburgh 1996 réédition 2007, chez John Donald Short Run Press (ISBN 1904607683).
  • (en) Stephen Ian Boardman, The first Stewart dynasty : Scotland, 1371-1488, Édimbourg, Edinburgh University Press, , 320 p. (ISBN 978-0-7486-1235-2, OCLC 751149446).
  • (en) Michael Brown, The Wars of Scotland 1214~1371, vol. IV : The New Edinburgh History of Scotland, Edinburgh, Edinburgh University Press, (ISBN 0748612386).
  • (en) Rosalind K. Marshall, Scottish Queens: 1034-1714 Tuckwell Press, East Linton (2003) (ISBN 1-86232-271-6) p. 42-44.
  • (en) John L. Roberts, Lost kingdoms : Celtic Scotland and the Middle Ages, Édimbourg, Edinburgh University Press, , 230 p. (ISBN 0-7486-0910-5, OCLC 185788583).
  • (en) Timothy Venning, The Kings & Queens of Scotland, Stroud, Amberly The Hill, (ISBN 9781445613154).

Liens externes

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