Robert Alkan

Robert Alkan, né le dans le 3e arrondissement de Paris et mort le dans le 18e arrondissement, est un ingénieur aéronautique et inventeur français.

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Biographie

Origine et formation

Issac Robert Alkan, est né le dans le 3e arrondissement de Paris du mariage de Samuel Alkan, voyageur de commerce, et de Caroline Marx, modiste[1].

Robert Alkan obtient le diplôme d'ingénieur de l’École d’électricité et de mécanique industrielles, dite « École Violet »[1].

Carrière militaire

Appelé en , il est affecté au 3e Groupe d’aviation, à Lyon. Caporal en , il est promu sergent spécialisé cellules et moteurs en . En 1913 et 1914, il est chargé de cours sur la « technique de l’aviation » aux sociétés de préparation militaire de Lyon. Il est mobilisé en à l’Escadrille B.L.C., puis à l’Escadrille M.S. 12, ultérieurement devenue l’Escadrille N.12. C'est au sein de cette dernière qu'il conçoit le premier tir mécanique à travers l’hélice[1].

Il est promu adjudant en . À la suite de ses travaux, il est affecté à la Section technique de l’aéronautique. Il devient alors l’un des principaux collaborateurs du lieutenant de vaisseau Pierre Amédée Firmin Cayla et l’un des animateurs de la dite section. Sont marqués de ses idées tous les matériels conçus à cette époque : dispositifs de synchronisation des mitrailleuses en usage dans les aviations française, américaine et italienne ; lance-bombes ; tourelles[1] ...

Il est sous-lieutenant d’artillerie de réserve à titre temporaire et pour la durée de la guerre. Par décision ministérielle en date du , il est maintenu dans cet emploi « jusqu’à la mise au courant de militaires de classe anciennes, susceptibles de [le] remplacer, actuellement recherchés à l’intérieur et aux armées »[1].

En 1917, il est membre d’une mission d’étude de la Section technique de l’aéronautique envoyée en 1917 au Royaume-Uni, puis d'une autre en Italie[1].

D' à , il est membre de la Mission française de construction d’avions, envoyée aux États-Unis auprès du Technical Department. Sous-lieutenant d’artillerie de réserve à titre définitif, demeurant détaché au Section technique de l’aéronautique, il est affecté définitivement à cette section fin . De janvier à , il est sous-lieutenant de réserve affecté à la Commission de contrôle interalliée en Allemagne. En , il est muté dans l’arme de l’aéronautique nouvellement créée avec le grade de lieutenant de réserve, demeurant affecté au Service technique de l’aéronautique[1].

Carrière professionnelle

À l'issue de ses études d'ingénieur, il entre en 1909 à la plateforme d’essais de la Société alsacienne, puis à l’usine de la Société Schneider à Champagne-sur-Seine (Seine-et-Marne). Démobilisé, il crée la Société Alkan & Sinay et la S.I.A.M.E. ; puis, à la demande du Service technique de l’aéronautique, il crée la Société Alkan & Lessourd, qui deviendra, après la mort de ce dernier, la Société R. Alkan & Cie. Il se spécialise dans l’armement des avions, les appareils de bord et le pilotage automatique[Note 1].

En 1952, il est ingénieur à la Société française d'équipements pour la navigation aérienne (SFENA)[1].

Inventeur

La mitrailleuse du Nieuport 17 synchronisée par le système Alkan-Hamy.

Pendant la Première Guerre mondiale, Robert Alkan  sergent mécanicien[3]  met au point un dispositif de tir synchronisé à travers l'hélice, notamment avec une mitrailleuse Vickers[Note 2]. Le Nieuport 12 de 110 ch fut le premier appareil équipé de ce système que devait expérimenter, en , le sous-lieutenant Jean Chaput. Outre la conception de la première commande synchronisée, on doit également a Robert Alkan, qui travaillait au sein de la Section technique de l'aéronautique, des déclencheurs de lance-bombes. Si, en 1936, il met au point un nouveau pilote automatique, il continue également à étudier des systèmes de tir, réalise la première tourelle à moteurs et le premier collimateur à correcteurs[5],[6]. Il est envoyé en mission aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale pour mettre au point les systèmes de navigation électroniques pour les avions de l'US Air force[7]. De retour en France, il poursuit ses travaux et produit de nouveaux équipements : des horizons gyroscopiques, des compas gyromagnétiques et des instruments de navigation destinés aux avions rapides[5],[6].

Il meurt le dans le 18e arrondissement de Paris, étant alors domicilié au 70, avenue de la République dans le 11e arrondissement[1]. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 96) à Paris[6],[8].

Distinctions

Il est nommé chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur le , promu officier le puis commandeur le [1].

Considéré par Albert Caquot[Note 3] comme le meilleur ingénieur aéronautique de sa génération, il obtient la médaille de bronze de l’Aéroclub d’Amérique, la médaille de l’aéronautique en 1946 et la Naval Ordonnance Development Award aux États-Unis[1].

Hommage

Le « prix Alkan », remis tous les deux ans, est destiné « à encourager les travaux de jeunes savants, inventeurs ou ingénieurs, contribuant au progrès de la science et des techniques, en particulier dans l'industrie aéronautique et spatiale »[10]. Il récompense « un jeune ingénieur de moins de 45 ans opérant dans l'aéronautique et le spatial »[11].

Pour approfondir

Bibliographie

  • Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, , p. 25 (ISBN 978-2-84734-060-0)

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. La société Alkan existe toujours au XXIe siècle[2].
  2. En 1915, Roland Garros imagina le tir à travers le plan de l’hélice des avions militaires, en blindant les parties des pales exposées aux balles des mitrailleuses de bord. Ceci fut malheureusement décelé par les Allemands du fait que Roland Garros ne put détruire son avion lorsqu’il fut abattu en terrain occupé. Le Néerlandais Fokker, qui travaillait pour l’armée allemande, eut l’idée de synchroniser le tir des mitrailleuses allemandes avec la rotation de l’hélice. Ce procédé, qui avait été inventé par le Français Saulnier en 1914, n’avait pas pu être exploité en raison de la variabilité de la séquence de tir des mitrailleuses embarquées à bord des avions français. Le Français Robert Alkan y porta remède et l’équilibre de la puissance offensive fut ainsi rétabli entre les avions militaires français et allemands, l’aviation de chasse était véritablement née[4].
  3. Albert Caquot (1881-1976) est considéré comme « le plus grand des ingénieurs français vivants » pendant un demi-siècle[9].

Références

  1. « Cote 19800035/270/36188 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  2. Pascale Decressac, « L'équipementier Alkan réalise 60 % de son activité grâce à l’export », sur le site de l'actualité des chambres de commerce et de l'industrie dans le monde, (consulté le ).
  3. Sa fiche dans la base « Mémoire des hommes » du ministère de la Défense, [lire en ligne].
  4. Un demi-siècle d'aéronautique en France, tome 3 : La DGA et la formation par la recherche - Le dialogue État-Industrie, p. 50.
  5. Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, , p. 25 (ISBN 978-2-84734-060-0).
  6. Marcel Catillon, Mémorial aéronautique : qui était qui ?, p. 16-17 [lire en ligne].
  7. « Robert Alkan », sur le site club-des-collectionneurs.com (consulté le ).
  8. Répertoire annuel d'inhumation, 19 juin 1957, n°696, page 4
  9. Notice nécrologique par Maurice Roy, comptes-rendus de l'Académie des sciences (France), no 193398-77, séance du .
  10. « Le Prix Alkan 2000 attribué pour un nouveau système de pilotage d'Ariane 5 », sur le portail Futura-Sciences, (consulté le ).
  11. « Sophie, l'ingénieur qui révolutionne la fusée Ariane 5 », sur le site du quotidien Le Parisien, (consulté le ).
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