Ricin commun

Ricinus communis

Ricinus communis
Classification
Règne Plantae
Classe Magnoliopsida
Ordre Euphorbiales
Famille Euphorbiaceae
Genre Ricinus

Espèce

Ricinus communis
L., 1753

Classification phylogénétique

Ordre Malpighiales
Famille Euphorbiaceae

Synonymes

  • Ricinus africanus Willd.
  • Ricinus angulatus Thunb.
  • Ricinus armatus Haw.
  • Ricinus badius Rchb.
  • Ricinus chinensis Thunb.
  • Ricinus digitatus Noronha
  • Ricinus europaeus T.Nees
  • Ricinus glaucus Hoffmanns.
  • Ricinus hybridus Besser
  • Ricinus inermis Mill.
  • Ricinus japonicus Thunb.
  • Ricinus laevis DC.
  • Ricinus leucocarpus Bertol.
  • Ricinus lividus Jacq.
  • Ricinus macrophyllus Bertol.
  • Ricinus medicus Forssk.
  • Ricinus megalospermus Delile
  • Ricinus minor Mill.
  • Ricinus nanus Balbis
  • Ricinus peltatus Noronha
  • Ricinus purpurascens Bertol.
  • Ricinus rugosus Mill.
  • Ricinus sanguineus Groenland
  • Ricinus scaber Bertol. ex Moris
  • Ricinus speciosus Burm.f.
  • Ricinus spectabilis Blume
  • Ricinus tunisensis Desf.
  • Ricinus undulatus Besser
  • Ricinus urens Mill.
  • Ricinus viridis Willd.
  • Ricinus vulgaris Mill.
Fruits toxiques.

Le ricin commun (Ricinus communis, seule espèce du genre Ricinus) est un arbrisseau d'origine tropicale de la famille des Euphorbiacées. C'est la source de l'huile de ricin, qui a diverses applications, et de la ricine, un poison. Il est fréquemment utilisé à des fins ornementales.

Description

Ricin commun dans les îles grecques

Aspect général

Le ricin se présente sous la forme d'une plante herbacée ou arborescente, annuelle ou vivace suivant les conditions climatiques de la région. Sa hauteur est de 1 à 5 mètres en France (jusqu’à 12−13 mètres dans sa zone d’origine)[1].

Feuilles

Les feuilles palmatilobées (5 à 12 lobes) sont portées par de longues tiges et leur bord est denté. Elles sont vertes ou rouges, alternes sur une spirale simple et caduques. Certaines variétés ornementales ont des feuilles dont la face inférieure et le pétiole sont colorés en rouge.

Fleurs

Les fleurs sont regroupées en cyathes, les fleurs femelles en haut, les fleurs mâles en bas[2]. C'est donc une espèce monoïque. La floraison a lieu en été.

Fruits

Les fruits sont des capsules tricoques hérissées de pointes[2] (parfois absentes). La graine est luisante, marbrée de rouge ou de brun, elle présente une ligne saillante sur la face ventrale et est surmontée par un élaiosome. Elle contient entre 40 et 60 % d'huile riche en triglycérides, principalement la ricinoléine. Seules les variétés à plus grosses graines sont utilisées pour la production d'huile, les formes spontanées ayant la plupart du temps de petites graines impropres à l'extraction d'huile.

Répartition

Originaire d'Afrique tropicale, il s'est répandu un peu partout dans le monde, là où le climat le permettait. Il est cultivé dans de nombreux pays chauds d'Arabie, d'Asie, d'Afrique et d'Amérique pour en extraire de l'huile. On le retrouve aussi sous des climats subtropicaux.

On le trouve aujourd'hui également comme espèce annuelle spontanée ou comme plante ornementale dans les climats tempérés.

Caractère envahissant

Cette espèce est considérée comme envahissante dans certaines zones, notamment l'Australie tropicale, l'Océan Indien et l'Océanie dont la Nouvelle-Calédonie[2],[3],[4].

Appellation

Le nom générique Ricinus signifie « tique » en latin : la graine est ainsi nommée parce qu'elle a des marques et une bosse qui la fait ressembler à certaines tiques.

Utilisé depuis l'antiquité par les Égyptiens, il est désigné par de très nombreuses appellations telles que Kerua, Kerroa, Charua, Carapate, Palma cristi[5]...

Composition et toxicité

La totalité de la plante semble toxique en raison de la présence d'une lectine glycoprotéique : la ricine[6]. La concentration en ricine est maximale dans les graines qui renferment par ailleurs des protéines, de l'eau et des lipides. Ces graines sont riches en une huile qui doit ses propriétés purgatives à la présence de l'acide ricinoléique. Le rendement en huile du Ricin est de 1 200 à 2 000 litres à l'hectare et par an (Madagascar).

L'huile de ricin contient de l'acide ricinoléique qui altère la muqueuse intestinale et provoque des pertes importantes en eau et en électrolytes (sels minéraux), d'où son action purgative intense et irritante. La ricine, protéine présente dans la plante et les graines, est une toxine redoutable[7].

Les graines et les coques de ricin contiennent des produits toxiques, le principal étant la ricine. Elles renferment également un allergène plus difficile à rendre inactif que la ricine et pouvant provoquer une hypersensibilité chez les humains en contact avec ce produit. Cet allergène semble peu nocif pour les animaux. Le passage à l'autoclave de la farine pendant 15 minutes à 125 °C détruit la ricine[réf. nécessaire].

L'ingestion de graines, souvent accidentelle chez les jeunes enfants, peut provoquer des intoxications graves (en raison de la présence de ricine) nécessitant impérativement une prise en charge hospitalière. On considère que trois graines peuvent être fatales à un enfant, quatre graines peuvent déterminer une intoxication sérieuse chez l'adulte et six à huit graines pourront lui être fatales. Les pigeons ramiers sont également sensibles au graines de ricin, et de nombreux cas d'intoxication ont été constatées dans les villes qui en utilisaient comme plante ornementale[8].

Ces chiffres sont cependant à nuancer, la gravité de l'intoxication dépendra de la sensibilité individuelle de chacun à la ricine, de plus, selon que les graines sont mastiquées ou non, la gravité de l'intoxication ne sera pas la même. Dans tous les cas, lorsque les intoxiqués sont pris en charge à temps en milieu hospitalier, l'issue de l'intoxication est presque toujours favorable[réf. nécessaire].

Dans certains pays, on a déjà signalé l'usage des graines de ricin à des fins criminelles[9]. Parfois, les graines de ricin peuvent se retrouver accidentellement mêlées à des céréales, provoquant ainsi des intoxications[réf. nécessaire].

Culture

Son feuillage pourpre, ses fruits rouge vif et son développement rapide font que le ricin est utilisé pour l'élaboration de massifs en arrière-plan ou en isolé.

Sa culture est facile, il faut cependant prendre soin de faire un bon apport d'amendement organique au printemps et de modifier la structure du sol si celui-ci est peu drainant (sable de rivière, pouzzolane...)

Le sol doit être à pH neutre et modérément arrosé.

La meilleure exposition est au soleil ou mi-ombre.

La multiplication se fait par semis en avril à 20 °C.

Utilisation

Industrie

On l'employait jadis comme combustible pour l'éclairage, on l'utilise depuis peu comme source de biocarburant[10].

L'huile est également utilisée comme lubrifiant dans les moteurs de voitures de course et de modèles réduits[2].

Il entre dans la composition d'une matière plastique (non-biodégradable) nommée Rilsan[2].

Médecine

L'huile de ricin, obtenue par pression à froid des graines, est un purgatif puissant très prisé en médecine naturelle [11] et en cosmétique.

Répulsif et poison

En culture bio, la plante de ricin, intercalée entre les pieds de pomme de terre, repousse les doryphores [12].

Le tourteau de ricin est un poison très efficace contre les rongeurs[13] : Il contient de la ricine un puissant poison, et est appétant et provoque leur mort dans de nombreux cas. À noter tout de même que son odeur attire aussi les chiens, qui peuvent gratter le sol et avaler ce poison[2]. Une étude portant sur 10 ans, menée en Amérique du Nord sur des chiens a montré une mortalité de l'ordre de 9 %[14].

On l'utilise comme matière première pour préparer l'acide undécylénique, un fongicide à usage externe.

Ornementation

En ornementation, sa place est idéale au milieu d'un massif ou en arrière-plan isolé. Le ricin est original par ses fruits rouges épineux qui donneront de grosses graines, et par ses grandes feuilles palmées. Dès le mois d'août, les graines peuvent être récoltées pour les semer l'année suivante, car le ricin ne passera pas l'hiver dans les régions nord.

Esotérisme

Jadis[Quand ?][Où ?], le Ricinus communis était considéré comme une plante magique associée à la magie noire[réf. nécessaire].
Selon la légende, les graines de ricin sont parées de nombreuses vertus magiques. L'huile de ricin ferait par exemple, après une incantation, repousser les cheveux sur le crâne le plus dégarni[15].

Production

Production en tonnes de graines de ricin. Chiffres 2003-2004
Données de FAOSTAT (FAO)

Inde804 00066 %804 00061 %
Chine258 00021 %275 00021 %
Brésil77 9706 %149 09911 %
Autres pays82 9507 %83 5806 %
Total1 222 920100 %1 311 679100 %

Notes et références

  1. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul Victor Fournier
  2. Bernard Suprin, Mille et une plantes en Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Editions Photosynthèse, , 382 p. (ISBN 978-2-9527316-3-8), p. 333
  3. Groupe espèces envahissantes, Plantes envahissantes pour les milieux naturels de Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Agence pour la prévention et l'indemnisation des calamités agricoles ou naturelles (APICAN), , 222 p., pp. 64-65
  4. Vanessa Hequet, Mickaël Le Corre, Frédéric Rigault, Vincent Blanfort, Les espèces exotiques envahissantes de Nouvelle-Calédonie, IRD, Institut de Recherche pour le Développement, , 87 p. (lire en ligne), p. 17
  5. Alphonse de Candolle, Origine des plantes cultivées 1882
  6. Claude Hammer, « Toxiplante, le site des plantes toxiques » (consulté en ).
  7. Soto-Blanco B, Sinhorini IL, Gorniak SL, Schumaher-Henrique B. 2002. Ricinus communis cake poisoning in a dog. Vet Hum Toxicol. Jun 44(3):155-6.
  8. Serge Morand, François Moutou, Céline Richomme et al. (préf. Jacques Blondel), Faune sauvage, biodiversité et santé, quels défis ?, Versailles, Quæ, coll. « Enjeux Sciences », , 190 p. (ISBN 978-2-7592-2202-5, lire en ligne), IV. Santé animale et sociétés humaines, chap. 12 (« Quels questionnements sanitaires en milieu urbain ? »), p. 127 - 128, accès libre.
  9. « ALLEMAGNE », Le Progrès, (lire en ligne, consulté le ).
  10. Source d'énergie renouvelable en plein essor
  11. « Huile de ricin - Composition, Utilisation, Bienfaits », sur passeportsante.net (consulté le )
  12. Jean-Paul Thorez, Pucerons, mildiou, limaces..., prévenir, identifier, soigner bio, Terre vivante, 318 p. (ISBN 9782914717403), p. 182
  13. « Produits toxiques pour le chien : Intoxication à la ricine - Le danger "bio" », sur Joel pumi,
  14. « Intoxication par engrais à base de tourteau de ricin chez le chien », sur Centre antipoison belge
  15. guide de visite, les plantes magiques, du jardin des neuf carrés de l'abbaye de Royaumont

Voir aussi

Articles connexes

Références externes

Liens externes

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