Richard Seymour-Conway

Richard Seymour-Conway, 4e marquis d'Hertford, aussi connu sous le nom de Lord Hertford, est un collectionneur d'art et francophile anglais né le et mort le , fils de Francis Seymour-Conway (3e marquis d'Hertford) et de Maria Fagnani (en).

Richard Seymour-Conway

Armoiries des Marquis d'Hertford
Fonctions
Membre de la Chambre des lords
Lord Temporal

(28 ans, 5 mois et 24 jours)
Pairie héréditaire
Prédécesseur Francis Seymour-Conway
Successeur Francis Seymour
Député britannique

(4 ans, 4 mois et 21 jours)
Circonscription Antrim
Prédécesseur Hugh Henry John Seymour
Successeur Lord Edward Macnaghten
Biographie
Titre complet Marquis d'Hertford
Date de naissance
Lieu de naissance Londres
Date de décès (à 70 ans)
Lieu de décès Paris
Sépulture Cimetière du Père-Lachaise
Nationalité Britannique
Père Francis Seymour-Conway
Mère Maria Seymour-Conway
Conjoint Elizabeth Agnes Dunlop-Wallace
Enfants Sir Richard Wallace
Diplômé de Collège d'Exeter
Profession homme politique, Collectionneur d'œuvres d'art
Distinctions Ordre de la Jarretière

Le château de Bagatelle, demeure de Lord Hertford à partir de 1848.
Manchester House, ou Hertford House, qui abrite la Wallace Collection
Tombeau au cimetière du Père-Lachaise

Biographie

Richard Seymour-Conway vécut principalement à Paris, au 2 rue Laffitte et, à partir de 1848 au château de Bagatelle, dans le bois de Boulogne.

Dans le périodique Paris Guide, en 1867, le critique d'art Théophile Thoré-Burger le place en tête des 300 grands collectionneurs de Paris et le plus grand d'Europe avec « à peu près 250 tableaux accrochés dans la galerie et les appartements du premier étage »[1] ; il avait considérablement accru la collection reçue de ses aïeux, en peintures, sculptures, objets d'art, miniatures, armes, etc.

Richard Seymour-Conway fut sans doute père à l'âge de 18 ans : c'est pourquoi la famille décida d'élever son fils naturel, Richard, et de prendre en charge la mère de cet enfant, Agnes Jackson-Wallace. C'est la propre mère du marquis, Maria, qui éleva le jeune Richard à Paris. Par la suite, Richard prit soin du marquis quand celui-ci tomba gravement malade à partir de la fin des années 1850 (il souffrait des reins). Jamais le marquis ne reconnut officiellement Richard comme étant son fils.

Mort célibataire et sans descendance directe en , les titre et fief des Hertford, Ragley Hall (en) passèrent, en vertu de la loi anglaise, à son plus proche parent, Francis Seymour, tandis que sa fortune et ses collections, allèrent par testament à son secrétaire et - présumé - fils naturel, Richard Wallace, lequel empêcha le nouveau tenant du titre de récupérer dans la maison londonienne des Hertford à Manchester Square divers actes juridiques, tableaux, vaisselles et linge qu'il revendiquait comme biens familiaux : trois procès successifs eurent lieu, le dernier gagné par Wallace ; le marquis, qui ne pouvait assumer l'entretien de Sudbourne Hall, lui céda ensuite pour 200 000 livres que Wallace fit réaménager luxueusement.

Un héritage transmis en partie à la nation britannique

En Richard Wallace épouse sa compagne Amélie-Julie-Charlotte Castelnau (1819-1897) et légitima son fils naturel, baptisé désormais Edmond Wallace[2]. Richard Wallace est ensuite anobli par la reine Victoria (1871) puis fait chevalier de l'Ordre du Bain (1878).

Edmond meurt en 1887 après avoir épousé Amélie Gall contre l'avis de sa famille. Quand Richard Wallace meurt en 1890, il est sans enfant : veuve, Amélie-Julie-Charlotte devient « Lady Wallace » et hérite de la quasi-intégralité de la fortune de son époux, estimée en 1870 à plus de 60 millions de francs-or.

Richard Wallace avait donné en 1880 à son fils un immeuble de rapport situé 29 boulevard des Italiens à Paris : les deux s'étant brouillés, les Wallace jamais ne reconnurent leurs quatre petits enfants.

En 1894, peut-être inspirée par l'ancien secrétaire de son mari, John Murray Scott (1847-1912), Lady Wallace offrit à la nation anglaise Hertford House et les très importantes collections d'art qui y avaient été placées à partir de 1872 par son époux, à condition que le musée ainsi créé prenne son nom et que la collection reste intacte ; l'ensemble est devenu the Wallace Collection[3], et fut inauguré en 1900.

La partie française du patrimoine Hertford, à savoir le château de Bagatelle et l'immeuble du 2 rue Laffitte, ainsi que leur contenu, revinrent à John Murray Scott, qui fut également anobli par la reine Victoria[4]. Scott vendit les statues et ornements de Bagatelle, puis il voulut lotir le grand parc, mais la Ville de Paris s'y opposa et lui racheta en 1904 pour une somme estimée à 6 millions de francs-or.

Mort sans descendance, Scott souhaita léguer à son amie intime Victoria Sackville-West la somme de 150 000 livres et le reliquat de la collection Hertford conservé rue Laffitte, qui lui fut acheté - sans qu'il l'ait vu dit-on - 350 000 livres sterling par le marchand d'art Jacques Seligmann, qui le dispersa à travers plusieurs ventes.

Titres et récompenses

Richard Seymour-Conway était chevalier de l'ordre de la Jarretière () et commandeur de l'ordre de la Légion d'honneur.

Bibliographie

  • A. G. Temple, The Wallace Collection at Hertford House (Londres ; Paris ; New York : Manzi, Joyant & Co., 1902);
  • E. Molinier, La Collection Wallace : meubles et objets d'art français des XVIIe et XVIIIe siècles (Paris, E.Lévy, 1902);
  • B. Falk, Old Q's daughter : the history of a strange family, Londres, Hutchinson & co., 1931.
  • Wallace Collection Catalogue (London, Trustees of the Wallace Collection, 1976-1996);
  • D. Mallett, The Greatest Collector : Lord Hertford and the founding of the Wallace collection (Londres, Basingstoke, Macmillan, 1979);
  • The Hertford Mawson letters : the 4th Marquess of Hertford to his agent Samuel Mawson, J. Ingamells (éd.) (London, Trustees of the Wallace Collection, 1981);
  • R. Montebianco, Sir Richard Wallace (Paris, Éd. D.Carpentier, 2007);
  • Jo Hedley, "Le 4e marquis d'Hertford (1800-1870), Paris et le docteur Louis La Caze (1798-1869)", La Collection La Caze, chefs-d'œuvre des peintures des XVIIe et XVIIIe siècles (Paris, Hazan-Musée du Louvre Éditions, 2007);
  • L. Perreau, La Fortune de Richard Wallace (Paris, Lattès, 2009).

Notes et références

Liens externes

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