Rhymogona

Rhymogona est un genre de diplopodes de la famille des Craspedosomatidae, formant un complexe de formes tantôt placées parmi l'espèce type, Rhymogona montivaga, tantôt traitées comme espèces à part entière aux hybridations multiples.

Rhymogona montivaga
Dessin des genitalias mâles de la description originale de l'espèce.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Myriapoda
Classe Diplopoda
Sous-classe Chilognatha
Super-ordre Nematophora
Ordre Chordeumatida
Famille Craspedosomatidae

Genre

Rhymogona
Cook, 1896

Synonymes

  • Macheiriophoron Verhoeff, 1897

Espèce

Rhymogona montivaga
(Verhoeff, 1894)

Synonymes

  • Atractosoma montivaga Verhoeff, 1894 (protonyme)
  • Macheiriophoron montivagum (Verhoeff, 1894)
  • Macheiriophoron silvaticum (Rothenbühler, 1899)

Répartition et habitat

Ces mille-pattes se rencontrent sur une aire de répartition assez restreinte entre la Suisse et la France, où ils peuplent les grottes et les forêts du nord des Alpes et du massif du Jura, au nord jusqu'à la Forêt-Noire. Ils ont notamment été répertoriés dans les départements français du Doubs, du Jura[1], de la Savoie, de la Haute-Savoie et de la Côte-d'Or[2],[3].

Les forêts constituent leur habitat principal, notamment au-dessus de 1 000 m d'altitude. Ils apprécient les hêtraies à sapin (association Abieti-Fagetum), humides et aux sous-bois comptant adénostyles et airelles. Au-dessus de 2 000 m, ils colonisent les terrains aux rochers humides, ou les adénostyles poussent également. En dessous des 750 m d'altitude, ils restent dans les hêtraies à sapin où pousse les pétasites, dans les frênaies marécageuses (Pruno-Fraxinetum) ou les aulnaies marécageuses (Carici elongatae-Alnetum)[4].

Histoire et classification

Découverte

R. montivaga est d'abord décrite dans le genre Atractosoma, auquel ce mille-pattes de Bavière, A. meridionale, appartient.

L'espèce type, R. montivaga, a été découverte en 1894 par Karl Verhoeff aux rochers de Naye et au Daubensee (en). D'abord placée dans le genre Atractosoma, Orator Fuller Cook crée en 1896 le genre Rhymogona pour l'y placer, et Verhoeff lui-même un genre Macheiriophoron l'année suivante, qui ne sera pas adopté. De nombreuses formes, espèces, sous-espèces ou variétés sont décrites, souvent avec peu de spécimens types[3].

Systématique

La distinction des espèces ou sous-espèces repose principalement sur l'aspect des gonopodes des genitalia mâles, ou sur la longueur des valves des vulves des femelles[2]. Quoi qu'il en soit, ces sous-espèces forment deux groupes distincts géographiquement, un groupe occidental et un groupe oriental, avec toutes sortes d'hybridation. Ariane Pedroli-Christen, qui a étudié le genre en détail, propose que l'espèce réponde au concept développé par Ernst Mayr de ring species, autour du Jura, avec une spéciation assez avancée mais une hybridation toujours possible[5].

Les sous-espèces classiquement reconnues seraient :

  • Rhymogona montivaga alemannica (Verhoeff, 1910)
  • Rhymogona montivaga cervina (Verhoeff, 1910)
  • Rhymogona montivaga hessei (Ravoux in Brölemann, 1935)
  • Rhymogona montivaga montivaga (Verhoeff, 1894)
  • Rhymogona montivaga serrata (Bigler, 1913)
  • Rhymogona montivaga verhoeffi (Bigler, 1913)
  • Rhymogona montivaga wehrana (Verhoeff, 1910)

En 2005, Jörg Spelda, suivi par Fauna Europaea, distingue cinq espèces[6]:

  • Rhymogona hessei (Ravoux, 1935)
  • Rhymogona montivaga (Verhoeff, 1894) - comprenant les sous-espèces alemannica et cervina
  • Rhymogona serrata (Bigler, 1912)
  • Rhymogona verhoeffi (Bigler, 1913)
  • Rhymogona wehrana (Verhoeff, 1910)

Annexes

Bibliographie

  • (de) Karl Verhoeff, « Beiträge zur Diplopoden-Fauna der Schweiz », Berliner entomologische Zeitschrift, vol. 39, no 2, , p. 281-296 (DOI 10.1002/mmnd.18940390214, lire en ligne)
  • (en) Orator Fuller Cook, Brandtia, a series of occasional papers on Diplopoda and other Arthropoda, New York, Huntington, , 75 p.
  • (en) Ariane Pedroli-Christen, « Field investigations on Rhymogona cervina Verhoeff and Rhymogona silvatica Rothenbühler (Diplopoda): Morphology, distribution and hybridisation », Proceedings of the 7th International Congress of Myriapodology, Leiden, E.J.Brill, , p. 27-43 (lire en ligne)
  • (en) Ariane Pedroli-Christen et A. Scholl, « Ecological and genetic studies on parapatric Rhymogona silvatica (Roth.) and R. cervina (Verh.) (Diplopoda: Craspedosomatidae) with special reference to hybrid populations in a zone of contact », Revue suisse de Zoologie, Genève, vol. 97, no 2, , p. 349-359 (lire en ligne)
  • (fr) Ariane Pedroli-Christen, « Systématique et taxonomie du genre Rhymogona (Diplopoda:Craspedosomatidae): Rhymogona silvatica (Rothenbiihler, 1899) synonyme de Rhymogona montivaga (Verhoeff, 1894); résultats morphologiques et génétiques », Revue suisse de Zoologie, Genève, vol. 98, no 1, , p. 83-92 (lire en ligne)
  • (fr) (de) Ariane Pedroli-Christen, « Faunistique des mille-pattes de Suisse (Diplopoda) », Documenta faunistica helvetiae, Neuchâtel, Centre suisse de cartographie de la faune, vol. 14, , p. 1-167 (lire en ligne)

Références taxinomiques

Notes et références

  1. [PDF] (fr) J.M. Démange, « Myriapodes des cavités de la Côte d'Or, de la Saône et Loire et du Jura », Sous le Plancher, vol. 2, , p. 32-36 (lire en ligne)
  2. Pedroli-Christen (1993), p. 101
  3. Pedroli-Christen (1990), p. 27-43
  4. Pedroli-Christen et Scholl (1990), p. 354-355
  5. Pedroli-Christen (1993), p. 37
  6. (en) Jörg Spelda, « Improvements in the knowledge of the myriapod fauna of southern Germany between 1988 and 2005 (Myriapoda: Chilopoda, Diplopoda, Pauropoda, Symphyla) », Peckiana, vol. 4, , p. 101-129 (lire en ligne)
  • Portail de la zoologie
  • Portail du massif du Jura
  • Portail des Alpes
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.