Rhinoderma darwinii

La grenouille de Darwin du Sud (Rhinoderma darwinii) est une espèce d'amphibiens anoures de la famille des Rhinodermatidae[1], endémique du Chili et de l'Argentine. Elle est peut-être la seule représentante de son genre et de sa famille puisque la grenouille de Darwin du Nord (Rhinoderma rufum) est possiblement éteinte depuis les années 1980 (non observée depuis)[2]. Sa particularité est la néomélie[3], c'est-à-dire la capacité du mâle à avaler les œufs et les stocker dans ses sacs vocaux jusqu'à ce que les têtards soient métamorphosés. Les principales menacent pesant sur Rhinoderma darwinii sont : la perte, dégradation et fragmentation d'habitat, les maladies infectieuses -notamment la chytridiomycose amphibienne due au champignon Batrachochytrium dendrobatidis- et le changement climatique[4],[5],[6],[7]. L'impact des expèces exotiques envahissantes tel que la Xénope lisse (Xenopus laevis) reste aussi à éclaircir mais il a été montré que ce dernier pouvait servir de vecteur du champignon chytride Batrachochytrium dendrobatidis[8].

Rhinoderma darwinii
Classification selon ASW
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Amphibia
Sous-classe Lissamphibia
Super-ordre Salientia
Ordre Anura
Sous-ordre Neobatrachia
Famille Rhinodermatidae
Genre Rhinoderma

Espèce

Rhinoderma darwinii
Duméril & Bibron, 1841

Synonymes

  • Rhinoderma darwinii var. lateralis Werner, 1898 "1897"
  • Rhinoderma darwinii var. unicolor Werner, 1898 "1897"
  • Rhinoderma darwinii var. picta Werner, 1898 "1897"
  • Rhinoderma darwinii var. angulata Werner, 1898 "1897"

Statut de conservation UICN


ENB2ab(iii) : En danger

L'espèce est en déclin pour ces raisons et est classée en danger d'extinction par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN)[4].

Répartition

Cette espèce est endémique des forêts australes de Patagonie. Elle se rencontre entre 50 et 1 100 m d'altitude[9] :

Description

Sa particularité est que les têtards grandissent à l'abri dans le sac vocal du mâle. La femelle pond environ 30 œufs puis le mâle fait la garde pendant environ 2 semaines puis récupère les survivants et les transporte dans une poche de son larynx. Les têtards se développent à l'intérieur et ne sortent par la bouche du mâle lorsqu'ils sont de petites grenouilles. La grenouille est marron à verte et mesure entre 2,5 et 3,5 cm. Elle mange des insectes et autres arthropodes.

Étymologie

Elle doit son nom au naturaliste anglais Charles Darwin qui la découvrit lors de son voyage à bord du HMS Beagle.

Publication originale

  • Duméril & Bibron, 1841 : Erpétologie générale ou Histoire naturelle complète des reptiles, vol. 8, p. 1-792 (texte intégral).

Liens externes

Notes et références

  1. « Rhinoderma darwinii Duméril and Bibron, 1841 | Amphibian Species of the World », sur research.amnh.org (consulté le )
  2. (en) Claudio Soto-Azat, Andrés Valenzuela-Sánchez, Ben Collen et J. Marcus Rowcliffe, « The Population Decline and Extinction of Darwin’s Frogs », PLoS ONE, vol. 8, no 6, , e66957 (ISSN 1932-6203, PMID 23776705, PMCID PMC3680453, DOI 10.1371/journal.pone.0066957, lire en ligne, consulté le )
  3. (es) Jimenez de la Espada DM, Sobre la reproduccion de Rhinoderma darwinii., Anales de la Sociedad de Historia Natural de Madrid, Vol. 1, , p. 139–151
  4. « The IUCN Red List of Threatened Species », sur IUCN Red List of Threatened Species (DOI 10.2305/iucn.uk.2018-1.rlts.t19513a79809372.en, consulté le )
  5. (en) Claudio Soto-Azat, Andrés Valenzuela-Sánchez, Barry T. Clarke et Klaus Busse, « Is Chytridiomycosis Driving Darwin’s Frogs to Extinction? », PLoS ONE, vol. 8, no 11, , e79862 (ISSN 1932-6203, PMID 24278196, PMCID PMC3835940, DOI 10.1371/journal.pone.0079862, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) David E. Uribe-Rivera, Claudio Soto-Azat, Andrés Valenzuela-Sánchez et Gustavo Bizama, « Dispersal and extrapolation on the accuracy of temporal predictions from distribution models for the Darwin's frog », Ecological Applications, vol. 27, no 5, , p. 1633–1645 (DOI 10.1002/eap.1556, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Andrés Valenzuela-Sánchez, Benedikt R. Schmidt, David E. Uribe-Rivera et Francisco Costas, « Cryptic disease-induced mortality may cause host extinction in an apparently stable host–parasite system », Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, vol. 284, no 1863, , p. 20171176 (ISSN 0962-8452 et 1471-2954, PMID 28954907, PMCID PMC5627199, DOI 10.1098/rspb.2017.1176, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Claudio Soto-Azat, Alexandra Peñafiel-Ricaurte, Stephen J. Price et Nicole Sallaberry-Pincheira, « Xenopus laevis and Emerging Amphibian Pathogens in Chile », EcoHealth, vol. 13, no 4, , p. 775–783 (ISSN 1612-9202 et 1612-9210, DOI 10.1007/s10393-016-1186-9, lire en ligne, consulté le )
  9. UICN, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
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