Rhémétalcès Ier

Rhémétalcès Ier (ou Rhymétalcès, en grec : Pοιμηταλκου) est un prince thrace des débuts de l'Empire romain, roi des Sapéens depuis 31/15 av. J.-C. puis roi des Odryses de 11 av. J.-C. à 12 ap. J.-C. Il est vraisemblablement le fils de son prédécesseur Cotys VI, voire de Cotys V, père de son successeur Cotys VIII, ainsi que le beau-frère du prince astéen Cotys VII et oncle puis tuteur du prince astéen et roi des Odryses Rhescuporis II.

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Biographie

Lors de la guerre civile à la suite du second triumvirat, Rhémétalcès prend le parti de Marc Antoine contre Octave. Après la bataille d'Actium en 31 av. J.-C., il passe du côté du vainqueur.

Vers 18 av. J.-C., Cotys VII, alors prince astéen des Thraces et roi des Odryses, beau-frère de Rhémétalcès, meurt, et ce dernier devient le tuteur de ses enfants, dont Rhescuporis II, le nouveau roi.

Les Besses, peuple de la Thrace, restés indépendants de Rome, attaquent les provinces thraces alliées de l'Empire romain sous la conduite de Volgaisos, grand-prêtre du sanctuaire de Dionysos dans l'Haimos. Les barbares sont repoussés par une armée romaine aidée de leurs alliés thraces. Dans les années 13/11 av. J.-C., Rhémétalcès et son neveu Rhescuporis sont à nouveau attaqués par les Besses. Cette attaque est plus sérieuse que la précédente et Rhescuporis est vaincu et tué. Rhémétalcès est aussi mis en déroute mais parvient à fuir, se réfugiant dans le Chersonèse. Toute la Thrace est alors aux mains des Besses qui vont même attaquer les provinces romaines d'Asie et de Macédoine[1].

C'est le gouverneur de la province romaine de Pamphylie, Lucius Calpurnius Piso, qui est envoyé en Thrace contre les Besses comme légat pro-préteur. Vaincus dans un premier combat, les Romains réussissent à reprendre l'avantage et à vaincre les Besses et leurs alliés. Piso mettra cependant trois années pour pacifier la région et mettre définitivement fin à la révolte[2],[3],[4]. Pour ses succès, le Sénat lui octroie les honneurs du triomphe (ornamenta triumphalia)[5],[6].

Une fois les Besses détruits, Auguste confie alors à Rhémétalcès le royaume thrace des Odryses, qui n'a plus de souverain depuis la mort du dernier roi des Astéens Rhescuporis II. Une partie des terres des Astéens sont rattachées à Rome. Il ne reste plus que le royaume des Odryses en Thrace, dirigé par les princes sapéens.

En 6, lors de la grande révolte illyrienne, il se joint aux forces romaines pour combattre les Dalmates et les Pannoniens. Rhémétalcès les combat notamment en Macédoine et aurait même réussi à tuer l'un des trois chefs de la révolte, un certain Baton. Auguste le remercie de ces services par diverses récompenses. Le roi Thrace prend comme prénoms Caius Julius, et il est nommé archonte éponyme d'Athènes vers l'an 9.

Le roi meurt vers l'an 12 et ses États, alliés de Rome, sont divisés en deux parties, qui sont réparties entre le fils et le frère du roi défunt, Cotys VIII et Rhescuporis III. Cotys reçoit la région proche de la côte et des colonies grecques. Rhescuporis, celle sauvage et inculte de l'intérieur, exposée à des attaques hostiles des peuples voisins[7]. Rhescuporis décide d'accaparer les terres de son neveu[8], l'emprisonnant[9] puis le tuant pour faire front à Tibère, qui lui demande des comptes[10]. Rhescuporis est jugé et condamné par Rome[11] et le royaume de Thrace est divisé entre Rhémétalcès II, fils de Rhescuporis qui s'est ouvertement opposé aux plans de son père, et les très jeunes enfants de Cotys, Cotys IX puis Rhémétalcès III, au nom desquels le propréteur Titus Trebellenus Rufus est nommé régent[12].

Annexes


Notes et références

  1. Florus, Abrégé de l’histoire romaine, IV, 12.
  2. Dion Cassius, Histoire romaine, Livre LIV, 34.
  3. Sénèque, Lettres à Lucilius, 83.
  4. Velleius Paterculus, Histoire romaine, II, 98.
  5. Dion Cassius, Histoire romaine, Livre LIV, 34 (7).
  6. Tacite, Annales, VI, 10.
  7. Tacite, Annales, II, 64 (2).
  8. Tacite, Annales, II, 64 (3).
  9. Tacite, Annales, II, 65 (3).
  10. Tacite, Annales, II, 66.
  11. Tacite, Annales, II, 67 (2).
  12. Tacite, Annales, II, 67 (3).

Sources partielles

Articles connexes

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