Requiem (Bruckner)

Le Requiem en ré mineur, WAB 39, est une Missa pro defunctis composée par Anton Bruckner en 1849.

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Requiem en ré mineur
WAB 39

Abbaye de Saint-Florian avec le Bruckner-Orgel

Genre Requiem
Nb. de mouvements 6
Musique Anton Bruckner
Langue originale Latin
Effectif Chœur mixte, solistes, orchestre, orgue
Durée approximative 37 minutes
Dates de composition
Dédicataire Mémoire de Franz Sailer
Partition autographe Abbaye de Saint-Florian
Création
Abbaye de Saint-Florian
Autriche
Versions successives
  • Version originale : 1849
  • Version révisée : 1892
Représentations notables

Historique

Le Requiem en mineur, WAB 39, est une mise en musique de la Missa pro defunctis pour chœur mixte, voix solistes, trois trombones, un cor, cordes et orgue[1], composée par Bruckner à la mémoire de Franz Sailer, le notaire de l'Abbaye de Saint-Florian, qui lui avait légué un piano Bösendorfer[2].

Le Requiem est créé le à l'abbaye de Saint-Florian, un an après la mort de Sayler. Une deuxième exécution a lieu à l'abbaye de Kremsmünster le [3]. Le manuscrit est archivé à l'abbaye de Saint-Florian[4].

En 1892, âgé de soixante-dix ans, lorsqu'il révise la partition, Bruckner donne cette autocritique du requiem : Es is' net schlecht! (« Ce n'est pas mal ! »)[1]. Il donne la partition révisée à Franz Bayer. Bayer exécute l'œuvre le à Steyr pour les funérailles du curé Johann Evangelist Aichinger. La Bibliothèque nationale autrichienne acquiert la partition de la veuve de Franz Bayer, en 1923[3].

Composition

  1. Introït : Requiem – Andante, mineur
  2. Séquence : Dies irae – Allegro, mineur
  3. Offertoire
    1. Domine – Andante, fa majeur
    2. Hostias – Adagio, si bémol majeur : choral pour chœur d'hommes divisé et trombones
    3. Quam olim – Con spirito, fa mineur : double fugue, se terminant en fa majeur
  4. Sanctus – Andante, en mineur
  5. Benedictus – Andante, si bémol majeur - un cor solo remplace le trombone basse
  6. Agnus Dei et communion
    1. Agnus Dei – Adagio en mineur
    2. Requiem – Adagio en mineur : choral a cappella
    3. Cum sanctis – Alla breve, en mineur, se terminant en majeur

Durée totale : environ 37 minutes[1].

Le Requiem est certainement « la première composition d'envergure » de Bruckner « et probablement sa première grande œuvre »[5]. « [C']est incroyable ce qu'il a réalisé, en particulier si l'on regarde la grande double fugue du Quam olim Abrahae, composée au moins six ans avant même qu'il ne commence ses études avancées du contrepoint avec Simon Sechter ! »[6]. Le Requiem est la première œuvre d'envergure de Bruckner et sa première composition pour orchestre.

Il y a clairement une influence de Mozart, voire de Michael Haydn dans cette composition.

« [Il y a] de nombreux passages qui rappellent ce qui était déjà désuet en 1848/49 (le début du Requiem, qui cite celui de Mozart dans la même tonalité). Malgré l'inclusion d'archaïque basse continue pour l'orgue, il y a déjà plusieurs passages qui annoncent le grand Bruckner à venir[7],[6]. »

« [Malgré le fait que] ce n'est pas une œuvre magistrale… [on] peut cependant affirmer que c'est la première démonstration que le jeune homme était un compositeur d'une promesse inestimable. […] [Le] début expressivement réticent du début du Requiem, avec les syncopes doucement mouvantes aux cordes […] anticipe déjà discrètement certains de ses propres passages des deux premières symphonies en ré mineur, les symphonies no '0' et no 3… [On] ne peut échapper à la beauté solennelle de cette musique, qui a déjà l'atmosphère authentique d'un génie naturel[8],[9]. »

« Durant les années qui ont suivi la composition du Requiem, Bruckner composa un grand nombre de petites œuvres chorales ainsi que deux œuvres de plus large envergure : un Magnificat (1852) et la Missa solemnis en si bémol mineur (1854). Curieusement ces œuvres n'atteignent pas le niveau de qualité du Requiem[10],[6]. »

Versions et éditions

Bruckner effectua une légère révision de la partition en 1892.

Il y a trois éditions dans la Bruckner Gesamtausgabe :

  • Édition Haas (1930/1931), avec la Missa solemnis.
  • Édition Nowak (1966), qui corrige quelques erreurs de celle de Haas.
  • Édition Rüdiger Bornhöft (1998) : modernise les clefs et corrige quelques erreurs mineures résiduelles.

Discographie

La discographie du Requiem reste en peu en deçà de celle des autres œuvres de Bruckner. La plupart des quelque 20 enregistrements sont des exécutions live, qui n'ont pas atteint le commercial.

Selon Hans Roelofs, l'enregistrement LP de Schönzeler de 1970, qui était un vrai travail de pionnier, a, nonobstant les enregistrements ultérieurs, gardé son statut. Celui de Matthew Best constitue actuellement l'enregistrement de référence. Celui de Farnberger (1997) avec les Sankt Florianer Sängerknaben, enregistré dans l'abbaye de Saint-Florian, procure un parfum d'authenticité. Parmi les enregistrements plus récents, Roelofs retient ceux de Janssens (2006) avec le Laudantes Consort, et de Susana Acra-Brache (2010) avec le Grupo Vocal Matisses[11].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Requiem (Bruckner) » (voir la liste des auteurs).
  1. Anton Bruckner – Édition critique complète : Requiem, Messes et Te Deum
  2. Édition Nowak
  3. van Zwol 2012, p. 684–685.
  4. Harten 1996, p. 349.
  5. Kinder 2000, p. 8 : « first truly large-scale composition […] and probably his first significant work ».
  6. Quatre pièces et Requiem – Hans-Hubert Schönzeler, note discographique du LP, 1970 [PDF].
  7. « [There] are many passages reminiscent of what was even then, in 1848/49, a past age (the very opening points irresistibly to Mozart's Requiem in the same key), and though the very inclusion of a figured bass for organ continuo strikes one as backward looking, there are already several flashes of the later, great Bruckner to come. »
  8. « [Despite it] is by no means a perfect masterpiece… [it] can be said to be the first full demonstration that the young man was a composer of inestimable promise. […] [The] expressively reticent opening of the opening of the Requiem, with his softly shifting syncopations in the strings […] already faintly anticipates one or two of his own symphonic passages in the two earlier D minor symphonies, for instance Nos. '0' and 3… [We] cannot escape the solemn beauty of this music, which already has the authentic atmosphere of natural genius. »
  9. Notice de l'enregistrement de M. Best par Robert Simpson.
  10. « During the years following the composition of the Requiem, Bruckner wrote a number of small choral works as well as two works on a larger canvas: a Magnificat (1852) and the Missa solemnis in B-flat minor (1854). Strangely enough these do not quite measure up to the qualities inherent in the earlier Requiem. »
  11. Discographie critique par Hans Roelofs du Requiem
  12. Réédition des enregistrements du Psaume 146 et du Requiem
  13. [vidéo] Requiem sur YouTube, [vidéo] Dies irae sur YouTube, [vidéo] Offertoire sur YouTube, [vidéo] Sanctus & Benedictus sur YouTube et [vidéo] Agnus Dei & Communion sur YouTube.
  14. Peut être obtenu à la Bruckner Society of America : The Historic Dominican Concert: Requiem / Ave Maria / Te Deum - CD
  15. The Dominican Republic Bruckner Concert

Sources

  • Anton Bruckner, Sämtliche Werke, Kritische Gesamtausgabe – Band 15: Requiem d-Moll – Missa solemnis b-Moll, Dr. Benno Filsen Verlag GmbH, Robert Haas (Éditeur), Augsbourg-Vienne, 1930
  • Anton Bruckner: Sämtliche Werke: Band XIV: Requiem d-Moll (1849), Musikwissenschaftlicher Verlag der Internationalen Bruckner-Gesellschaft, Leopold Nowak (Éditeur), Vienne, 1966 - nouvelle édition, Rüdiger Bornhöft (Éditeur), Vienne, 1998
  • (de) Uwe Harten, Anton Bruckner : Ein Handbuch, Salzbourg, Residenz Verlag, .
  • (en) Keith William Kinder, The Wind and Wind-Chorus Music of Anton Bruckner, Westport, Connecticut, Greenwood Press,
  • (nl) Cornelis van Zwol, Anton Bruckner – Leven en Werken, Bussum (Pays-Bas), Thot,

Liens externes

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