Reproductibilité

La reproductibilité d'une expérience scientifique est une des conditions qui permettent d'inclure les observations réalisées durant cette expérience dans le processus d'amélioration perpétuelle des connaissances scientifiques. Cette condition part du principe qu'on ne peut tirer de conclusions que d'un événement bien décrit, qui est apparu plusieurs fois, provoqué par des personnes différentes. Cette condition permet de s'affranchir d'effets aléatoires venant fausser les résultats ainsi que des erreurs de jugement ou des manipulations de la part des scientifiques.

Ne doit pas être confondu avec répétabilité.

Le critère de reproductibilité est une des conditions sur lesquelles le philosophe Karl Popper distingue le caractère scientifique d'une étude.

Pour toutes les sciences expérimentales, les probabilités fournissent un modèle mathématique décrivant la variabilité des résultats.

Depuis les années 2000, les sciences traversent une crise de la reproductibilité.

Observations scientifiques

Un phénomène est observé. Il est alors répertorié et classé dans une catégorie d'observable.

La liste peut être longue de phénomènes prétendument « observés » qui ne se sont pas reproduits : on parle alors d'« apparitions ». Mais la liste des phénomènes observés et de façon reproductible est infiniment plus longue et constitue la base des sciences.

La science s'intéresse surtout aux phénomènes qui se reproduisent et l'idéal est de pouvoir à volonté les reproduire. Un phénomène que l'on peut reproduire à volonté devient un phénomène « reproductible » au sens scientifique.

Même si certains phénomènes (par exemple l'activité solaire) ne sont pas contrôlables, donc non reproductibles, leur suivi permet d'en tirer des règles d'évolution dans le temps. La périodicité ou une évolution dans le temps est un phénomène reproductible au sens où on peut prévoir l'évolution dans le temps, il est prévisible au sens de l'évolution temporelle.

La science fonctionne en tirant d'observations reproductibles des « lois » ou « principes » qui ont comme principale propriété d'être vrais tant qu'aucune observation n'a prouvé le contraire.

Reproductibilité

La reproductibilité d'une mesure est essentielle pour valider scientifiquement une expérience. En effet, une mesure scientifique convenable doit rester la même lorsque l'expérience est menée par d'autres scientifiques, dans les mêmes conditions. Une expérience répétée qui ne donne pas les mêmes résultats sera considéré n'ayant aucune valeur scientifique. Par contre, il est important de comprendre qu'une expérience répétée plusieurs fois et qui donne toujours les mêmes résultats ne doit pas être considérée comme fiable à 100 %, puisque les conditions restent les mêmes, les erreurs restent les mêmes aussi.

Ainsi, la reproductibilité d'une mesure ne peut garantir la justesse ou l'exactitude de cette mesure, mais elle confirme que l'expérience a été faite dans les mêmes conditions et que les démarches de mesures sont strictes.

Absence de reproductibilité

Pour mettre un produit sur le marché européen, les industriels présentent leurs propres études à l'Autorité européenne de sécurité des aliments qui les examine et les garde secrètes[1]. Le fait que ces études ne soient pas rendues publiques empêche les chercheurs académiques (et toute autre personne) de contrôler les protocoles et les résultats afin de vérifier qu'ils soient valides et complets[1]. Selon la journaliste Stéphane Horel, cela rend « impossible de respecter le principe scientifique fondamental de la reproductibilité »[1].

Reproductibilité vs répétabilité en métrologie

Le terme de reproductibilité prend en métrologie un sens analogue à celui utilisé en recherche scientifique, et qualifie la compatibilité de mesurages pouvant être réalisés en des lieux, par des opérateurs et en utilisant des systèmes de mesure (procédures, méthodes) différents. Elle diffère en cela de la répétabilité, qui évalue la compatibilité de mesurages réalisés avec les mêmes personnes, le même système de mesure, en mêmes conditions, et dans un temps relativement court[2].

Notes et références

  1. Stéphane Horel, Lobbytomie : Comment les lobbies empoisonnent nos vies et la démocratie, Paris, La Découverte, , 368 p. (ISBN 978-2-7071-9412-1), p. 191-192.
  2. « JCGM 200:2012. Vocabulaire international de métrologie – Concepts fondamentaux et généraux et termes associés (VIM) », sur bipm.org, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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